« Les diplomates face à la Shoah », la nouvelle exposition du Mémorial de Paris
Que savaient les diplomates pendant la Shoah ? Quelles furent leurs sources ? Lesquels ont agi pour aider les Juifs ? Autant de questions auxquelles l'exposition tente de répondre
Que savaient les diplomates pendant la Shoah ? Quelles furent leurs sources ? Lesquels ont agi pour aider les Juifs ? Comment, pourquoi, dans quel contexte ? À l’inverse, qui n’a pas compris, qui n’a pas agi et pourquoi ? Est-ce par ignorance, par incapacité à percevoir l’ampleur de la tragédie, par indifférence, par collaboration avec le Reich ? Quel a été le rôle de certains diplomates, surtout allemands, dans la persécution et la déportation des Juifs ?
Telles sont les questions auxquelles vise à répondre la nouvelle exposition du Mémorial de la Shoah, à Paris. L’évènement se tiendra jusqu’au 8 mai 2022.
Présentant des documents diplomatiques et des rares témoignages, il dévoile un monde d’observateurs attentifs et expérimentés, alors que la guerre frappait à nouveau l’Europe.
Si les diplomates dans la Shoah sont encore largement perçus à travers une infime poignée d’entre eux qui ont sauvé des Juifs ou qui ont été les premiers informateurs sur la persécution des Juifs et l’extermination, la réalité est en fait bien plus trouble. En effet, la plupart sont restés silencieux ou ont obéi aux ordres.
« L’exposition insiste sur l’articulation entre ce que les diplomates savaient et ce qu’eux-mêmes et leurs gouvernements pouvaient faire, ont fait ou ont choisi de ne pas faire. Une invitation à s’interroger sur le rôle actuel des diplomates, sur celui d’une instance internationale comme l’ONU, ou encore sur la délicate question du droit d’ingérence », explique le Mémorial.
Elle se déroule ainsi en différentes parties : « Les diplomates témoins de la persécution des Juifs (1933-fin 1941) » ; « Les diplomates face à la Shoah : entre protection, indifférence et collaboration (fin 1941-1945) » ; et « Ruptures et continuités : une après-guerre heurtée ».
Le commissariat scientifique de l’exposition est composé de Jean-Marc Dreyfus, historien, professeur à l’Université de Manchester ; André Kaspi, historien et professeur émérite à la Sorbonne ; Claire Mouradian, historienne et directrice de recherche émérite au CNRS ; et Catherine Nicault, historienne et professeur d’histoire contemporaine à l’université de Reims.