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Les Cananéens n’auraient pas été anéantis, ils se seraient installés au Liban

Une étude fondée sur des génomes anciens, menée au Royaume-Uni, a découvert que les Cananéens forment plus de 90 % des ancêtres des Libanais modernes, un trait qu'ils partagent avec les anciens Israélites

Amanda Borschel-Dan édite la rubrique « Le Monde Juif »

La dépouille d'un individu analysée durant l'étude sur les Cananéens, datant d'environ 1600 ans avant l'ère commune (Crédit : Dr. Claude Doumet-Serhal/Wellcome Trust Sanger Institute)
La dépouille d'un individu analysée durant l'étude sur les Cananéens, datant d'environ 1600 ans avant l'ère commune (Crédit : Dr. Claude Doumet-Serhal/Wellcome Trust Sanger Institute)

Une nouvelle étude suggère que le récit biblique de l’anéantissement de l’ancien peuple cananéen est un peu prématuré. Elle affirme que leurs descendants vivent encore tout près, de l’autre côté de la frontière libanaise.

Une nouvelle recherche génétique effectuée par le Wellcome Trust Sanger Institute a découvert que loin d’avoir été détruits, les Cananéens sont devenus aujourd’hui les habitants du Liban moderne.

Des scientifiques de ce centre de recherche génétique basé au Royaume-Uni ont séquencé les gènes de cinq Cananéens, vieux de 4 000 ans, et les ont comparés à d’autres populations anciennes et contemporaines, avec notamment un échantillon de 99 Libanais.

Les résultats, publiés le 27 juillet dans la publication American Journal of Human Genetics, montrent que 93 % des aïeux des ancêtres des Libanais modernes descendent des Cananéens.

Et s’ils avaient été détruits par les Israélites – qui avaient reçu l’ordre divin de les faire disparaître de la surface de la terre – il aurait pu s’agir d’une forme de parricide. Selon l’étude, les Cananéens ont été les ancêtres communs de plusieurs populations anciennes qui ont habité le Levant durant l’âge de bronze comme les Ammonites, les Moabites et… les Israélites.

« Chacun d’entre eux a créé sa propre identité culturelle mais tous ont en commun une racine génétique et ethnique avec les Cananéens », selon les auteurs de cette nouvelle étude.

« Pour la première fois, nous avons une preuve génétique de continuité substantielle dans la région depuis la population cananéenne de l’âge de Bronze jusqu’à aujourd’hui. Ces résultats s’accordent avec la continuité constatée par les archéologues », a indiqué le docteur Claude Doumet-Serhal, co-auteur et directeur du site de fouilles de Sidon au Liban.

Une inscription cananéenne datant du 12ème siècle avec un premier alphabet retrouvée à Lakish en 2014. (Crédit : Autorisation de Yossi Garfinkel, université hébraïque)
Une inscription cananéenne datant du 12ème siècle avec un premier alphabet retrouvé à Lakish en 2014. (Crédit : Autorisation de Yossi Garfinkel, université hébraïque)

Les Cananéens, comme les Israélites, des peuples qui parlaient des langues sémitiques, étaient au centre de la civilisation de l’Age de bronze et ils « habitaient une zone ayant pour frontière l’Anatolie au nord, la Mésopotamie à l’est et l’Egypte au sud, avec un accès vers Chypre et vers la mer Egée à travers la Méditerranée », selon l’étude.

Un mystère entoure la destinée des Cananéens qui ont été ultérieurement connus sous le nom de Phéniciens – tels qu’ils apparaissent dans d’insuffisant rapports historiques. Même s’ils ont introduit plusieurs innovations au sein de la société, notamment le premier alphabet, il y a peu de mentions de ce peuple dans les textes égyptiens et grecs anciens, mais ils sont cités dans la bible hébraïque – où leur annihilation est clairement détaillée.

Comme l’a rapporté Science, la légende grecque affirme que les Cananéens venaient initialement de l’Orient.

Selon l’étude, les ancêtres liés aux Cananéens « ont dérivé de mélanges entre les populations néolithiques et les migrants orientaux génétiquement liés aux Iraniens du Chalcolithique ». Les scientifiques ont estimé, en utilisant « la désintégration du déséquilibre de liaison », que le mélange génétique avait eu lieu il y a entre 6 600 et 3 550 années, « coïncidant avec les mouvements de population de masse qui avaient été enregistrés en Mésopotamie ».

De plus, les ancêtres eurasiens des échantillons génétiques des Libanais modernes n’ont pas été trouvés chez les Cananéens de l’âge de Bronze ou chez les Levantins, encore auparavant. « Nous estimons que ces ancêtres eurasiens sont arrivés au Levant il y a 3 750 à 2 170 ans, durant une période de conquêtes successives », ont écrit les scientifiques.

Y a-t-il eu un génocide cananéen ?

Dans le Deutéronome, verset 20:16, les Israélites anciens reçoivent le commandement de Dieu d’anéantir complètement les peuples cananéens après la mort du chef Josué.

« Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l’Eternel, ton Dieu, te l’a ordonné… Mais dans les villes de ces peuples dont l’Eternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire ».

Une série de cercueils anthropoïdes, dans le style des Egyptiens, qui ont servi aux Egyptiens comme aux Cananéens (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)
Une série de cercueils anthropoïdes, dans le style des Egyptiens, qui ont servi aux Egyptiens comme aux Cananéens (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)

Toutefois, selon le rapport, des preuves archéologiques ne viennent pas soutenir la destruction large des villes cananéennes entre les Ages de bronze et du fer. Par exemple, les villes côtières comme Sidon et Tyre « montrent la continuité de l’occupation jusqu’à aujourd’hui ».

L’analyse de l’ADN de cinq squelettes cananéens découverts à Sidon et qui ont vécu il y a 4 000 ans et la comparaison de cet ADN avec les Libanais de l’époque contemporaine dépeignent une image bien différente de cet anéantissement inscrit dans la Bible.

« Cela a été une surprise agréable d’être en mesure d’extraire et d’analyser l’ADN de vestiges humains datant d’il y a 4 000 ans découverts dans un environnement chaud, qui n’est pas connu pour bien préserver l’ADN », a expliqué le docteur Marc Haber du Wellcome Trust Sanger Institute. Haber a déclaré que l’équipe avait pu relever le défi du climat en prenant des échantillons sur le rocher – un os du crâne – qui a pour caractéristique d’être très dur, avec une grande densité d’ADN ancien.

« Les études génétiques qui utilisent l’ADN ancien peuvent élargir notre compréhension de l’histoire et répondre aux questions sur les origines probables et les descendants des populations énigmatiques comme l’étaient les Cananéens, qui ont laissé eux-mêmes peu d’écrits », a commenté le docteur Chris Tyler-Smith du Wellcome Trust Sanger Institute.

« Le chevauchement entre l’Age de bronze et les Levantins du temps présent suggère un certain niveau de continuité génétique dans la région », selon l’étude.

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