Les pharmacies sollicitent le gouvernement pour éviter les pénuries de Ritaline
Faute de stocks, des pharmacies ne peuvent plus délivrer certains médicaments, notamment pour le cœur ou contre l’anxiété et disent "lancer l'alerte"
L’Association des pharmaciens d’Israel a annoncé, mardi, avoir demandé au gouvernement d’agir face à la pénurie de centaines de médicaments vitaux.
Elle a adressé lundi un courrier au ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, mettant en garde contre des pénuries dangereuses pour les malades et demandant son aide pour faciliter le réapprovisionnement.
Le PDG de l’organisation, Amir Nitzan, a déclaré mardi au Times of Israel que si les Israéliens étaient habitués à l’indisponibilité temporaire de certains médicaments, le problème s’était cette fois considérablement aggravé.
Des centaines de médicaments sont actuellement indisponibles, deux fois plus qu’il y a deux mois, commente-t-il.
Sont concernés certains dosages de Ritaline, des anxiolytiques et même des traitements pour le cœur. On constate également des pénuries de certains analgésiques.
La plupart des patients contournent la difficulté, en demandant par exemple à leur médecin de leur prescrire un autre traitement, mais cela peut s’avérer difficile et cela constitue une charge pour le système de santé, explique Nitzan.
« Chaque jour, de nouveaux médicaments sont indisponibles », ajoute Nitzan.
« Normalement, cela arrive de temps en temps, mais ces deux derniers mois, le phénomène s’est considérablement renforcé. En outre, les distributeurs israéliens font face à des difficultés opérationnelles qui se traduisent par des délais de distribution plus longs dans les pharmacies. »
« La combinaison des deux problèmes a un fort impact au final. Nous nous devions de donner l’alerte, car nous sentons responsables des patients. »
Des médecins craignent que les pénuries ne creusent les inégalités en matière de santé, car les personnes plus instruites, qui maîtrisent le système de santé, peuvent plus facilement se procurer des ordonnances de substitution.
Ils ajoutent que, s’agissant des médicaments qui font l’objet d’une pénurie sans être encore en rupture de stock, il est plus facile pour ceux qui vivent dans des zones urbaines dotées d’un grand nombre de pharmacies et qui disposent d’un véhicule de s’en procurer.
« La pénurie creuse les écarts entre ceux qui savent comment s’en sortir et les autres, notamment ceux de la périphérie, aussi bien géographique que sociale, et renforce les inégalités », explique le professeur Hagai Levine, président de l’Association israélienne des médecins de santé publique, au Times of Israel.
« On le sait depuis plusieurs semaines. Compte tenu du grand nombre de causes à ce problème, dont certaines ne seront pas réglées dans l’immédiat, le ministère de la Santé se doit d’agir et de ne pas laisser cela aux forces du marché. »
Dans son courrier, l’association des pharmaciens demande à Horowitz de mettre le ministère dans la boucle afin de faciliter le rétablissement des approvisionnements.
« La pénurie d’un médicament donné a un effet négatif sur les stocks de génériques, qui s’épuisent au même rythme », ajoute l’association des pharmaciens, demandant au ministère de la Santé de « proposer des solutions ».
Le ministère de la Santé n’a pas répondu à une demande de commentaire du Times of Israel.