Les États-Unis achètent davantage de systèmes de défense militaire israéliens
Un premier contrat d'une valeur de 80 millions de dollars a été approuvé, et 120 autres millions de dollars sont en attente pour le système israélien de défense active "Trophy"
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
L’armée américaine a signé un contrat de près de 80 millions de dollars pour l’achat d’un système de défense antimissile développé par Israël pour protéger les chars et les véhicules blindés de transport de troupes, après avoir conclu un accord similaire de 200 millions de dollars l’été dernier, a annoncé mercredi la société Rafael Advanced Defense Systems.
Les États-Unis devraient débourser 120 millions de dollars supplémentaires pour d’autres systèmes de défense dans le cadre de l’accord, en attendant les approbations finales, portant la valeur totale des deux contrats à environ 400 millions de dollars, selon un porte-parole du fabricant d’armes.
Ces systèmes, qui bloquent les missiles antichars et les roquettes entrants, seront fournis à l’armée américaine par l’entrepreneur américain Leonardo DRS, Inc. qui s’est associé à Rafael pour les fabriquer.
Le « Trophy », connu en hébreu sous le nom de Meïl Ruah, [« coupe-vent »], est un système de défense active fabriqué par Rafael qui est conçu pour protéger les chars et autres véhicules blindés des missiles et roquettes.
Le dispositif se compose d’un système de détection radar qui repère les missiles entrants et anticipe leur trajectoire, et de lanceurs qui tirent des projectiles métalliques en forme de chevrotine, qui font exploser le missile ou la roquette en approche loin du tank.
Le système identifie également la source de l’attaque, ce qui permet aux soldats à l’intérieur du char ou du blindé de transport de troupes de riposter plus rapidement.
Le Trophy acheté dans le cadre de l’accord sera installé sur le véhicule de combat Bradley de l’armée américaine.
Le système de défense a été développé par Rafael et le groupe Elta d’Israel Aircraft Industries et a été déclaré opérationnel en 2009.
Dans la phase initiale du contrat, Leonardo DRS fournira le système Trophy à l’US Army and Marine Corps pour un montant de 79,6 millions de dollars. La tranche supplémentaire de 120 millions de dollars de l’accord qui représente environ 200 millions de dollars nécessite des approbations supplémentaires, a déclaré un porte-parole de Rafael.
Cela s’ajoute à un accord conclu l’été dernier, en vertu duquel Leonardo DRS a accepté de fournir le système et les pièces connexes à l’armée américaine pour 193 millions de dollars.
« Leonardo DRS est fier de la confiance que lui a témoignée l’armée en décidant d’équiper encore plus de brigades de combat américaines avec le Trophy », a déclaré Aaron Hankins, un vice-président du fabricant des équipements militaires de la défense.
Le système Trophy est utilisé dans les chars d’assaut israéliens Merkava depuis au moins 2011, et plus récemment dans les véhicules blindés de transport de troupes de l’armée.
Rafael a déclaré avoir fourni « quelque 1 000 systèmes à toutes les principales plates-formes de combat terrestre israéliennes ».
En 2016, l’armée américaine a annoncé qu’elle prévoyait d’acheter le système Trophy pour protéger les chars américains jusqu’à ce que l’entrepreneur américain Raytheon puisse produire son propre système de défense active.
En 2017, l’armée américaine a déclaré qu’elle mettrait en service des chars avec le système Trophy d’ici 2020.
Certains éléments du Trophy seront fabriqués aux Etats-Unis et d’autres en Israël, selon Rafael.
Lors d’une conférence en 2017, des représentants de l’armée américaine ont déclaré qu’ils étaient impressionnés par les capacités du système grâce aux essais de tir réel effectués par un char Abrams équipé du Trophy.
« J’ai essayé de détruire le char Abrams 48 fois et j’ai échoué », a déclaré le colonel Glenn Dean de l’armée américaine lors d’un salon de la défense en 2017, selon le site d’ information Military.com.
Le système a été abondamment utilisé sur le terrain lors de la guerre de Gaza en 2014. Malgré les nombreux dégâts subis, aucun char n’a été détruit au cours des combats.