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Les archéologues veulent prouver la présence d’une pyramide ancienne dans les collines de Judée

Les fouilles qui seront réalisées cet été à Khirbet Midras tenteront de déterminer qui avait rétabli la ville après sa destruction lors de la révolte de Bar Kochba

Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives

Une structure pyramidale étagée datant de la période romaine à Khirbet Midras dans les collines de Judée (Crédit David Behr et Rotem Shfaim, Agro Drone)
Une structure pyramidale étagée datant de la période romaine à Khirbet Midras dans les collines de Judée (Crédit David Behr et Rotem Shfaim, Agro Drone)

Une pyramide énigmatique et peu connue au sud-ouest de Jérusalem sera fouillée pour la première fois cet été avec pour objectif de déterminer qui l’a construite… Et comment.

Les archéologues de l’Université hébraïque commenceront à fouiller le site de la pyramide de Khirbet Midras, dans les collines de Judée, au sud de Beit Shemesh, pour la première fois au mois de juillet.

Cette fouille, cet été, sera la seconde saison d’une série de travaux d’excavation à Khirbet Midras, mais la toute première au cours de laquelle les scientifiques tenteront d’en savoir davantage sur cette structure massive.

La pyramide de Khirbet Midras serait la plus grande et la mieux préservée de plusieurs complexes mortuaires dotés à leur sommet d’une structure pyramidale remontant à l’époque du Second Temple et à l’ère romaine. La structure a été documentée pour la première fois par l’ancien directeur de l’Autorité des Antiquités israélienne (AAI) Levi Yitzhak Rahmani au cours d’une étude faite sur le site dans les années 1950.

Khirbet Midras est l’un des sites antiques situés au coeur du Parc national d’Adullam Grove et l’Autorité en charge des parcs naturels d’Israël offrira son aide durant les fouilles.

Tandis que les grandes pyramides égyptiennes sont bien plus larges et bien plus connues, les habitants de la Judée ont apparemment commencé à ériger des tombeaux surplombés par des pyramides à la fin de la période du Premier temple et tout au long de l’époque du Deuxième temple.

Le livre des Macabées 1 décrit comment Simon le Maccabée avait érigé un monument à proximité de Modiin avec « sept pyramides installées les unes face aux autres pour son père, sa mère et ses quatre frères », assassinés au cours du soulèvement contre les Grecs séleucides.

Orit Peleg-Barkat, professeur d’archéologie à l’Université hébraïque, explique penser que l’une des tombes creusées dans la colline de calcaire, sous la pyramide, pourrait être en lien avec le monument.

« Ce qui est le plus probable, c’est que cela ait été des tombeaux juifs », commente-t-elle lors d’un entretien téléphonique, une affirmation qui ne pourra être déterminée avec plus de certitude que grâce à la datation de la pyramide.

Cette année, elle et son équipe d’archéologues et de bénévoles feront des fouilles autour de la base de la pyramide, espérant trouver des vestiges qui aideront à dater le monument, et, si ce n’est pas possible, ils tenteront de soulever certaines pierres pour découvrir ce qu’elles dissimulent, ce qui pourrait apporter des réponses.

Construire un monument – connu en hébreu sous le nom de nefesh — pour accompagner une tombe d’ensevelissement a été « un moyen pour les Juifs de commémorer les morts » durant les périodes romaine et hellénistique. Des monuments similaires remontant à cette période peuvent être trouvés dans le pays de collines qui entoure Khirbet Midras, ainsi qu’à Jérusalem.

Mais ne vous attendez pas à quelque chose qui ressemblerait à la Grande pyramide égyptienne de Giza, avertit Peleg-Barkat, qui dirige les fouilles. « C’est un genre différent de pyramide », plus échelonnée, plus rude et également significativement plus petite, pour commencer.

La hauteur original de la pyramide est incertaine mais la base fait environ 10 mètres-carrés, et englobe cinq rangées en hauteur de blocs de calcaire grossièrement taillés. La structure pyramidale fait encore environ 3,5 mètres de haut aujourd’hui, et l’archéologue Boaz Zissu de l’Université Bar Ilan, qui a écrit sur le site, a postulé que le monument devait faire dans le passé 4,8 mètres de haut.

Lors des fouilles, au mois de juillet, Peleg-Barkat et son équipe examineront plusieurs zones du site, dont la pyramide, afin de tenter de déterminer qui avait réinvesti le site après la révolte, en 132-135 de notre ère commune, de Bar Kochba, ainsi que l’époque de la construction de la structure. L’équipe de l’Université hébraïque fouillera également une large structure en pierre de taille qui pourrait être les vestiges d’un temple romains, et d’autres vestiges antérieurs sur le site.

Une partie de la zone à Khirbet Midras a d’ores et déjà été fouillée par l’AAI en 2010 et 2011 après que des travaux illégaux d’excavation ont été découverts. Les archéologues avaient alors déterminé que la ville avait été habitée depuis la fin de la période perse ou hellénistique (au quatrième siècle avant l’ère commune), qu’elle avait connu son apogée à l’époque romaine jusqu’à la révolte de Bar Kochba. Le site avait été partiellement détruit et abandonné durant le deuxième soulèvement majeur contre les Romains, puis réinvesti plus tard.

Un détail du sol en mosaïque datant de l'ère byzantine récemment trouvé dans le sud d'Israël (Crédit : Yael Yolovitch/ Autorité des Antiquités israéliennes)
Un détail du sol en mosaïque datant de l’ère byzantine récemment trouvé dans le sud d’Israël (Crédit : Yael Yolovitch/ Autorité des Antiquités israéliennes)

Les fouilles réalisées par l’IAA sur le site de Khirbet Midras avaient révélé une mosaïque large et élaborée appartenant à une église construite durant la période byzantine ainsi que la présence de complexes de cache souterraine remontant à l’époque des troubles survenus entre la Grande révolte, dans les années 66 à 70 de l’ère commune, et la révolte de Bar Kochba six décennies après.

Quand la ville a été repeuplée, et par qui, reste une question cruciale. Durant les travaux d’excavation réalisés l’année dernière, Peleg-Barkat et son équipe ont commencé à mettre à jour une large construction de calcaire qui, selon une équipe précédente de chercheurs, devait être une synagogue.

« Des éléments architecturaux décorés que nous avons découvert dans la construction et dans ses environs correspondent à la tradition romaine typique de notre région lors des deuxième et troisième siècle de notre ère », avait-elle écrit dans une note préliminaire consacrée aux fouilles.

Peleg-Barkat spécule que l’architecture « caractérise les temples païens durant la période romaine », mais note que l’identité même de la structure n’est absolument pas claire.

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