Ce que l’on sait pour le moment de l’accord conclu entre le Hamas et Israël
Au terme de 15 mois de guerre, les parties confirment l'accord, qui devrait entrer en vigueur dimanche ; le cabinet de sécurité doit se réunir jeudi matin pour approuver l'accord

Quinze mois après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, un accord de cessez-le-feu incluant la libération d’otages a été conclu entre Israël et le Hamas.
L’accord a été confirmé par des représentants d’Israël, du Hamas, des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar. Il devrait entrer en vigueur le dimanche 19 janvier, et le premier des otages devrait être libéré ce jour-là.
S’exprimant lors d’une conférence de presse depuis Doha, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a confirmé l’accord.
Ce texte complexe, qui n’a pas encore été officiellement annoncé, prévoit une phase initiale de cessez-le-feu de six semaines, un retrait progressif des forces israéliennes de la bande de Gaza et la libération des otages détenus par le Hamas en échange de prisonniers sécuritaires palestiniens incarcérés en Israël.
Une fois l’accord appliqué, le Hamas libérera progressivement 33 otages israéliens au cours des 42 premiers jours de la trêve, selon plusieurs médias.
Les trois premiers otages seront libérés le premier jour, suivis de quatre autres le septième jour. Par la suite, trois otages seront libérés chaque semaine, et les 14 derniers le seront au cours de la dernière semaine de la première phase.
Les 65 autres otages ne seront libérés que si les parties parviennent à un accord sur une deuxième phase de la trêve. Les négociations pour cette étape commenceront environ deux semaines après l’arrêt des combats.
Le bureau du Premier ministre a indiqué mercredi soir qu’il restait encore « un certain nombre de clauses » dans l’accord qui n’avaient pas encore été finalisées, mais qu’Israël espérait « conclure les détails [mercredi] soir ».
Selon la chaine N12, les discussions devraient se poursuivre toute la nuit pour résoudre ces derniers points et permettre la ratification de l’accord jeudi.
Les médias israéliens ont rapporté que le cabinet de sécurité israélien devait se réunir jeudi à 11 heures pour approuver officiellement l’accord. Bien que plusieurs membres de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’y opposent, ce dernier ne devrait avoir aucune difficulté à obtenir la majorité nécessaire.
Une fois l’accord approuvé, les listes des prisonniers de sécurité palestiniens à libérer seront publiées, offrant aux parties concernées l’opportunité de déposer des pétitions auprès de la Haute Cour. Cependant, cette dernière n’a pas historiquement bloqué de telles décisions gouvernementales, et il est peu probable qu’elle intervienne cette fois-ci.

Le Hamas a précisé que les 33 otages ne sont pas tous en vie, sans pour autant identifier les défunts. Israël estime que la majorité des 33 otages sont vivants.
Selon N12, l’accord oblige le Hamas à informer Israël du statut exact des 33 otages dans la première semaine suivant la mise en œuvre de l’accord.
Le reportage télévisé précise que plus de 1 000 prisonniers de sécurité palestiniens seront libérés en échange des 33, dont au moins 250 terroristes « ayant du sang sur les mains ».

Parmi les prisonniers à libérer, certains ont été capturés à Gaza après le 7 octobre 2023. Toutefois, aucun de ceux qui ont participé à l’invasion et au pogrom ne sera libéré, précise N12.
Le président élu américain, Donald Trump, a été le premier personnage politique informé des négociations à confirmer publiquement, via une déclaration sur son compte Truth Social, que l’accord avait été conclu.
Il a publié : « NOUS AVONS CONCLU UN ACCORD POUR LES OTAGES AU MOYEN-ORIENT. ILS SERONT LIBÉRÉS SOUS PEU. MERCI ! »
Dans une seconde publication, Trump a affirmé que son administration entrante collaborera étroitement avec Israël pour garantir que Gaza « ne redevienne JAMAIS un refuge pour les terroristes », ajoutant que cet « accord de cessez-le-feu ÉPIQUE » n’a été possible qu’après sa victoire aux élections présidentielles américaines de novembre dernier.

Suite à l’annonce de l’accord, un haut responsable arabe a confié au Times of Israel qu’il restait encore quelques points « mineurs » à régler après la mise en œuvre de l’accord.
Parmi ces points figurent la finalisation des vérifications par Israël concernant les quelque 1 000 prisonniers de sécurité palestiniens qui doivent être libérés. La majorité d’entre eux sont des Gazaouis arrêtés depuis le début de la guerre, selon le représentant arabe d’un pays médiateur.
Le nombre exact de prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité qui seront inclus dans cet échange n’a pas encore été fixé, mais la décision devrait être finalisée sous peu, a précisé le responsable.

Le Hamas a accepté que les condamnés à perpétuité soient libérés dans un pays tiers convenu, mais Israël exige qu’un certain nombre d’autres prisonniers libérés soient également envoyés à l’étranger, a déclaré un responsable, ajoutant que cette question devrait être finalisée dans les prochains jours.
Selon les médiateurs, ces points secondaires ne devraient pas retarder l’annonce officielle de l’accord ni le début de sa mise en œuvre.
Si tout se déroule comme prévu, les Palestiniens, les États arabes et Israël devront encore s’entendre sur un plan pour la gestion de la bande de Gaza après la guerre. Ce défi majeur nécessitera des garanties de sécurité pour Israël et des milliards de dollars d’investissement pour reconstruire l’enclave dévastée.
Une question centrale reste en suspens : qui dirigera Gaza une fois la guerre terminée ? Israël rejette catégoriquement toute implication du Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007 et appelle ouvertement à la destruction de l’État hébreu. Cependant, Israël se montre presque tout aussi opposé à une administration par l’Autorité palestinienne (AP), qu’il accuse de soutenir le terrorisme.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont déferlé sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, pour y commettre un véritable pogrom au cours duquel ils ont assassiné plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 251 otages qu’ils ont emmenés dans la bande de Gaza.
Selon les responsables sanitaires de l’enclave contrôlée par le Hamas, plus de 46 000 Palestiniens ont été tués au cours du conflit. Ces chiffres, qui ne peuvent être vérifiés de manière indépendante, ne distinguent pas les combattants des civils.

Sur les 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre, 94 seraient toujours détenus à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 otages dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre ; quatre otages avaient été libérées auparavant. Huit otages ont été secourus par les troupes vivantes, et les corps de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les dépouilles de deux soldats de Tsahal tués en 2014.