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Les célébrités agacées par une enquête policière sur les stupéfiants

Un promoteur a été arrêté pour avoir vendu de la marijuana à des personnalités du monde du spectacle

Un plant de cannabis a été apporté à la Knesset en 2009 pour la Commission de l'emploi, de la protection sociale et de la santé, qui s'occupait de la question de la marijuana médicale. (Kobi Gideon/Flash 90)
Un plant de cannabis a été apporté à la Knesset en 2009 pour la Commission de l'emploi, de la protection sociale et de la santé, qui s'occupait de la question de la marijuana médicale. (Kobi Gideon/Flash 90)

« Je m’appelle Motty et je fume de l’herbe. » C’est ainsi que débute la confession sincère publiée sur Facebook par le promoteur de mode Motty Reif, récemment impliqué dans une enquête de police sur un trafic de marijuana dans la région de Tel Aviv.

L’affaire a fait les gros titres de la presse ce week-end, allant jusqu’à éclipser l’échec dramatique des pourparlers de paix avec les Palestiniens, après l’arrestation de l’organisateur d’événements Eyal Peleg, soupçonné d’avoir vendu de petites quantités de marijuana pour usage privé à 30 personnes, dont des personnalités de l’industrie du divertissement.

Peleg est passé aux aveux et, selon la police, de nombreuses célébrités ont pu être identifiées grâce à des SMS envoyés depuis son téléphone portable. Il a été placé sous détention provisoire après la découverte de 23 joints dans son appartement, contenant un total de 42 grammes de marijuana.

« C’est comme ça que la police conduit ses relations publiques », a accusé Peleg lundi. Le harcèlement contre des célébrités « donne à l’affaire un écho médiatique. Je suis simplement désolé que la police soit parvenue jusqu’à elles grâce à moi. »

L’enquête policière a suscité des réactions enflammées de la part des célébrités et des médias.

« Je ne le dis ni avec fierté ni avec honte », écrit Reif dans sa confession sur Facebook. « Je ne le crie pas ni ne le murmure. C’est un fait, qui fait partie de ma routine et de mon quotidien : je me lave les dents, je vais au travail, je mange, je suis un peu triste, un peu content, un peu fatigué, j’aime, je blesse, je fume un joint. »

Dans son statut, qui avait été « liké » plus de 4 400 fois et partagé par 620 personnes lundi après-midi, Reif se défend : « J’ai essayé de vivre ma vie honnêtement et de ne rien cacher. Je ne crois pas faire quoi que ce soit qui mérite d’être dissimulé. »

« En Israël, en 2014 », poursuit-il, « alors qu’un Premier ministre [Ehud Olmert] est condamné pénalement [pour corruption], alors qu’un président [Moshe Katzav] est en prison pour viol et alors que les familles mafieuses sévissent dans nos rues, je ne comprends vraiment pas comment et pourquoi mon joint fait la une des quotidiens et des JT. L’hypocrisie, la satisfaction de soi, la moralisation ou simplement l’ignorance : peu importe la raison, ça ne devrait pas se passer comme ça. »

La confession de Reif a trouvé un écho chez un grand nombre de célébrités israéliennes. « Je n’ai rien à cacher », a dit l’actrice Keren Mor, elle aussi impliquée dans l’enquête pour avoir acheté de l’herbe à des fins personnelles. La résonnance de cette affaire est « une forme de choc », a-t-elle ajouté. « J’attendrai jusqu’à ce que cette frénésie stupide se tasse… Vous voyez toujours cela arriver aux autres et vous ne comprenez pas, jusqu’à ce que le tsunami vous frappe. »

Les enquêteurs de police ont mené une descente dans l’appartement de Mor le week-end dernier ainsi qu’au domicile de l’acteur Yehuda Levy, la coqueluche du public israélien.

« Je subis une enquête parce que je suis connue », a regretté Mor.

Moshe Ivgy, un acteur de premier plan sans lien avec l’affaire, a affirmé que « plus de la moitié des adultes fument du cannabis, dont des députés et des policiers. »

« Arrêtons d’en faire une telle histoire », a-t-il imploré.

En début d’année, 11 députés ont reconnu avoir fumé du cannabis sous une forme ou une autre. L’ancien procureur général Menachem Mazuz a lui confié à Haaretz l’an dernier que la poursuite des enquêtes sur l’utilisation à des fins personnelles de « drogues douces » représentait
« une perte de temps pour les forces de l’ordre. »

Toutefois, la police investit des ressources considérables pour de telles affaires. 22 895 enquêtes pour utilisation de drogues à des fins personnelles ont été ouvertes en 2012. Ce chiffre représente 70 % de l’ensemble des enquêtes sur les narcotiques. Selon Haaretz, il y a eu
5 254 inculpations.

La fuite des noms de plusieurs célébrités concernées a contribué aux critiques émises contre l’enquête.

« Nous sommes horrifiés à chaque fois que le nom d’un acteur fait l’objet d’une fuite », peut-on lire dans une lettre ouverte, envoyée lundi par l’Organisation des acteurs israéliens au ministre de la sécurité publique Itzhak Aharonovitch et au chef de la police Yohanan Danino.

Quand les noms de célébrités sont fuités en lien avec des enquêtes policières, « leur présomption d’innocence est bafouée, les membres de leurs familles sont blessés et leur carrière est mise en danger, tout cela sans vraiment savoir s’ils sont suspectés de la moindre infraction », poursuit la lettre.

Mais selon la police, l’enquête sur Mor et d’autres célébrités n’est pas destinée à renforcer les soupçons autour d’eux, mais fait partie de l’enquête sur Peleg.

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