Menaces et harcèlement contre les juges israéliens en hausse en 2020 – Rapport
29 plaintes ont été déposées par les juges l'année dernière pour harcèlement présumé à leur encontre - soit près de cinq fois plus qu'en 2019
Le harcèlement et les menaces contre les juges ont augmenté en 2020, et près de cinq fois plus de plaintes ont été déposées en comparaison avec l’année précédente, selon un rapport publié jeudi.
Les juges ont déposé 29 plaintes l’année dernière pour des faits présumés de harcèlement et des menaces à leur encontre, a rapporté la Douzième chaîne, citant des chiffres obtenus via le groupe de défense des consommateurs Hatzlacha.
En 2019, les juges ont déposé six plaintes pour des faits similaires, ainsi que deux autres pour des dommages matériels.
Cette année, seules trois plaintes de harcèlement ont pour l’instant été déposées par des juges – un taux inférieur à celui de l’année dernière, mais en passe de dépasser celui de 2019.
Les informations de Hatzlacha ont également révélé qu’un juge à la retraite bénéficiait d’une sécurité en raison des menaces émises contre lui, et qu’un juge actuellement en poste avait obtenu une sécurité rapprochée en 2019. Le rapport a indiqué que ces services de sécurité coûtaient un million de shekels par an.
« Il est très important que les menaces soient surveillées et que le niveau de risque pouvant porter atteinte aux symboles du gouvernement en Israël, parmi lesquels les juges, soit évalué. Il est également important sur le plan pratique de s’assurer que ceux qui exercent des fonctions judiciaires ne seront pas menacés d’une manière qui nuira à leur rôle, à leur indépendance et à leur jugement professionnel », a déclaré Elad Man, conseiller juridique de Hatzlacha, à la chaîne.
« Il est également important de sensibiliser le public aux menaces de ce type », a-t-il ajouté.
Le rapport n’a pas émis d’hypothèse qui pourrait retracer l’origine de cette augmentation du harcèlement, mais a noté que les faits étaient survenus dans un contexte d’examen minutieux des systèmes judiciaire et d’application de la loi israélienne, qui ont fait l’objet de critiques croissantes en raison du procès pour corruption en cours contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Des Israéliens de droite notamment se sont exprimés contre ce qu’ils ont estimé être une magistrature militante.