Les ressortissants suisses et australiens sommés par leurs pays de quitter le Liban
Une détérioration significative de la situation sécuritaire est possible à tout moment, et "des frappes aériennes ciblées peuvent également mettre en danger des personnes non impliquées"
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a exhorté les milliers de citoyens australiens présents au Liban à quitter le pays et a averti que l’aéroport de Beyrouth pourrait bientôt fermer.
Mercredi, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué à Téhéran dans une frappe imputée à Israël par le Hamas et l’Iran, qui ont promis de venger sa mort, faisant craindre un embrasement de la région en pleine guerre à Gaza.
Quelques heures avant l’attaque à Téhéran, l’armée israélienne avait annoncé avoir « éliminé » près de Beyrouth le commandant du Hezbollah responsable selon elle de l’attaque de samedi à Majdal Shams dans le Golan, qui a tué douze enfants et adolescents sur un terrain de football.
« Je profite de l’occasion pour dire aux Australiens : ‘Ne vous rendez pas au Liban pour le moment' », a déclaré Albanese à la presse à Sydney.
« Il existe un risque que l’aéroport de Beyrouth ne soit pas ouvert aux vols commerciaux et, compte tenu du nombre de personnes qui s’y trouvent, nous ne pouvons pas garantir que les gens pourront rentrer chez eux par d’autres moyens si l’aéroport est fermé. »
La Suisse a également exhorté mercredi ses ressortissants à quitter le Liban, compte tenu de la situation très instable que connaît le pays.
« Le Département fédéral des Affaires étrangères recommande aux ressortissants suisses de quitter le pays par leurs propres moyens, si cela semble possible et sûr », indique le ministère suisse des Affaires étrangères dans ses conseils aux voyageurs actualisés au Liban.
« La décision de quitter le pays est prise volontairement, aux risques et aux frais de la personne qui quitte le pays », précise le ministère.
Il a indiqué que l’ambassade de Suisse à Beyrouth restait ouverte et continuerait à fournir ses services réguliers.
« Les ressortissants suisses qui décident de rester dans le pays ou de se rendre au Liban malgré les recommandations du DFAE doivent toutefois être conscients qu’en cas d’aggravation de la situation sécuritaire, la Suisse ne pourrait fournir que des services limités, voire aucun, et qu’elle n’aurait que des possibilités limitées, pour porter assistance en cas d’urgence », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
Selon lui, une détérioration significative de la situation sécuritaire dans tout le Liban est possible à tout moment, tandis que « des frappes aériennes ciblées peuvent également mettre en danger des personnes non impliquées ».
Fin 2022, près d’un millier de Suisses vivaient au Liban, indique le ministère.
Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza pendant la guerre qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière ont causé la mort de 25 civils du côté israélien, ainsi que celle de 18 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a nommé 384 membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 68 autres agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.