L’Iran dit avoir augmenté la portée de ses missiles sol-mer à 700 km
Cette annonce fait suite aux récentes tensions autour du détroit d'Hormuz, à travers lequel un tiers du pétrole mondial transite depuis le Golfe persique
Un haut responsable iranien a déclaré mardi que la portée des missiles sol-mer de son pays a augmenté, selon Reuters. Pour le responsable, ces missiles balistiques auraient désormais une portée de 700 kilomètres.
« Nous avons réussi à fabriquer des missiles sol-mer, non téléguidés, qui peuvent frapper n’importe quel navire à 700 kilomètres de distance », a déclaré Amirali Hajizadeh, chef de la division aérospatiale des Gardiens de la révolution, selon l’agence de presse semi-officielle Fars.
Cette annonce fait suite aux récentes tensions autour du détroit d’Hormuz, à travers lequel un tiers du pétrole mondial transite, depuis le golfe persique.
Hajizadeh a également déclaré que tous les missiles de fabrication iranienne avec une portée allant de 200 à 2 000 kilomètres, ont désormais une capacité de frappe précise. Il a ajouté que tous les missiles produits et entreposés jusqu’à maintenant ont été modifiés pour avoir cette spécificité.
Plus tôt, le ministre de la Défense Amir Hatami a balayé les inquiétudes liées aux sanctions américaines possibles.
« Aujourd’hui, j’annonce que nous ne craignons pas les sanctions parce que nous avons pourvu à tous nous besoins en défense pour les secteurs marin, aérien et terrestre », a déclaré Hatami, ajoutant que les forces armées étaient prêtes à faire face à toutes les menaces.
En juin, l’agence de presse semi-officielle Tasnim a rapporté que l’Iran n’avait aucunement l’intention d’augmenter la portée de ses missiles. L’article citait le puissant chef des Gardiens de la révolution, le général Ali Jafari, qui disait : « nous avons la capacité scientifique pour augmenter la portée de nos missiles, mais cela ne fait pas partie de notre politique actuelle ».
L’Iran a toutefois dévoilé un missile balistique à courte portée de nouvelle génération en août, et s’est engagé à en augmenter la capacité, selon les médias iraniens. La portée des nouveaux missiles n’a pas été donnée, mais des versions précédentes avaient une amplitude de 200 à 300 kilomètres, selon le Center for Strategic and International Studies.
En septembre, l’Iran s’est vanté de posséder un aéroglisseur capable de mener les frappes de missiles les plus rapides du monde.
En 2017, le guide suprême iranien l’Ayatollah Ali Khamenei a posé les limites du programme balistique iranien à 2 000 kilomètres. Cette portée incluerait une bonne partie du Moyen-Orient, dont Israël et certaines bases américaines de la région. Cependant, l’Iran assure que son programme balistique n’est conçu qu’à des fins défensives contre ses adversaires régionaux.
Bien que la portée des missiles iraniens ne soit pas soumise à des restrictions, le président américain Donald Trump a insisté sur la nécessité d’en ajouter à l’accord sur le nucléaire signé en 2015 avec l’Iran, afin que Washington reste partie prenante du texte. Il a fini par se retirer de ce pacte le 12 mai dernier.
Les États-unis et ses alliés exigent que l’Iran diminue sa production de missiles balistiques, qui peuvent atteindre l’Europe, et qui pourraient bientôt atteindre les États-Unis. Les responsables occidentaux estiment que le seule raison pour laquelle Téhéran fabrique de tels missiles est le besoin en ogives non-conventionnelles, notamment des têtes nucléaires.
Téhéran maintient que son programme balistique est crucial pour sa défense, et que son existence n’est pas négociable.
Les dirigeants iraniens ont déjà déclaré qu’ils ne travaillaient pas sur des missiles dont la portée dépasse le Moyen-Orient.
La résolution 2331 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui établit l’accord sur le nucléaire iranien, interdit à l’Iran de fabriquer des missiles capables de transporter des armes nucléaires. L’Iran maintient qu’il n’a jamais eu l’intention de développer une arme nucléaire et que ses missiles ne violent aucunement l’accord.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pourtant présenté des preuves qui, selon lui, détaillent les efforts et les programmes de recherche spécifiquement destinés à produire des armes atomiques en Iran.