Moody’s abaisse la note d’Israël face à « l’intensité » du conflit contre le Hezbollah
Selon l'agence de notation, Israël n'a pas de "stratégie de sortie" du conflit, ce qui contribuerait à calmer les investisseurs, et "ne s'attend plus à une reprise économique rapide et forte"
L’agence de notation Moody’s a abaissé vendredi la note d’Israël, pour la deuxième fois cette année, à Baa1, et l’a assortie d’une perspective négative, signalant ainsi qu’elle envisage de la dégrader de nouveau à court terme.
« L’intensité du conflit entre Israël et le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah s’est considérablement accrue ces derniers jours », a souligné Moody’s, en faisant passer la note de A2 à Baa1.
« Le principal moteur de cette dégradation est notre opinion selon laquelle le risque géopolitique s’est encore considérablement intensifié, jusqu’à atteindre des niveaux très élevés, avec des conséquences négatives importantes sur la solvabilité d’Israël à court et à long-terme », a précisé l’agence de notation dans un communiqué.
Le conflit a redoublé d’ampleur ces derniers jours, avec des frappes d’Israël contre le Hezbollah au Liban.
L’aggravation du conflit « s’inscrit dans le contexte de l’objectif publiquement déclaré d’Israël de renvoyer ses résidents évacués vers le nord du pays. Atteindre cet objectif impliquera probablement un conflit encore plus intense », a relevé Moody’s.
« Dans le même temps, les perspectives d’un cessez-le-feu à Gaza se sont éloignées et nous estimons que les risques politiques nationaux ont augmenté parallèlement aux risques géopolitiques », selon l’agence.
Israël a annoncé vendredi avoir mené une frappe aérienne sur le « quartier général » du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, principal fief du groupe terroriste chiite libanais, qui aurait fait deux morts et 76 blessés, selon un premier bilan du ministère libanais de la Santé, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les terroristes.
Moody’s avait déjà dégradé la note d’Israël en février, d’un cran, de A1 à A2. En avril, l’agence S&P l’avait également abaissée à A+, et Fitch a suivi en août la passant à A.
Ces frappes israéliennes au Liban interviennent après près d’un an d’échanges de tirs avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël au lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.
Le Hezbollah a juré de continuer ses attaques « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ».