Liban: des Palestiniens commémorent l’attaque contre l’aéroport de Lod en 1972
L'attentat-suicide avait fait 26 morts ; les membres du groupe terroristes du FPLP ont célébré l'événement avec le seul survivant de l'attentat encore en vie, Kozo Okamoto
Des militants palestiniens ont commémoré lundi à Beyrouth le 50e anniversaire d’une attaque meurtrière menée par des membres de l’Armée rouge japonaise (ARJ) à l’aéroport israélien de Lod-Tel Aviv.
Kozo Okamoto, le seul survivant parmi les trois auteurs du massacre perpétré le 30 mai 1972 et qui a obtenu l’asile politique au Liban, a fait une rare apparition lors de la cérémonie. Les deux autres terroristes impliqués avaient été abattus par la police sur les lieux de l’attaque.
L’événement a eu lieu dans un cimetière proche du camp de réfugiés palestiniens de Chatila dans la capitale libanaise. Okamoto, aujourd’hui âgé de 74 ans, a déposé une gerbe de fleurs sur une tombe en l’honneur de ses camarades de l’ARJ tombés lors de l’attaque et a fait le signe V de la victoire avec ses doigts.
L’attentat a été planifié par le Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP), le mouvement auteur des premiers détournements d’avions dans le monde, qui le commémore dorénavant tous les ans. Le FPLP est classé comme groupe terroriste aux États-Unis, au sein de l’Union européenne et au Japon.
Les trois membres de l’Armée rouge japonaise qui avaient été recrutés par le FPLP avaient ouvert le feu et jeté des grenades dans l’aéroport, tuant huit Israéliens, un ressortissant canadien et 17 citoyens américains de Porto-Rico, qui étaient venus en pèlerinage en Terre sainte.
L’opération-suicide contre l’aéroport de Lod qui est ensuite devenu l’aéroport de Ben Gourion a déclenché une révision des normes de sécurité mondiales dans l’industrie aéronautique.
Fusako Shigenobu, qui a cofondé l’Armée rouge japonaise, a été libérée samedi d’une prison de Tokyo après avoir purgé une peine de 20 ans d’incarcération.
Okamoto « est venu défendre la liberté des personnes dont les terres ont été volées. Il croit en leurs droits et en la justice », a déclaré à l’AFP un responsable du FPLP sous le nom d’Abou Youssef.
Un responsable du puissant mouvement terroriste chiite libanais du Hezbollah a également assisté à la cérémonie en l’honneur de M. Okamoto, qui est toujours recherché au Japon pour terrorisme.
« Ce vaillant héros a souffert dans les prisons ennemies… aujourd’hui, son cœur bat pour la Palestine », a déclaré Abdallah Hammoud, du parti chiite pro-iranien.
Okamoto, qui a été capturé lors de l’attaque, a été condamné à la prison à vie en Israël mais a été libéré dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers massif connu sous le nom de de l’accord de Jibril en 1985.
Il a été ensuite emprisonné au Liban en 1997 mais a évité de justesse l’extradition vers le Japon et est devenu en 2000 le premier – et à ce jour le seul – étranger à obtenir l’asile politique au Liban.
Okamoto vit depuis sous la protection du FPLP à Beyrouth.