Les Etats-Unis défendent Breaking the Silence, une association “importante” pour le discours israélien
Le département d’Etat affirme que de telles associations sont une “partie vitale de toute démocratie fonctionnant normalement”
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le département d’Etat américain a défendu mercredi l’association israélienne controversée Breaking the Silence, car elle remplit un rôle « important » dans la société israélienne.
Mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annulé une réunion avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, car ce dernier avait prévu de rencontrer des associations de gauche.
Le porte-parole adjoint du département d’Etat, Mark Toner, avait déclaré que ce n’était pas le rôle de Washington de commenter l’agenda du Premier ministre israélien.
« Plus généralement, au sujet de cette association, je pense que nous la voyons comme importante, toute société civile fonctionnant normalement compte ces types de groupes et d’opinions variées », a déclaré Toner, diplomate de carrière, aux journalistes pendant le point presse quotidien du département d’Etat. « C’est une partie vitale de toute démocratie fonctionnant normalement. »
La décision spectaculaire de Netanyahu de désinviter Gabriel, quelques heures à peine avant leur rendez-vous, marque un nouveau point bas des relations israélo-allemandes, qui sont proches du gel depuis des années.

Un porte-parole de la chancelière Angela Merkel a déclaré qu’elle trouvait l’annulation « déplorable ».
Des discussions avec les organisations non gouvernementales sont fréquentes pendant les voyages à l’étranger, et ne devraient pas creuser de fossé entre des alliés, a-t-il dit. « Cela ne devrait pas être problématique pour des visiteurs étrangers de rencontrer des représentants critiques de la société civile. »
Breaking the Silence, qui publie des témoignages anonymes sur des violations présumées des droits de l’Homme par des soldats israéliens, est l’une des organisations de gauche les plus détestées du pays.
« Imaginez si des diplomates étrangers en visite aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni rencontraient des ONG qui affirment que les soldats américains ou britanniques sont des criminels de guerre. Les dirigeants de ces pays n’accepteraient probablement pas cela », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué publié mardi.
« Les diplomates peuvent rencontrer des représentants de la société civile mais le Premier ministre Netanyahu ne rencontrera pas ceux qui donnent une légitimité aux organisations qui appellent à la criminalisation des soldats israéliens. »
Tzipi Hotovely, vice-ministre des Affaires étrangères, a affirmé que l’association était un « ennemi » d’Israël, et qu’elle était pire que les autres groupes pro-palestiniens puisqu’elle veut que les soldats israéliens soient jugés pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale de La Haye.