L’Orchestre philharmonique d’Israël joue pour les évacués et les blessés
Selon le maestro Lahav Shani, "la musique peut contenir et refléter tous les sentiments"
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
L’ouverture de la 87e saison de l’Orchestre philharmonique d’Israël a été retardée en raison de la guerre à Gaza, mais l’orchestre s’est rapidement réorienté, jouant en trios et en quatuors pour les familles évacuées des communautés frontalières de Gaza et des villes du nord, ainsi que pour les blessés et les personnes hospitalisées.
À certains moments, ils ont même posé leurs instruments pour aller cueillir des avocats et des tomates pour des agriculteurs en manque de personnel.
Lors d’une représentation émouvante, le corniste Hagaï Shalom a joué les sons obsédants de « Oseh Shalom« , la prière familière pour la paix et l’unité, dans l’auditorium Charles Bronfman de Tel Aviv, vide et sombre.
Le 22 octobre, l’orchestre s’est réuni pour un concert retransmis en direct, jouant devant les visages des otages, dont les photos avaient été placées sur les sièges du premier rang.
Le maestro Lahav Shani s’est adressé aux téléspectateurs pendant la retransmission, leur rappelant l’histoire de l’Orchestre philharmonique, fondé en 1936 alors que de nombreux musiciens juifs étaient confrontés à la montée de la discrimination et de l’antisémitisme en Europe.
Les musiciens ont interprété l’hymne national l’HaTikva, la « Fanfare pour Israël » de Paul Ben-Haïm et la troisième symphonie de Beethoven, « Eroica ».
A beacon of hope in the dark. Horn player Hagai Shalom plays “Oseh Shalom,” or “He Who Makes Peace,” a prayer for peace and unity for the Jewish people, in the empty Charles Bronfman Auditorium. Join us in echoing the prayer by reciting the words below.He Who Makes Peace:May He who makes peace in his high places,May He make peace upon usAnd on all of Israel —And say, Amen.
Posted by American Friends of the Israel Philharmonic Orchestra on Monday, October 23, 2023
Shani a fait remarquer que la Philharmonie a été témoin de toutes les guerres en Israël et qu’il semble impossible de contenir autant de détresse et d’angoisse à côté de l’espoir et de l’aspiration à la vie.
« C’est dans ces moments-là que la musique a une force incroyable », a déclaré Shani.
La musique peut contenir et refléter tous les sentiments différents, côte à côte, a-t-il ajouté, faisant référence à la « formidable complexité émotionnelle » de l’héroïque de Beethoven.
« Chez Beethoven, il y a de la place pour la lamentation, le chagrin et la perte, mais aussi pour l’espoir, l’héroïsme, la force intérieure et la force morale », a déclaré Shani.
« Son message est celui de la fraternité et de la solidarité. Et la solidarité est la source de notre force. »