Les Catholiques appellent les chrétiens à lutter contre la loi sur l’Etat-nation
Le patriarcat latin a expliqué que la loi contrevient à la résolution de l'ONU qui a mené à la fondation d'Israël ainsi qu'à la déclaration d'Indépendance
Le patriarcat latin de Jérusalem a émis lundi un communiqué critiquant la loi sur l’Etat-nation, la qualifiant de discriminatoire et affirmant qu’elle violait le droit israélien et international.
Le patriarcat, qui représente l’église catholique romaine en Israël, a appelé tous les chrétiens à manifester pour protester contre ce texte qui réserve, selon lui, le droit à l’autodétermination nationale dans le pays aux citoyens juifs exclusivement.
« Cette législation ne parvient pas à offrir de garanties constitutionnelles concernant les droits des minorités indigènes et autres dans le pays », a noté un communiqué du patriarcat. « Les citoyens palestiniens d’Israël, qui constituent 20 % de la population, se trouvent exclus de ce texte de manière flagrante ».
Le texte, qui a été adopté au début du mois, fait l’objet de critiques croissantes portant sur des dispositions considérées par de nombreuses personnes comme discriminatoires envers les groupes minoritaires.
Ses partisans affirment que la loi est nécessaire pour équilibrer les caractères juif et démocratique d’Israël ainsi que pour ancrer dans la loi le statut du pays en tant qu’Etat juif.
« Il est impossible de concevoir qu’une loi, qui a une valeur [quasi] constitutionnelle, puisse ignorer un segment entier d’une population comme si ses membres n’avaient jamais existé », a estimé l’église.
« Cela envoie le signal sans équivoque aux citoyens palestiniens d’Israël que dans les faits, ils ne sont pas chez eux dans le pays ».
L’église a estimé que le texte contrevenait à la résolution 181 des Nations unies qui a établi l’Etat d’Israël ainsi que la propre déclaration d’indépendance du pays.
Elle a également appelé les chrétiens à manifester leur désaccord avec la loi.
« Les citoyens chrétiens d’Israël partagent les mêmes inquiétudes que les autres communautés non-juives en ce qui concerne cette loi. Ils appellent tous les citoyens de l’Etat d’Israël qui croient encore dans le concept de base d’égalité entre les citoyens d’une même nation à manifester leur opposition à cette législation et aux dangers qu’elle pose en conséquence pour l’avenir de ce pays », a-t-elle dit.
La loi stipule également que Jérusalem est la capitale d’Israël, fixe le calendrier hébraïque comme le calendrier officiel de l’état, reconnaît Yom HaAtzmaut, Yom HaZikaron et les vacances juives.
Le gouvernement a dû faire face à une forte opposition internationale et locale au texte. Toutefois, au sein de l’Etat juif, les dissensions se sont concentrées sur l’exclusion des druzes.
Contrairement aux Israéliens arabes, les membres des communautés druze et circassienne sont soumis au service militaire obligatoire en Israël et servent en grand nombre aux côtés des soldats juifs dans certaines des unités d’élite les plus prestigieuses de l’armée.
Plusieurs députés de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont réclamé des changements dans la loi qui offriraient aux druzes un statut particulier mais Netanyahu a insisté sur le fait qu’il ne modifierait pas la législation.