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Médecine de l’espace: Des docteurs israéliens envoient des bactéries en orbite

Les scientifiques vont envoyer leurs expériences dans l'espace et étudier les bactéries super résistantes aux antibiotiques

Cette photo fournie par le CNES montre le décollage d'une fusée russe Soyouz de la base de lancement de Kourou, en Guyane française, le mercredi 18 décembre 2019. (JM Guillon/ESA-CNES-Arianespace via AP)
Cette photo fournie par le CNES montre le décollage d'une fusée russe Soyouz de la base de lancement de Kourou, en Guyane française, le mercredi 18 décembre 2019. (JM Guillon/ESA-CNES-Arianespace via AP)

Un hôpital israélien se prépare à lancer 20 millions de bactéries dans l’espace. L’hôpital pense que cette expérience l’aidera à répondre aux besoins médicaux du tourisme spatial. L’objectif est aussi de faire avancer les recherches pour lutter contre la « menace de santé mondiale » de la résistance des bactéries aux antibiotiques.

Dès que la météo se sera dégagée au-dessus du centre spatial de la Guyane française, une petite puce contenant des bactéries E.coli décollera à bord du Vol VV16 de la compagnie Ariane espace.

Le lancement de la fusée était prévu pour vendredi matin, mais il a dû être décalé pour cause de mauvais temps.

Un satellite va se décrocher de la fusée et se mettre en orbite autour de la terre. Deux semaines plus tard, un docteur à Ramat Gan commencera à activer les contrôles sur un ordinateur afin de mélanger des bactéries de différents compartiments de la puce. Il pourra suivre l’évolution de l’expérience en temps réel.

« On peut vraiment dire que je suis enthousiaste : c’est une superbe opportunité », a déclaré Ohad Gal-Mor, qui dirige une équipe de docteurs et de microbiologistes du centre médical Sheba, au Times of Israël.

Ohad Gal-Mor, chef du laboratoire de recherche des maladies infectieuses du centre médical Sheba, tient un échantillon de bactéries. (Autorisation: Centre médical Sheba)

Le satellite de deux mètres carrés emportera trois autres expériences israéliennes, en plus de celle de Sheba. Le Technion – l’Institut Israël pour la Technologie – envoie une expérience qui pourrait contribuer à améliorer notre connaissance des matériaux anti-bactériens et anti-viraux. Il s’agira également d’étudier le comportement de molécules tueuses de microbes dans la micro-gravité.

Une autre expérience du Technion visera à tester la vitesse à laquelle des protéines sanguines se lient à des matériaux chimiques. Enfin, l’Université hébraïque de Jérusalem a une expérience sur les molécules d’ADN et le vieillissement.

Gal-Mor est le biologiste moléculaire qui dirige le Laboratoire de recherche sur les maladies infectieuses de Sheba. Il a expliqué qu’en surveillant des bactéries dans l’espace, il espère pouvoir tirer des conclusions qui pourraient aider à développer des protocoles de soins médicaux des touristes de l’espace.

« Nous pensons que le tourisme spatial va devenir important, et quand ce sera le cas, les touristes auront toutes sortes de maladies, a-t-il dit. Dans le futur, il y aura des hôpitaux de l’espace, mais nous n’avons pas assez de connaissance sur la manière dont les infections évoluent dans l’espace ».

« Cette expérience pourrait nous donner des informations sur ces risques, ce qui sera important dans la mesure où des gens pourront développer toutes sortes de pathologies dans l’espace. Cela signifie que nous aurons besoin de soins médicaux plus larges ».

La puce en silicone contient e.coli que le centre médical Sheba envoie dans l’espace (Autorisation : centre médical Sheba)

Il a ajouté : « Le corps humain est ainsi fait que, quand des astronautes vont dans l’espace, nous envoyons plus de bactéries que de cellules humaines. Ainsi, il sera très important de comprendre comme les bactéries peuvent entraîner des infections alors que le tourisme spatial va se développer ».

L’expérience de Sheba vise principalement à déterminer les conditions internes d’un processus d’évolution bactériologique qui coûte actuellement la vie à 700 000 personnes par an, et qui pourrait faire 10 millions de victimes par an d’ici 2050. Ce sont les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le coût humain de la résistance anti-microbienne, les évolutions de bactéries qui les rendent résistantes aux antibiotiques.

Un garçon pleure à côté d’un proche traité pour la tuberculose à hôpital spécialisé dans le traitement de tuberculose pour la Journée mondiale de la Tuberculose à Hyderabad en Inde, le 24 mars 2018. (AP Photo/Mahesh Kumar A.)

« D’anciennes bactéries que nous pensions déjà éradiquées ou au moins sous contrôle sont de retour, entraînant des infections de plus en plus résistantes, comme la tuberculose, gonorrhée et beaucoup d’autres infections résistantes aux médicaments, a déclaré Gal-Mor. Dans certains cas, ces infections sont non seulement résistantes à un ou deux antibiotiques, mais parfois elles sont résistantes à de nombreux antibiotiques – on appelle ça des bactéries ‘multi-résistantes aux antibiotiques’ ou « super résistantes aux antibiotiques ». Dans un nombre croissant de cas, on ne peut plus les traiter ».

Le mécanisme le plus courant causant ce problème se produit quand des gènes responsables de la résistance antibiotiques d’une souche de bactéries sont transférés vers une autre souche de bactéries, dans un processus appelé transfert horizontal de gènes. Les recherches existantes suggèrent que ce processus est ralenti en micro-gravité.

« Nous allons tester la théorie selon laquelle le processus est ralenti. En supposant que c’est exact, nous allons étudier ce qui se passe afin de comprendre pourquoi, exactement, la micro-gravité ralentit ce processus, a déclaré Gal-Mor. Cela pourrait nous permettre de trouver des nouvelles solutions et de ralentir le processus qui rend plus de nouvelles bactéries résistantes aux antibiotiques ».

Bactérie E. coli. (NIAID/Wikimedia Commons, CC BY 2.0) ,

L’expérience a été réalisée dans une puce en silicone d’environ deux centimètres carrés, avec plusieurs compartiments isolés. Il y a deux souches d’E.coli à l’intérieur : 10 millions de bactéries qui sont résistantes aux antibiotiques et 10 millions qui ne le sont pas.

Depuis son bureau ou sa maison, Gal-Mor utilisera son ordinateur pour mélanger les types d’E.coli, afin de pouvoir surveiller les bactéries, qui sont traitables avec des antibiotiques, en train de développer une résistance. Il surveillera de près le processus et la vitesse à laquelle cela se produit. Il fera exactement les mêmes changements sur une puce identique qui est restée à Sheba, afin de pouvoir comparer le processus sur terre et dans l’espace.

Il réalise cette expérience avec ses collègues Galia Rahav et Bar Piscon, respectivement professeure et étudiante en master à Sheba, et Raffaele Zarily, professeur à l’université de Naples Federico II en Italie.

L’entreprise SpacePharma, basée à Herzliya, a développé la puce et le laboratoire satellite dans lequel les quatre expériences israéliennes seront réalisées. La mission globale est dirigée conjointement avec l’Agence spatiale européenne, l’Agence spatiale israélienne et l’Agence spatiale italienne, avec le financement du ministère italien des Affaires étrangères et le ministère de la Science et de la Technologie d’Israël.

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