Les combats entre le Hezbollah et Israël nuisent au Liban – dirigeant chrétien libanais
Samir Geagea demande au groupe terroriste chiite pro-Iran de se retirer de la zone frontalière israélienne et à l'armée libanaise de s'y déployer
Le chef d’un des principaux partis politiques chrétiens du Liban a reproché au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah d’avoir ouvert un front avec Israël pour soutenir son allié le groupe terroriste palestinien du Hamas, affirmant qu’il a nui au Liban sans faire de différence dans l’opération israélienne dans la bande de Gaza.
Dans une interview accordée à l’Associated Press mardi soir, Samir Geagea, du parti des Forces libanaises, a déclaré que le Hezbollah devrait se retirer des zones situées le long de la frontière avec Israël et que l’armée libanaise devrait se déployer dans tous les points où les éléments du groupe terroriste soutenu par l’Iran ont pris position.
Ces déclarations ont été faites alors que les diplomates occidentaux tentent de négocier une désescalade dans le conflit frontalier, alors que l’on craint une guerre plus étendue.
Le Hezbollah a commencé à lancer des roquettes sur les postes militaires israéliens le 8 octobre, au lendemain de l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, qui a entrainé la guerre à Gaza. Les terroristes ont tué près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils assassinés de sang-froid, et pris 253 otages.
Les violences quasi-quotidiennes dans le nord se sont essentiellement limitées à la zone frontalière, et les médiateurs internationaux ont fait des pieds et des mains pour éviter une guerre totale. Les combats ont tué douze soldats et dix civils en Israël.
Le Hezbollah a signalé que 289 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 56 membres d’autres groupes terroristes , un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
« Personne n’a le droit de contrôler seul le destin d’un pays et d’un peuple », a déclaré Geagea dans son quartier général lourdement gardé dans le village montagneux de Maarab. « Le Hezbollah n’est pas le gouvernement du Liban. Il y a un gouvernement au Liban dans lequel le Hezbollah est représenté. » Outre sa branche armée, le Hezbollah est un parti politique.
Geagea, dont le parti constitue le plus grand bloc au sein du Parlement libanais qui compte 128 membres, a tenté de se positionner en tant que leader de l’opposition au groupe terroriste chiite libanais.
Les responsables du Hezbollah ont déclaré qu’en ouvrant le front le long de la frontière nord d’Israël, le groupe terroriste a réduit la pression sur Gaza en maintenant plusieurs divisions de l’armée israélienne en état d’alerte dans le nord au lieu qu’elles puissent prendre part à l’opération qui dure depuis sept mois dans l’enclave.
« Tous les préjudices qui auraient pu se produire à Gaza […] se sont produits. Quel a été le bénéfice des opérations militaires lancées depuis le sud-Liban ? Aucun », a déclaré Geagea, soulignant le nombre de morts et les destructions massives dans les villages frontaliers du Liban.
Plus de 34 500 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
263 soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, début de l’incursion terrestre lancée en représailles à l’attaque barbare du Hamas menée le 7 octobre.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis mardi de lancer une incursion dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, où quatre bataillons du groupe terroriste palestinien du Hamas sont postés, malgré les appels internationaux à la retenue.
Geagea a déclaré que le Hezbollah vise, à travers les combats en cours, à bénéficier de son principal soutien, l’Iran, en lui donnant une présence le long de la frontière israélienne. Il a appelé le groupe à se retirer des zones frontalières et l’armée libanaise à se déployer conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Geagea a également évoqué la campagne menée par son parti en faveur du rapatriement des réfugiés syriens qui ont fui la guerre pour se réfugier au Liban.
Ces appels se sont intensifiés après qu’un gang syrien a été accusé du meurtre, le mois dernier, d’un représentant des Forces libanaises, Pascal Suleiman, lors d’un détournement de voiture qui aurait mal tourné, bien que de nombreuses personnes aient d’abord pointé des motifs politiques.