Meeting de protestation de LFI contre la dissolution de la Jeune Garde et d’Urgence Palestine
Bruno Retailleau avait annoncé, à la veille du 1er-Mai, engager la procédure de dissolution du groupe controversé Urgence Palestine

« Ni la Jeune Garde, ni Urgence Palestine ne méritent d’être dissous, mais le gouvernement, lui, mérite de l’être », a lancé mardi Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting à Paris pour protester contre la volonté du ministre de l’Intérieur de supprimer ces deux groupes très controversés.
Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs autres villes de France.
« Dans un pays libre, des opinions libres ne sont pas un crime, il faut le rappeler et le dire sans cesse », a dénoncé le chef de La France insoumise, selon qui « il n’y a pas de reproche » contre les deux organisations visées.
« La fronde du gouvernement est illégitime, les décisions sont excessives, brutales, sans aucun rapport avec la menace éventuelle qu’elles représenteraient », a-t-il ajouté.
Le triple candidat malheureux à la présidentielle s’est exprimé après le député Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde devenu député LFI en juillet 2024.
« Que Bruno Retailleau et autres gesticulateurs d’extrême droite le mettent bien dans leur petite caboche, notre jeunesse est prête et sera au rendez-vous pour ce combat », a dit le parlementaire, devant plusieurs centaines de personnes réunies place de la Bataille-de-Stalingrad, dans le XIXe arrondissement.
❗️Mélenchon : meeting contre la dissolution du collectif d'islamistes "Urgence Palestine" et la dissolution des milices de "La jeune garde"
Avec Hamouri membre du FPLP orga terroriste, condamné pr avoir participé à 1 tentative d’assassinat d'1 rabbin
Alès : Rien d'extrême droite pic.twitter.com/Ujezwix4VW— Chris (@APchris06) May 6, 2025
Olivier Besancenot (NPA), Elsa Faucillon (PCF), le terroriste franco-palestinien Salah Hamouri devenu avocat, Youlie Yamamoto (Attac), Les Soulèvements de la Terre – mouvement lui-même dissout avant que le Conseil d’Etat n’annule cette décision -, ainsi que plusieurs responsables écologistes ont également participé au rassemblement.
A Lyon, où la Jeune Garde a été fondée en 2018, quelque 400 personnes se sont réunies pour protester contre sa dissolution.
« Quand notre mouvement s’est créé, c’étaient huit locaux d’extrême droite implantés dans la ville. C’était plusieurs agressions racistes par semaine. Aujourd’hui, qu’est-ce qui reste ? Rien du tout. Voilà notre vrai bilan », a défendu l’un de ses membres Zine-Eddine Messaoudi.
« Ces militants font un vrai travail de terrain, ont aidé à faire reculer des agressions », a abondé François Jandaud, secrétaire départemental du Rhône de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU).
Pour Raphaël Arnault, cette procédure de dissolution annoncée par Bruno Retailleau a été décidée « sous ordre direct du Rassemblement national ».
Le député RN Julien Odoul s’était félicité de la décision du locataire de la place Beauvau, y voyant « le fruit de la pression constante exercée par le Rassemblement national » depuis décembre 2022.
« Nous ne lâcherons pas ! Nous allons mener la bataille contre ces dissolutions. Comme pour Les Soulèvements de la Terre, nous espérons la victoire !
Qu'ils n'oublient pas dans leurs salons, les Retailleau, les Bolloré et autres gesticulateurs d'extrême droite : notre jeunesse… pic.twitter.com/wdDt45bgOZ
— La France insoumise (@FranceInsoumise) May 6, 2025
M. Retailleau a annoncé le 30 avril engager une procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l’ultradroite, après avoir lancé la veille celle du groupe « antifa » la Jeune Garde.
Mardi après-midi, à M. Arnault qui l’interpellait lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre a rétorqué que la « Jeune Garde » était « un mouvement qui légitime le recours à la violence ».
« Aucun élu ne devrait justifier la violence », a-t-il ajouté, en promettant qu’ « à chaque fois que les conditions seront réunies pour dissoudre les groupes violents, (il) le (fera) ».
« On ne lutte pas contre le fascisme avec des méthodes de fascistes », a encore appuyé le locataire de la place Beauvau.
« Référé-liberté »
Le collectif Urgence Palestine, qui rejette l’Autorité palestinienne (AP) au profit du groupe terroriste palestinien du Hamas, a pour sa part déploré « la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien » alors que « le génocide s’intensifie à Gaza, que la faim tue, et à la veille d’un nouveau massacre annoncé de l’armée israélienne ». L’accusation de « génocide » est largement brandie par les détracteurs d’Israël.
Son avocat, Me Elsa Marcel, a assuré qu’elle allait saisir le tribunal administratif d’une procédure d’urgence de « référé-liberté dès publication » du décret de dissolution, qui pourrait être pris lors du Conseil des ministres du 13 mai.
???? [EN DIRECT] MEETING contre la dissolution d'Urgence Palestine à Paris sur le point de commencer !
Énormément de monde place de Stalingrad en soutien à l'organisation pro-Palestine visée par la repression ! pic.twitter.com/6HqhVAyMiY
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 6, 2025
Le collectif, créé au lendemain du pogrom survenu le 7 octobre 2023 et mené par des milliers de terroristes palestiniens de la bande de Gaza, assure rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien ».
Urgence Palestine appelle d’ailleurs à manifester le 17 mai, jour de commémoration de la Nakba, qui veut dire « catastrophe » en arabe et désigne l’exode massif qui a suivi la création de l’Etat d’Israël en 1948.
« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’on ne peut pas être antisémite en toute impunité en France », s’était félicitée, auprès de l’AFP, Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons ».
« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », avait noté Mme Aizenman.