Les députés arabes condamnent l’attaque contre un jeune devant un foyer LGBT
"Un crime de haine comme celui-là, motivé par l'identité sexuelle, est inacceptable", a déclaré un député de Balad alors que la police est toujours à la recherche du suspect
Les députés arabes ont condamné une attaque au couteau qui a eu lieu vendredi aux abords d’un foyer pour jeunes LGBT à Tel Aviv et au cours de laquelle un adolescent a été grièvement blessé. La police, pour sa part, est toujours à la recherche de son auteur.
La victime, un jeune de 16 ans originaire de la ville arabe de Tamra, s’était récemment installé dans le centre Beit Dror après avoir subi les pressions de sa famille qui estimait qu’il n’était pas suffisamment religieux.
Le centre a fait savoir qu’avant de s’effondrer, l’adolescent avait indiqué que son agresseur était son frère. La police a lancé une chasse à l’homme pour retrouver le suspect, en vain pour le moment.
« Nous ne pouvons accepter aucun type de violence dans notre société et sûrement pas les crimes de haine », a écrit Ayman Odeh, leader du parti Hadash, sur Twitter.
« La lutte contre les violences et les crimes dans notre société est une situation d’urgence et elle est notre priorité absolue », a-t-il ajouté.
Comme Odeh, les autres députés ont fait le lien entre l’attaque au couteau et les violences générales parmi les Arabes israéliens, tout en dénonçant explicitement les agressions commises à l’encontre de la communauté LGBT.
« Cet incident choquant a montré que les violences de genre au sein des familles – parfois meurtrières et généralement dirigées vers les femmes – prennent aussi pour cible les jeunes LGBT qui souhaitent vivre en liberté », a écrit la députée Aida Touma-Sliman du parti Hadash sur Twitter.
Elle a appelé à combattre « cette haine meurtrière au niveau institutionnel mais également au sein de notre société ».
Les membres des formations Taal et Balad, contactés par le site Ynet, ont également condamné l’attaque au couteau.
« Combattre les violences et le crime au sein de la société arabe est notre priorité absolue et un crime de haine comme celui-ci commis à l’encontre d’un jeune en raison de son identité sexuelle est inacceptable, comme n’importe quel autre crime », a commenté auprès du site Ynet le législateur de Balad Mtanes Shihadeh.
Issawi Frej du Meretz a pour sa part mis en garde contre la rhétorique anti-LGBT croissante au sein de l’Etat juif.
« Les mots ont un sens, même les mots qui se multiplient dans la sphère publique contre la communauté LGBT. Nous devons, en tant que société, maintenir un discours respectueux et combattre toutes les manifestations de haine sur la base de l’orientation sexuelle, de la nationalité, de la couleur de peau ou toute autre détermination », a-t-il écrit sur Twitter.
La condamnation de Frej est survenue après celles d’un certain nombre de groupes de défense des droits LGBT et celle du chef du Meretz Nitzan Horowitz, tout premier chef de parti ouvertement homosexuel.
Yael Sinai, qui gère Beit Dror, a déclaré que cette attaque au couteau était un crime de haine. Elle a exprimé son inquiétude pour les résidents du refuge.
« C’est un crime de haine contre la communauté LGBT. L’attaque a pris pour cible ce jeune homme en raison de son identité de genre et de son orientation sexuelle. Nous sommes blessés et tristes mais nous continuerons à être un foyer ouvert à tous les jeunes », a-t-elle déclaré à Ynet.
La victime, qui n’a pas été identifiée, reste dans un état grave mais stable après une intervention chirurgicale réalisée à l’hôpital Ichilov.
Au mois de février, l’organisation de défense des droits LGBT Aguda a diffusé un rapport faisant état d’une hausse de 54 % du nombre d’incidents homophobes rapportés en 2018 en comparaison avec 2017.