Israël en guerre - Jour 472

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Lord Balfour: mon ancêtre jugerait “inacceptable” le traitement des Palestiniens

Roderick Balfour affirme que son arrière-grand-oncle serait ébloui par l'Israël moderne, mais déplorerait les conditions de vie des Palestiniens

Roderick Francis Arthur Balfour dans son appartement de Londres, le 28 octobre 2017. (Crédit : Tolga Akmen/AFP)
Roderick Francis Arthur Balfour dans son appartement de Londres, le 28 octobre 2017. (Crédit : Tolga Akmen/AFP)

Un siècle après la publication de la Déclaration Balfour du Britannique Arthur Balfour, qui avait ouvert la voie à la création de l’Etat d’Israël, son descendant regrette une mise en œuvre « déséquilibrée » du texte au détriment des Palestiniens.

Dans cette lettre publiée le 2 novembre 1917, Lord Balfour, alors ministre des Affaires étrangères, appelait à « la création en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».

Le texte, adressé à Lionel Rothschild, un éminent sioniste britannique, demandait également à ce que « rien » ne soit « fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives en Palestine, ou aux droits et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays. »

Cette initiative de Londres avait été une étape importante dans le processus qui allait conduire en 1948 à la proclamation de l’indépendance de l’Etat d’Israël – mais aussi au déplacement de quelque 750 000 Arabes et à des décennies de conflits.

Lord Arthur James Balfour, secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni en 1917, et le texte de la déclaration qui porte son nom et soutient l'établissement d'un foyer national juif en Palestine. (Crédit : Domaine public/Wikipédia)
Lord Arthur James Balfour, secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni en 1917, et le texte de la déclaration qui porte son nom et soutient l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. (Crédit : Domaine public/Wikipédia)

« Je suis sûr qu’Arthur aurait dit : ‘C’est inacceptable' », dit à l’AFP Roderick Balfour, banquier de 68 ans et arrière petit-neveu de Lord Balfour, lors d’un entretien dans son appartement londonien avant le centenaire, jeudi, de la Déclaration.

Les conditions dans lesquelles vivent de nombreux Palestiniens sont tout simplement « abjectes », insiste-t-il, en estimant qu’ « il est probablement temps » qu’Israël « fasse le point et aide » ceux qui souffrent.

Roderick Balfour pointe également du doigt la responsabilité de mouvements comme le Hamas ou le Hezbollah dans la poursuite du conflit.

« On a le sentiment que certains dirigeants [de ces groupes] ne veulent pas voir la Palestine s’enrichir […] parce que les gens se sentiraient mieux, et pourraient donc devenir moins agressifs » à l’égard d’Israël, avance-t-il.

‘Boucs émissaires’

Jeudi soir, il participera, aux côtés de Lord Jacob Rothschild – un descendant du destinataire de la lettre de 1917 – à un dîner à la Lancaster House de Londres organisé pour le centenaire du document, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son homologue britannique Theresa May.

De gauche à droite, Lord Edmund Allenby, Lord Arthur Balfour et Sir Herbert Samuel, à l'université hébraïque de Jérusalem, en 1925. (Crédit : Library of Congress)
De gauche à droite, Lord Edmund Allenby, Lord Arthur Balfour et Sir Herbert Samuel, à l’université hébraïque de Jérusalem, en 1925. (Crédit : Library of Congress)

Roderick Balfour dispose toujours d’une copie de la lettre, installée sur la cheminée de son appartement. Son arrière-grand-oncle, dit-il, serait probablement « stupéfait » de voir comment Israël s’est développé depuis sa fondation.

« Il y a de quoi être fier, souligne-t-il. Mais, de toute évidence, la communauté internationale a aussi beaucoup à faire pour que cela ne reste pas une plaie ouverte de la politique internationale. »

Roderick Balfour confie n’avoir pris que progressivement conscience de l’importance du texte au cours de sa vie. « Dans la famille, personne ne se disait ‘Souvenons-nous de la Déclaration Balfour' », explique-t-il.

Il a fallu qu’un chauffeur de taxi juif à Londres se mette à chanter en son honneur après avoir découvert son nom pour qu’il s’en rende compte.

Mais son nom n’est pas toujours un passeport. Invité dans les années 1990 en Israël par le président Ezer Weizman, il avait subi un interrogatoire en règle de l’immigration en quittant le pays. Après avoir présenté son invitation présidentielle, il se souvient qu’un agent lui avait demandé : « D’accord, mais qu’avez-vous fait pendant les autres 48 heures ? »

Il y a aussi ces commentaires désobligeants dans les rendez-vous mondains, lorsque sa famille se voit reprocher d’être à l’origine de tous les maux du Proche Orient.

« Dans ces cas-là, je réponds que c’est un peu sévère, sachant que c’était le gouvernement britannique » qui était à l’origine de la déclaration, dit-il. « Mais les gens aiment les boucs émissaires. »

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