L’Iowa approuve des projets de loi sur l’antisémitisme et le boycott d’Israël
« Aujourd’hui, nous exprimons le soutien durable de l’Iowa à l’État d’Israël et notre rejet catégorique de l’antisémitisme », a déclaré la gouverneure Kim Reynolds

JTA – La gouverneure de l’Iowa a signé des projets de loi, la semaine passée, donnant une définition de l’antisémitisme au sein de cet État et en limitant les relations avec des entreprises qui boycotteraient Israël.
L’un des deux projets de loi signés mercredi par la républicaine Kim Reynolds invite l’Iowa à adopter la définition de l’antisémitisme donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah [IHRA dans l’acronyme anglo-saxon], dans les actions de sensibilisation aux discriminations et de lutte contre les préjugés.
L’autre projet de loi s’appuie sur une disposition préexistante du code de l’État lui interdisant d’investir dans des « entreprises qui boycottent Israël », en élargissant la définition du mot « société » pour y inclure les filiales et sociétés-mères.
« Aujourd’hui, nous exprimons le soutien durable de l’Iowa à l’État d’Israël et notre rejet catégorique de l’antisémitisme », a déclaré Reynolds dans un communiqué.
« Ensemble, ces projets de loi envoient un message important : l’Iowa continue de soutenir l’État d’Israël, un des alliés les plus importants et les plus fiables de l’Amérique, tout en luttant contre toute forme de discrimination religieuse ou ethnique. »
Les projets de loi se répartissent en deux tendances législatives distinctes, mais liées.
Bien que controversée pour avoir fait place à une certaine critique d’Israël, la définition donnée de l’antisémitisme par l’IHRA en 2016 a été adoptée par plus de 800 entités dans le monde, dont 200 l’année dernière, selon une étude récente du Mouvement contre l’antisémitisme et l’Université de Tel Aviv.
Son utilisation dans la formation contre les préjugés, comme le propose la nouvelle loi de l’Iowa, est très appréciée même si certains Républicains cherchent à interdire lesdites formations dans leur ensemble.
Les dispositions sur la collaboration avec les entreprises qui « boycottent Israël », adoptées à la hâte à l’apogée du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions, sont revenues dans l’actualité depuis que la société de crème glacée Ben & Jerry’s a annoncé l’année dernière qu’elle n’opérerait plus en « Territoire palestinien occupé ».
Depuis cette annonce, de nombreux États (dont le Colorado, la semaine passée) ont invoqué leur loi anti-boycott pour désinvestir les fonds publics d’Unilever, la société mère de Ben & Jerry’s.
Bien que l’Iowa dispose déjà une telle disposition depuis 2016, la description détaillée des entreprises incluses dans la loi permettra probablement à l’État d’infliger plus facilement une sanction à Unilever en lien avec la controverse Ben & Jerry’s.
Le projet de loi a été présenté pour la première fois le mois dernier.
Reynolds était accompagnée, lors de la cérémonie de signature, par Yinam Cohen, consul général d’Israël dans le Midwest.
Quelque 5 400 Juifs vivent dans l’Iowa, soit 0,2 % de la population de l’État selon une étude réalisée en 2020 par les démographes juifs Ira M. Sheskin et Arnold Dashefsky.