Les familles des otages israélo-russes sollicitent Moscou pour libérer les captifs
La famille de Roni Krivoi a rencontré le vice-ministre des Affaires étrangères russe pour le remercier de son aide dans la libération de leur frère, qui serait "un geste" du Hamas à l'égard du Kremlin
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Les proches des otages israélo-russes retenus en captivité par le groupe terroriste du Hamas à Gaza sont actuellement à Moscou où ils ont demandé l’aide du Kremlin dans la libération de leurs proches.
Moscou a apporté son assistance à la famille de Roni Krivoi qui a été relâché dimanche.
Le frère et la sœur de Krivoi, qui avaient pris l’avion en compagnie de représentants de trois autres familles dans la journée de dimanche, se sont entretenus lundi avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, pour le remercier de son rôle dans la remise en liberté de leur frère.
Dans une initiative qui a surpris la majorité des Israéliens, Krivoi a été libéré dans le cadre d’un arrangement différent de l’accord sur les otages qui a été conclu entre Israël et le Hamas par l’intermédiaire du Qatar et qui est en vigueur depuis quatre jours – une faveur, semble-t-il, accordée par le groupe terroriste à Moscou.
Selon un communiqué qui a été transmis lundi par le ministère des Affaires étrangères russe, Bogdanov a expliqué que la remise en liberté de Krivoi avait été un « geste » du Hamas à l’égard de la Russie. Le Kremlin avait demandé au groupe terroriste de relâcher les huit otages ayant la citoyenneté russe peu après les atrocités du 7 octobre.
Bogdanov a indiqué à la famille de Krivoi qu’il espérait qu’un plus grand nombre de ressortissants russes actuellement en captivité pourraient être libérés.
Le vice-ministre russe, qui est également l’envoyé pour le Moyen-Orient du président Vladimir Poutine, avait rencontré le chef des relations internationales du Hamas, Mousa Abu Marzouk, à Moscou, le 26 octobre, ainsi que le vice-ministre iranien aux Affaires étrangères, Ali Bagheri Kani.
Marzouk avait déclaré lors de cette rencontre que les citoyens israélo-russes seraient remis en liberté parce que « nous considérons la Russie comme une amie plus proche [sic] ».
Les représentants des trois autres familles dont les proches se trouvent encore dans les geôles du Hamas sont restées à Moscou pour tenter d’obtenir une aide supplémentaire de la Russie dans la libération des leurs, a fait savoir la Douzième chaîne.
Quand le frère et la sœur de Krivoi, Igor et Yulia, s’étaient envolés pour Moscou, dimanche, ile ignoraient que leur frère serait relâché – et ils ont appris la nouvelle dans la capitale russe, lorsqu’ils ont débarqué de l’avion.
« Nous sommes reconnaissants de tout le travail qui a été effectué par la fédération de Russie. Pour continuer ce travail et obtenir le retour de tous les autres otages. Nous en voyons déjà les résultats », ont affirmé Igor et Yulia pendant leur entretien, lundi, avec Bogdanov, selon un communiqué de presse qui a été diffusé par le ministère russe des Affaires étrangères.
« Espérons-le », a répondu Bogdanov qui a fait remarquer que rien n’avait été donné au Hamas en contrepartie de la remise en liberté de Krivoi.
Les relations entre Israël et la Russie sont devenues de plus en plus tendues, ces derniers mois.
Lundi, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe a condamné Israël pour une frappe aérienne qui, selon lui, a été menée par l’État juif sur l’aéroport de Damas, en Syrie – un bombardement qui a touché la piste et qui a rendu l’aéroport inutilisable.
Le porte-parole a évoqué « une violation grossière de la souveraineté de cet État et des normes fondamentales du droit international », ajoutant que la Russie « condamne avec force l’attaque provocatrice, par Israël, d’un site important parmi les infrastructures civiles syriennes ».
Au mois d’octobre, Israël avait dénoncé l’accueil, en Russie, d’une délégation du Hamas, « une initiative obscène qui vient soutenir le terrorisme et qui offre une légitimité aux atrocités commises par les terroristes du Hamas ».
La tante de Krivoi, Elena Magid, a révélé lundi en tout début de matinée que son neveu était parvenu à échapper à ses geôliers après avoir été pris en otage et qu’il s’était caché à Gaza pendant quatre jours avant d’être à nouveau capturé.
Magid a raconté au micro de la radio publique Kan qu’il avait initialement été détenu dans un bâtiment qui s’était effondré suite aux frappes aériennes de Tsahal – et qu’il avait profité du chaos pour prendre la fuite.
« Il est parvenu à s’échapper et il s’est caché, seul, pendant plusieurs jours. Finalement, des Gazaouis l’ont recapturé et il a été remis à nouveau entre les mains des terroristes », a-t-elle déclaré.
Magid a noté qu’elle pensait que Krivoi n’était pas parvenu à déterminer exactement où il se trouvait et qu’il ne savait pas quelle direction prendre pour s’échapper, ce qui avait finalement entraîné son arrestation.
Elle a ajouté que malgré quelques points de suture à la tête, Krivoi était en bonne santé et en bon état physique.