Les firmes d’imagerie restreignent l’accès aux photos par satellite de Gaza
Cette politique pourrait avoir été mise en œuvre pour éviter que les chars et les soldats israéliens puissent être repérés dans la bande de Gaza
Les photographies par satellite montrant la bande de Gaza qui sont régulièrement fournies aux agences de presse et aux chercheurs auraient été moins nombreuses ces derniers jours en raison de la guerre qui oppose actuellement Israël et le Hamas au sein de l’enclave côtière.
Le site d’information Semafor a fait savoir, lundi, que des restrictions étaient dorénavant appliquées aux images par satellite de Gaza en raison de problèmes de sécurité : ainsi, elles seraient susceptibles de révéler des informations cruciales sur les positions israéliennes au sein de l’enclave côtière.
Israël a lancé son incursion terrestre à Gaza le 28 octobre, après trois semaines de frappes lourdes contre le Hamas dans le sillage du massacre commis par le groupe terroriste sur le sol israélien.
Le 7 octobre, environ 3 000 terroristes avaient franchi la frontière avec Gaza, pénétrant dans le sud d’Israël et tuant 1400 personnes, des civils en majorité. Ils avaient capturé au moins 240 otages de tous les âges sous la couverture de milliers de tirs de roquettes.
En réponse à ce qui a été l’attaque la plus meurtrière de toute l’Histoire du pays, Israël a juré de détruire le Hamas, à la tête de la bande de Gaza depuis 2007.
Alors que l’incursion terrestre continue à s’élargir, Semafor a expliqué que la compagnie d’imagerie par satellite Planet Labs, ainsi que ses concurrentes, ont lourdement restreint l’accès aux images qui sortent de la bande de Gaza, les obscurcissant également.
Planet Labs est une firme d’imagerie basée aux États-Unis, qui s’emploie à fournir des données quotidiennes par satellite susceptibles de « venir aider les entreprises, les gouvernements, les chercheurs et les journalistes dans leur compréhension du monde physique et dans leurs actions », est-il écrit sur le site internet de l’entreprise.
Certaines des images récentes de la bande de Gaza auraient ainsi été supprimées de la galerie des photos proposées en téléchargement sur le site de Planet Labs et elles ne seraient distribuées qu’à des médias choisis via Google Drive.
La firme aurait aussi fait savoir à ses abonnés que pendant les conflits actifs, certaines images d’archive pourraient être modifiées – ce que Semafor a confirmé après s’être entretenu avec des abonnés actifs.
Selon l’article paru sur le site d’information, ces derniers ont été dans l’incapacité d’accéder à des images haute-résolution de Gaza depuis le 22 octobre. En même temps, Planet Lab et d’autres compagnies d’imagerie par satellite ont continué à offrir aux agences de presse des images de l’enclave sous blocus – avec toutefois un retard significatif.
Un retard qui peut être constaté dans un article publié, le 5 novembre, par le Washington Post et qui montre l’avancée d’Israël au sein de Gaza, le 3 novembre. Le 4 novembre, le Guardian a partagé des images prises le 30 octobre.
Alors que les entreprises commerciales d’images par satellite ont refusé d’expliquer pourquoi elles fournissaient ainsi des photos tardives, ou pourquoi elles ont choisi de ne plus en diffuser, Semafor a laissé entendre que cette décision avait pu être prise en raison d’inquiétudes sécuritaires.
Selon l’article, les responsables américains de la sécurité s’inquiètent des détails susceptibles d’être donnés par les images – citant un article paru dans le New York Times, le 19 octobre, qui montrait les positions des chars israéliens dans le nord de Gaza, où a eu lieu la plus grande partie des affrontements.
Israël a frappé plus de 11 500 cibles terroristes à l’intérieur de Gaza depuis le 7 octobre. Lundi matin, Tsahal a annoncé que les soldats s’étaient emparés d’un bastion du Hamas dans la nuit de dimanche à lundi, tuant des terroristes qui se trouvaient à l’intérieur.