Mort de Carolina Eisenberg, co-fondatrice de l’ONG Physicians for Human Rights
La psychiatre, née dans un foyer d'émigrés Juifs en Argentine, qui avait été la première doyenne des étudiants du MIT et de la faculté de médecine de Harvard, avait 103 ans
Carolina Eisenberg, psychiatre qui avait aidé à fonder l’organisation à but non-lucratif Physicians for Human Rights (Médecins pour les droits humains) et qui avait été la toute première femme à devenir doyenne des étudiants au sein de l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) et de la faculté de médecine de Harvard, s’est éteinte à l’âge de 103 ans.
Elle est morte le 11 mars dans une maison de retraite de Lincoln, dans le Massachusetts. Si la cause de son décès reste indéterminée, le Boston Globe a souligné que sa santé s’était détériorée au cours de l’année passée.
Eisenberg était née en 1917 sous le nom de Carolina Blitzman dans un foyer d’émigrés Juifs en Argentine. Après avoir décidé d’étudier la psychiatrie suite à une visite dans un hôpital psychiatrique lorsqu’elle était adolescente, elle avait fait des études de médecine à l’université de Buenos Aires.
Dans l’incapacité d’approfondir sa spécialité en Angleterre en raison de problèmes de visa, Eisenberg s’était installée aux Etats-Unis où elle avait travaillé à l’hôpital Johns Hopkins. Elle avait épousé le psychiatre Manfred Guttmacher, mort en 1966, et elle s’était remariée à Leon Eisenberg, spécialiste de l’autisme.
Après avoir travaillé au General Hospital du Massachusetts, elle était devenue la première femme doyenne des étudiants au MIT de 1972 à 1978. Elle avait aussi été la première doyenne des étudiants de la faculté de médecine de Harvard, un poste qu’elle avait occupé de 1978 à 1990.
« Une justice complète en faveur des femmes exige qu’elles aient des opportunités égalitaires devant la réussite professionnelle après leur entrée à la faculté de médecine », avait-elle écrit dans un article de 1989 dans le New England Journal of Medicine inititulé « la médecine n’est plus une seule profession d’homme ».
En 1986, elle avait co-fondé l’organisation Physicians for Human Rights avec cinq autres médecins après avoir passé du temps en Amérique latine à travailler sur les violations faites aux droits de l’Homme.
« J’ai parlé des violences exercées dans certains régimes dictatoriaux à mes étudiants », avait-elle dit, des propos cités par le New York Times, « et j’ai eu le sentiment que c’était une obligation morale pour moi de faire quelque chose ».
Le groupe devait remporter un prix Nobel de la paix en 1997 pour sa campagne d’interdiction des mines anti-personnel.
Eisenberg laisse derrière elle deux fils, quatre petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.