Israël en guerre - Jour 496

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Les familles d’otages saluent l’accord mais s’inquiètent pour leurs proches

Le groupe représentant les familles exprime sa joie et son soulagement face à l'accord de libération ; le frère d'un otage décrit l'enfer de ne pas savoir s'il reviendra vivant

Des manifestants réagissant après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, lors d'une manifestation appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza, à Tel Aviv, le 15 janvier 2025. (Crédit : Itaï Ron/Flash90)
Des manifestants réagissant après l'annonce d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, lors d'une manifestation appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza, à Tel Aviv, le 15 janvier 2025. (Crédit : Itaï Ron/Flash90)

Des familles des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza se sont rassemblées mercredi sur la Place des Otages, à Tel Aviv, où elles organisent des rassemblements depuis plus d’un an, alors que l’on apprenait au compte-gouttes les clauses de l’accord encore à conclure avec le groupe terroriste palestinien du Hamas pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza et ramener les otages.

Après plus de quinze mois de captivité dans les geôles du Hamas, le premier groupe de 33 otages devrait être ramené en Israël à partir de dimanche, avant que les négociations sur la libération des 65 otages restants ne commencent environ deux semaines plus tard.

Le premier groupe, composé d’enfants, de femmes, d’hommes de plus de 50 ans ainsi que de blessés et de malades, sera progressivement libéré au cours des six prochaines semaines.

Bring Them Home, un groupe représentant les familles d’otages, a publié un communiqué dans lequel il exprime sa « joie et son soulagement accablants » à la suite de l’accord, mais pour beaucoup, le sentiment premier était l’épuisement et le doute, alors qu’ils attendent de connaître le sort de leurs proches.

« C’est une montagne russe », a déclaré Yossi Shnaider, un cousin de Shiri Bibas qui a été enlevée avec son mari Yarden et ses enfants Ariel et Kfir, âgés de 4 ans et 10 mois, lors du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.

« Nous ne savons pas s’ils figurent sur la liste, s’ils vont revenir au cours de la première phase, s’ils sont vivants ou non. En réalité, nous ne savons rien. C’est effrayant », a-t-il déclaré.

Des manifestants participant à un rassemblement appelant à la libération des Israéliens retenus en otage à Gaza par le Hamas, à Tel Aviv, le 15 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le fait que les otages soient renvoyés par petits groupes sur plusieurs semaines, laissant les familles dans l’expectative, a laissé planer une ombre sur l’espoir de voir leurs proches être relâchés.

« Les familles n’en peuvent plus », a-t-il souligné.

« Je n’ai pas de mots pour décrire à quel point c’est difficile. »

La famille Bibas fait partie des otages les plus tristement connus toujours détenus à Gaza. Ariel et Kfir sont les seuls enfants qui restent après un précédent accord conclu en novembre 2023, qui a permis la restitution de plus de 100 des 251 personnes capturées lors de l’assaut des terroristes du Hamas, au cours duquel plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées lors de la journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël depuis la Shoah.

La famille Bibas – le père Yarden, Ariel, la mère Shiri et le bébé Kfir – a été enlevée par des terroristes du Hamas au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Une vidéo montrant des terroristes armés du Hamas en train d’enlever Yarden Bibas le 7 octobre a été diffusée par les médias israéliens l’année dernière. Le sort de cette famille a retenu l’attention des Israéliens, alors que la guerre à Gaza faisait rage.

« C’est un enfer »

Les termes de l’accord qui pourrait mettre fin à la guerre ont été convenus après des mois de pourparlers et de fortes pressions exercées par les administrations du président américain sortant Joe Biden et du président élu Donald Trump, qui ont promis « un prix TERRIBLE à payer » si les otages n’étaient pas restitués.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 46 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début du conflit. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. La guerre a également dévasté l’enclave, créant une crise humanitaire pour plus de deux millions de personnes piégées sous les décombres.

À ce jour, 407 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’incursion terrestre à Gaza menée contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza. Ce bilan inclut un officier de police tué lors d’une mission de sauvetage d’otages et un contractant civil du ministère de la Défense.

Le Hamas a donné son accord mercredi, et le cabinet israélien devrait le soutenir jeudi. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a interrompu une visite en Europe pour assister au vote du cabinet de sécurité.

« C’est la bonne décision. C’est une décision importante », a déclaré le président Isaac Herzog dans un communiqué. « Il n’y a pas de plus grande obligation morale, humaine, juive ou israélienne que de ramener nos fils et nos filles parmi nous. »

Des manifestants protestant contre un éventuel accord pour les otages avec le Hamas, à Jérusalem, le 14 janvier 2025. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Les sondages montrent que la plupart des Israéliens sont favorables à un accord visant à récupérer les 98 otages israéliens et étrangers qui se trouvent toujours à Gaza et à mettre fin à une guerre qui a isolé de plus en plus Israël sur la scène internationale et qui a fait payer un tribut de plus en plus lourd à Tsahal.

« Je pense que c’est incroyable, nous avons attendu si longtemps que nos otages rentrent enfin à la maison, en priant, en espérant, et maintenant cela arrive enfin. Et nous sommes tellement excités », a déclaré Ariella Cohen, 18 ans, depuis un café de Jérusalem entourée d’amis.

Mais cet accord a également suscité une forte opposition de la part des membres nationalistes de la ligne dure du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ainsi que de certaines familles d’otages elles-mêmes.

Les partisans de la ligne dure estiment que les termes de cet accord nuiront à la sécurité d’Israël à long-terme, tandis que les parents des otages masculins, y compris des soldats en service et des hommes en âge de servir dans l’armée, craignent qu’ils ne soient jamais relâchés, compte tenu des complications liées aux négociations avec le Hamas, qui reste à Gaza bien qu’il ait perdu des milliers de terroristes et la plupart de ses principaux dirigeants.

Danny Elgarat, dont le frère Itzik Elgarat est retenu en otage par le groupe terroriste du Hamas à Gaza, s’adressant aux manifestants appelant à un accord pour assurer la libération des otages du Hamas, sur la route Begin, à Tel Aviv, le 26 octobre 2024. (Crédit : Yoram Shpirer/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Ce n’est pas un accord, c’est juste un enfer », a déclaré Daniel Algarat, dont le frère Itzik Elgarat, 69 ans, a été enlevé dans le kibboutz de Nir Oz le 7 octobre 2023.

« Trump nous a promis l’enfer et nous sommes en enfer », a-t-il déclaré.

« Le gouvernement n’a pas le mandat de ramener une partie d’entre eux, il doit les ramener tous. »

« Mon frère va arriver au cours de la première phase, mais nous ne savons pas dans quel état. Nous ne savons pas s’il est vivant, nous ne savons rien. »

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