Miki Zohar ordonne la fin des événements lancés par son prédécesseur à Shabbat
Le ministre de la Culture a supprimé l'initiative qui offrait de subventionner des événements que les municipalités pouvaient décider d'organiser avant, pendant ou après Shabbat
Le ministère de la Culture aurait ordonné aux municipalités de la périphérie de cesser d’organiser des événements à Shabbat, dans le cadre d’une initiative qui avait été lancée par l’ex-ministre de la Culture.
Cette initiative, mise en œuvre par Chili Tropper, avait permis d’élargir les heures d’ouverture des musées et des sites du patrimoine pendant le week-end dans les villes périphériques, offrant aux résidents la possibilité de prendre part à des événements gratuits ou largement subventionnés le vendredi et le samedi – les municipalités ayant le dernier mot sur l’organisation de ces événements en fonction du degré de religiosité de leurs résidents.
La semaine dernière, les coordinateurs culturels de la périphérie ont néanmoins reçu une note du ministère de la Culture qui leur demandait de ne rien organiser entre le vendredi à 17 heures et le samedi, une heure après le crépuscule, a indiqué le quotidien Haaretz dimanche.
La directive a surpris les localités où la majorité des habitants sont laïcs, et un responsable municipal a confié à Haaretz que l’initiative prise par l’ancien ministre de la Culture avait été extrêmement populaire dans la mesure où les événements organisés étaient largement subventionnés.
« Si on veut rendre la culture accessible aux résidents de la périphérie, il est honteux de choisir de le faire de manière arbitraire et non par le biais de la coopération et sur la base de la composition religieuse de chaque municipalité », a commenté un autre responsable.
Le nouveau ministre de la Culture Miki Zohar a confirmé cette décision, écrivant dimanche sur Twitter qu’il ne permettrait pas aux Israéliens qui respectent le Shabbat d’être discriminés tant qu’il restera à la tête du ministère.
Zohar a ajouté qu’en organisant des événements pendant le Shabbat, l’initiative prise par Tropper avait violé le statu-quo qui interdit la tenue d’événements publics pendant la journée juive de repos. Toutefois, l’interprétation faite par Zohar du statu-quo a été vivement remise en cause par les critiques qui ont indiqué que les municipalités dont les habitants étaient laïcs devaient avoir le droit de planifier des événements à Shabbat.
Le ministre a expliqué avoir donné pour instruction à son bureau de réexaminer tous les projets qui ont été mis en place par son prédécesseur et notamment cette initiative.
Il a toutefois clairement établi que les événements financés à titre privés auraient le droit d’être organisés à Shabbat et que les musées financés par des sources autres que le ministère de la Culture pourraient continuer à ouvrir leurs portes le samedi.
Tropper a estimé que la décision prise par Zohar était « inquiétante », faisant remarquer que l’initiative « a permis à tout le monde de participer à des événements culturels et de découvrir le patrimoine sans entrave financière et en respectant la sensibilité religieuse de tout un chacun ». Il a également noté qu’un budget spécial avait été alloué pour trouver des arrangements permettant aux Israéliens qui respectent le Shabbat de se rendre à ces événements sans contrevenir pour autant à leurs pratiques religieuses.
Tropper siège dorénavant dans l’opposition au sein du parti HaMahane HaMamlahti.
Zohar a rejeté ces critiques dans une série de tweets publiés lundi, dénonçant une « campagne médiatique » et affirmant qu’il n’a « jamais dit ou même songé à annuler des événements ou à ôter le financement accordé aux institutions culturelles qui sont ouvertes pendant le Shabbat ».
Promettant de s’en tenir au statu-quo tel qu’il existait avant que Tropper ne prenne la tête du ministère, Zohar a indiqué qu’il continuerait à financer de nombreux événements pendant le Shabbat mais qu’il ne contribuerait pas activement à leur organisation.
Zohar a fait l’objet d’éloges de la part de certains au sein de la coalition.
Yitzhak Goldknopf, chef de Yahadout HaTorah, a émis un communiqué saluant « l’éthique » de la décision prise par Zohar qui, selon lui, « incarne l’essence du statu-quo [sur la question de la relation entre la religion et l’État] et le caractère juif du pays ».