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Les juifs français retireraient leurs enfants des écoles publiques

Les attaques antisémites ont augmenté en 2015 et devraient continuer ainsi, selon un dirigeant de communauté

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Les membres de l'Union des Etudiants Juifs de France lors de la manifestation à Paris (Crédit : autorisation de l'UEJF)
Les membres de l'Union des Etudiants Juifs de France lors de la manifestation à Paris (Crédit : autorisation de l'UEJF)

Un responsable du CRIF a déclaré que beaucoup de juifs français s’interrogeaient sur le futur de leurs enfants dans le pays, et que les parents retirent les élèves des écoles publiques.

Pendant un entretien avec Vice News publié mardi, le directeur général du CRIF, Robert Ejnes, a déclaré que les attaques antisémites avaient atteint un pic en 2015 et resteraient probablement élevées au cours des prochaines années.

« Les chiffres de l’année dernière sont très élevés, plus de 900 attaques antisémites, et nous pensons que cette année ne sera pas meilleure », a déclaré Ejnes depuis le quartier du Marais à Paris, un des centres parisiens de la communauté juive.

Il a déclaré que les attaques allaient des insultes aux graffitis dessinés sur les immeubles, ainsi qu’à la violence physique.

Les juifs français, a-t-il déclaré, « sont très inquiets ».

« Ils remettent en question le futur de leurs enfants dans ce pays, et c’est une situation instable que nous n’avons pas connue dans le passé », a-t-il déclaré.

En 1970, 7 000 enfants français allaient dans des écoles juives, contre 35 000 aujourd’hui. Un nombre équivalent est inscrit dans des « écoles chrétiennes », a déclaré Ejnes.

Mais récemment, un nombre accru de parents a retiré ses enfants des écoles publiques.

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a traité du sujet au début du mois, déclarant qu’il comprenait la peur des juifs français en pleine hausse des tensions religieuses dans le pays, après des attentats par des extrémistes islamiques à Paris l’année dernière.

Valls a exprimé sa « solidarité » avec les Juifs français et a fortement condamné l’antisémitisme, qu’il vienne de « l’extrême-gauche » ou de « l’extrême-droite ».

« Oui, les Juifs de France ont peur de porter la kippa, d’aller à la synagogue, de faire leurs courses dans un supermarché casher, d’envoyer leurs enfants à l’école publique. C’est une réalité, et une réalité que nous n’acceptons pas », a déclaré Valls au dîner annuel du CRIF.

Le Premier ministre français Manuel Valls prononce un discours le 9 janvier 2016 près de l'Hyper Cacher, lors d'une cérémonie organisée par le Conseil des institutions juives de France (Conseil représentatif des institutions juives de France) CRIF pour rendre hommage aux victimes de l'attaque sur le supermarché le 9 Janvier 2015. (Crédit : AFP / POOL / JACQUES DEMARTHON)
Le Premier ministre français Manuel Valls prononce un discours le 9 janvier 2016 près de l’Hyper Cacher, lors d’une cérémonie organisée par le Conseil des institutions juives de France (Conseil représentatif des institutions juives de France) CRIF pour rendre hommage aux victimes de l’attaque sur le supermarché le 9 Janvier 2015.
(Crédit : AFP / POOL / JACQUES DEMARTHON)

Ejnes a affirmé que l’intégration échouée de beaucoup de récents immigrants musulmans en France était responsable de l’antisémitisme.

« L’un des problèmes est l’intégration de la population musulmane, particulièrement la population musulmane qui est arrivée en France dans les 20 – 30 dernières années, qui n’a pas été intégrée, qui a aussi refusé de s’intégrer dans le système français », a-t-il déclaré.

« Même si les personnes violentes ne forment pas, et de loin, la majorité de la population musulmane – elles sont une très petite partie de la population – cette très petite partie représente déjà beaucoup de monde », a-t-il ajouté.

Les actes antisémites ont grimpé en flèche en France ces dernières années, augmentant de 84 % entre janvier et mai 2015 par comparaison avec la même période de 2014, selon des statistiques officielles.

Il y a aussi eu une série d’attaques contre des juifs français, dont une fusillade dans un supermarché casher en janvier 2015 à Paris qui a tué quatre personnes.

Les quatre victimes de l'Hyper Cacher de gauche à droite : Yoav Hattab, Yohan Cohen, Francois-Michel Saada, Philippe Braham. (Crédit : Autorisation)
Les quatre victimes de l’Hyper Cacher de gauche à droite : Yoav Hattab, Yohan Cohen, Francois-Michel Saada, Philippe Braham. (Crédit : Autorisation)

Les attaques ont entraîné une hausse de l’immigration en Israël depuis la France, avec un nombre record de presque 8 000 personnes s’installant dans l’Etat juif l’année dernière, selon les chiffres de l’Agence juive.

Des agences ont contribué à cet article.

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