L’oxygénothérapie pourrait ralentir la maladie d’Alzheimer – étude israélienne
La plaque s'est détachée du cerveau des souris après des séjours en chambre à oxygène, ce qui pourrait “ralentir la progression et la gravité” de la maladie d'Alzheimer
L’accumulation de plaque sur le cerveau, une caractéristique de la maladie d’Alzheimer, a été ralentie par utilisation de l’oxygénothérapie lors d’un test sur des animaux, ont affirmé des scientifiques israéliens dans une étude évaluée par des pairs publiée jeudi.
Les chercheurs de l’Université de Tel Aviv ont passé des années à explorer le potentiel antivieillissement de la thérapie en chambre pressurisée – ou hyperbare – avec inhalation d’oxygène pur pendant une partie du temps.
Leur dernière étude a démontré que la thérapie stimule le fonctionnement du cerveau humain et qu’elle combat chez les animaux l’accumulation de plaque cérébrale associée à la maladie d’Alzheimer.
« Je ne pense pas que cela puisse “guérir” la maladie d’Alzheimer chez l’homme, mais cela pourrait ralentir considérablement sa progression et sa gravité », a déclaré au Times of Israël le professeur Uri Ashery, le principal auteur de la recherche publiée dans la revue Aging. « Des études supplémentaires sont nécessaires, mais les gens pourraient commencer à en bénéficier d’ici quelques années. »
La promotion par l’Université de Tel Aviv de la thérapie hyperbare pour lutter contre le déclin lié au vieillissement a suscité des réactions mitigées parmi les experts. Le Dr Deborah Toiber, une spécialiste de la maladie d’Alzheimer de l’Université Ben Gourion du Néguev, qui n’est pas impliquée dans la nouvelle étude, a déclaré au Times of Israël qu’elle considérait toute thérapie qui semble contrer le déclin cognitif comme « intéressante et prometteuse ».
Mais si certains de ses confrères pensent que la réduction de la plaque sur le cerveau est la clé pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, elle reste sceptique.
« Je pense que les plaques sont une impasse [pour la recherche] », a-t-elle déclaré, suggérant que bien qu’elles soient une caractéristique de la maladie d’Alzheimer, il n’y a pas suffisamment de preuves que les éliminer ou les réduire empêcherait ou réduirait considérablement la gravité de l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Ashery et son équipe ont utilisé un protocole d’oxygénothérapie dont ils ont fait l’éloge dans des études antérieures pour améliorer « la biologie du cerveau » chez l’homme et apporter des modifications aux cellules sanguines humaines qui « inversent » le vieillissement.
Dans l’essai sur les animaux, qui implique 15 souris génétiquement modifiées pour imiter la dégénérescence causée par la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont observé que la thérapie avait permis de prévenir la formation de plaques amyloïdes sur le cerveau et d’éliminer certains dépôts de plaques amyloïdes existants. De nombreux professionnels de la santé pensent que les amyloïdes, des protéines non solubles, sont liées aux maladies dégénératives graves telles que la maladie d’Alzheimer.
« Nous avions un groupe témoin de souris similaires qui n’ont pas reçu d’oxygénothérapie, et elles ont développé beaucoup plus de plaques amyloïdes », a déclaré Ashery, basé à la faculté de neuroscience Sagol de l’Université de Tel Aviv. « Parmi celles qui ont reçu la thérapie, les plaques apparues ne représentent qu’un tiers de celles du groupe témoin, et les grandes plaques existantes ont vu leur taille se réduire de moitié en moyenne. »
Le flux sanguin vers le cerveau diminue avec la maladie d’Alzheimer, mais les chercheurs ont signalé une amélioration du flux sanguin vers le cerveau des souris.
L’équipe d’Ashery a également suivi six personnes de plus de 60 ans, qui ont présenté des signes de déclin cognitif.
Cette partie de la recherche a eu lieu au Sagol Center for Hyperbaric Medicine and Research à but non-lucratif au Shamir Medical Center, près de Rishon Lezion, qui propose son protocole d’oxygène aux entreprises en dehors d’Israël. Il est en vente à la Clinique Aviv d’un village de retraités en Floride, qui le propose comme réponse au vieillissement.
L’équipe de recherche a rapporté qu’après 60 séances d’oxygénothérapie sur 90 jours, le flux sanguin vers le cerveau s’était amélioré de 20 % en moyenne et les résultats des tests de mémoire avaient progressé en moyenne de 16,5 %.
Ashery a reconnu que la taille de l’échantillon humain était petite, mais a ajouté qu’elle pourrait refléter les avantages de l’oxygénothérapie sur les humains, comme observé chez les souris. « Des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais il pourrait y avoir d’énormes avantages si cela peut aider les personnes qui perdent des capacités cognitives, avant ou pendant l’apparition de la maladie d’Alzheimer. »