L’UE et Londres renforcent leurs sanctions contre l’Iran pour son soutien à la Russie
Les mesures annoncées interdisent l'exportation, le transfert ou la fourniture depuis l'UE de composants utilisés dans la fabrication de missiles ou de drones par l'Iran
L’Union européenne (UE) a annoncé lundi avoir renforcé ses sanctions contre l’Iran accusé de soutenir l’effort de guerre de la Russie contre l’Ukraine en lui livrant des drones et des missiles.
« Ces mesures supplémentaires ont pour cible le recours à des navires et à des ports pour le transfert de drones, de missiles fabriqués en Iran et de technologies liées » à la fabrication de ces armes, ont indiqué les 27 dans un communiqué.
Les 27 avaient décidé à la mi-octobre de sanctionner 14 entités et personnes en Iran, dont la compagnie aérienne Iran Air, pour avoir livré ou facilité la livraison de missiles balistiques à Moscou.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a aussi annoncé lundi avoir sanctionné la compagnie aérienne Iran Air et la compagnie de transport maritime publique iranienne IRISL, accusées de soutenir la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
« En tant que compagnie aérienne détenue par l’Etat, Iran Air est sanctionnée en réponse au transfert par le gouvernement iranien de missiles balistiques à la Russie », indique le ministère, rappelant qu’il s’agissait d’un engagement pris en septembre avec Paris et Berlin. Le Royaume-Uni annonce également des sanctions à l’encontre du cargo russe PORT OLYA-3, accusé de transporter des armes, ajoute le communiqué.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne avaient déjà adopté des sanctions de ce type mi-septembre.
Les mesures annoncées lundi interdisent l’exportation, le transfert ou la fourniture depuis l’UE de composants utilisés dans la fabrication de missiles ou de drones par l’Iran.
Elles prévoient aussi une interdiction d’utilisation de ports iraniens, comme Amirabad ou Anzali sur la mer Caspienne, servant au transfert de drones, missiles ou de technologies destinées à les fabriquer, selon le communiqué des 27. L’UE interdit également l’assistance à tout navire impliqué dans ces transferts, à l’exception des demandes d’aide humanitaire ou en raison d’un danger menaçant le navire et son équipage, précise le texte.
L’Iran rejette en bloc ces accusations. Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a jugé ce week-end que l’UE utilisait une nouvelle fois un « prétexte » pour s’en prendre à son pays.
« La liberté de navigation est un principe de base des lois de la mer. Quand elle est appliquée de façon sélective par certains, une telle étroitesse de vues tend en général à avoir un effet boomerang », a-t-il encore averti dimanche sur X.
« Il semble que certains pays européens insistent pour poursuivre la confrontation, ce qui ne bénéficiera à personne », a souligné de son côté lundi un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmaïl Baghaï, ajoutant que son pays se réservait le droit de répondre.