Israël en guerre - Jour 373

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L’ex-conseiller du roi jordanien aurait tenté d’obtenir la résidence à Jérusalem

Selon les experts, les services de renseignement jordaniens auraient volontairement laissé fuiter les aveux de cet ancien ministre avant son procès pour sédition

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

(FILES) Dans cette photo d'archive prise le 20 juin 2006, le Jordanien Bassem Awadallah, vice-président du Fonds du Roi Abdullah II pour le développement (KAFD), s'adresse aux médias un jour avant l'ouverture de la deuxième conférence de Petra des lauréats du prix Nobel, organisée par le roi de Jordanie Abdullah II et le lauréat du prix Nobel de la paix Elie Wiesel, fondateur de la Fondation Elie Wiesel pour l'humanité, le 20 juin 2006 dans la ville de Petra, à environ 80 kilomètres au sud de la mer Morte. - Bassem Awadallah, chef de la cour royale en 2007-2008, et Sherif Hassan bin Zaid font partie des personnes arrêtées pour "raisons de sécurité", a rapporté l'agence de presse officielle Petra le 3 avril 2021, citant une source de sécurité qui n'a pas précisé le nombre d'arrestations. (Crédit : Joseph BARRAK / AFP)
(FILES) Dans cette photo d'archive prise le 20 juin 2006, le Jordanien Bassem Awadallah, vice-président du Fonds du Roi Abdullah II pour le développement (KAFD), s'adresse aux médias un jour avant l'ouverture de la deuxième conférence de Petra des lauréats du prix Nobel, organisée par le roi de Jordanie Abdullah II et le lauréat du prix Nobel de la paix Elie Wiesel, fondateur de la Fondation Elie Wiesel pour l'humanité, le 20 juin 2006 dans la ville de Petra, à environ 80 kilomètres au sud de la mer Morte. - Bassem Awadallah, chef de la cour royale en 2007-2008, et Sherif Hassan bin Zaid font partie des personnes arrêtées pour "raisons de sécurité", a rapporté l'agence de presse officielle Petra le 3 avril 2021, citant une source de sécurité qui n'a pas précisé le nombre d'arrestations. (Crédit : Joseph BARRAK / AFP)

Un ancien ministre jordanien qui est actuellement accusé de sédition contre le roi Abdallah II a cherché à réétablir sa résidence à Jérusalem afin de procéder à des transactions immobilières dans la ville, selon ses aveux qui ont fuité auprès des médias jordaniens.

Ces derniers ont publié, mardi, les détails des aveux de Bassem Awadallah, ancien ministre du cabinet et chef éphémère de la Cour royale.

« J’entretiens une relation amicale avec un individu israélien qui était, dans le passé, coordinateur civil entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne. J’ai tenté de récupérer, par son biais, ma carte d’identité de Jérusalem, pour pouvoir l’utiliser pour mes activités menées dans le commerce foncier à Jérusalem », dit l’homme dans cette confession qui a été reprise par de multiples médias jordaniens.

Awadallah et Sharif Hassan bin Zaid, un membre de la famille royale, avaient été appréhendés au cours d’une série d’arrestations, au mois d’avril.

Le Prince Hamzah, demi-frère du roi, avait été assigné à résidence pendant cette vague d’arrestations.

Tous les individus appréhendés à cette occasion ont été libérés, à l’exception d’Awadallah et de Bin Zaid.

Le roi de Jordanie Abdallah II, au centre, le prince Hamzah bin Al Hussein, deuxième à gauche, et d’autres personnes lors d’une visite sur la tombe du défunt roi Hussein. Les membres de la famille royale jordanienne ont marqué dimanche le centenaire de la création de l’émirat de Transjordanie, un protectorat britannique qui a précédé le royaume. (Crédit : Compte Twitter de la Cour royale via AP)

Ils ont été accusés d’avoir pris part à un complot orchestré depuis l’étranger visant à saper la stabilité du royaume. Hamzah a nié avoir pris part à une conspiration quelconque, estimant avoir été pris pour cible pour avoir dénoncé la corruption et une gouvernance médiocre. Les autorités ont imposé pendant une période un embargo interdisant aux médias de couvrir ce dossier, en soulignant son caractère sensible.

Les procès d’Awadallah et de bin Zaid commenceront la semaine prochaine, ont fait savoir les médias d’État en Jordanie.

Le prince de Jordanie Hamzah Bin Al-Hussein sur une photo de 2015. (Crédit : KHALIL MAZRAAWI / AFP)

Les experts ont tendance à penser que ce sont les services de renseignement du royaume qui ont laissé fuiter les aveux d’Awadallah avant le procès.

« La manière dont tous les médias jordaniens majeurs ont pu accéder aux déclarations faites à la police le 19 avril, qu’ils ont eu connaissance des ‘aveux’ d’Awadallah est drôle – et leur capacité à coordonner ces fuites exactement le même jour et au même moment, à une semaine du procès, l’est aussi », a écrit sur Twitter Taylor Luck, correspondant au Moyen-Orient du Christian Science Monitor.

« Il semble que les responsables jordaniens du renseignement cherchent à promouvoir un narratif », a commenté pour sa part un ancien officiel des renseignements israéliens auprès du Times of Israel qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.

« Bassem Awadallah a été, pendant de nombreuses années, un ancien conseiller du roi », a-t-il continué, « mais il a toujours été une sorte de repoussoir pour les Jordaniens – parce qu’il était un homme d’affaires, parce qu’il était cosmopolite, parce qu’il est Palestinien, parce que beaucoup de gens considèrent qu’il est corrompu ».

Selon les aveux d’Awadallah, Hamza avait commencé à lui rendre visite à son domicile au milieu de l’année 2020 en compagnie de Bin Zaid. Hamza lui avait alors révélé qu’il s’était rendu auprès de chefs de tribus, en Jordanie, pour s’assurer de leur soutien.

Photo d’illustration : Le président américain Donald Trump se voit remettre un sabre pendant une cérémonie de bienvenue au palais Murabba,à Ryad, le 20 mai 2019. (Crédit : AP/Evan Vucci)

Hamzah avait également souligné que le contrôle jordanien sur les lieux saints de Jérusalem n’était pas une priorité à ses yeux, selon les aveux d’Awadallah.

Samedi, le Washington Post a rapporté que l’ex-président américain Donald Trump, le prince saoudien Mohammed bin Salman et l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu avaient tenté de saper le rôle d’Abdallah en tant que gardien des sites musulmans (et chrétiens aussi, selon la Jordanie) à Jérusalem.

Selon le Post, Abdallah avait été considéré comme un obstacle face à « l’accord du siècle » entre Israël et les Palestiniens et comme une gêne également dans le processus de normalisation des liens entre l’Arabie Saoudite et l’État juif.

A titre d’illustration : Des fidèles musulmans palestiniens prient dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem le 10 mai 2019 lors des prières du premier vendredi du mois saint du Ramadan. (Ahmad GHARABLI / AFP)

« Awadallah œuvrait à promouvoir ‘l’accord du siècle’ et à affaiblir le positionnement de la Jordanie et celui du roi sur la Palestine et sur la tutelle hachémite des lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem », a noté un reportage d’investigation jordanien repris par le Washington Post.

Awadallah, devenu conseiller de bin Salman, aurait déclaré que « le point délicat, pour nous, c’est Al-Aqsa. Le roi Abdallah l’utilise pour nous intimider et pour conserver son rôle au Moyen-Orient ».

La Cour de sûreté de l’État a officiellement mis en examen Awadallah et bin Zaid pour sédition.

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