Mort de Ramadan Shalah, ex-chef du Jihad islamique palestinien
Le terroriste âgé de 62 ans, recherché depuis 1995 par les Etats-Unis, était dans le coma depuis trois ans

L’ex-dirigeant du groupe terroriste du Jihad islamique, Ramadan Shalah, est mort samedi soir, à l’âge de 62 ans, des suites d’une longue maladie.
Shalah, qui avait dirigé le Jihad islamique palestinien de 1995 à 2018, était dans le coma depuis une intervention chirurgicale du cœur, il y a plus de trois ans, a noté l’organisation terroriste. Elle n’a pas précisé le lieu de sa mort, mais il se serait trouvé au Liban.
Shalah, né dans la bande de Gaza, avait été désigné à la tête du Jihad islamique palestinien après l’assassinat, à Malte, de son prédécesseur, Fathi Shikaki, un assassinat qui aurait été attribué à l’Etat juif. C’est Ziad al-Nakhala qui lui avait succédé en 2018.
Les Etats-Unis, au mois de novembre 1995, avaient offert une récompense de cinq millions de dollars pour toute information menant à son arrestation ou à sa condamnation après lui avoir accordé le statut de terroriste spécialement désigné.

En 2003, Shalah avait fait partie des huit cadres du Jihad islamique palestinien mis en examen aux Etats-Unis pour 53 chefs d’inculpation liés au terrorisme et au racket. Ils exploitaient alors une cellule à Tampa, en Floride. Même si quatre suspects avaient été arrêtés, Shalah, pour sa part, avait été inculpé par contumace, se trouvant à l’étranger à ce moment-là.
Le département américain de la Justice, à l’époque, avait souligné l’implication du groupe terroriste dans des attentats-suicides qui avaient fait des douzaines de morts côté israélien et qui avaient tué deux Américains au moins, Alisa Flatow, 20 ans, et Shoshana Ben-Yishai, 16 ans.
Au mois d’avril, Shalah avait été transféré de son lieu de résidence à Damas à un hôpital de Beyrouth après avoir subi une série d’attaques cardiaques, avait fait savoir une source proche du groupe à l’agence de presse Palestinian Quds Press.
Après une intervention chirurgicale cardiaque qui avait été réalisée à l’hôpital de Beyrouth, Shalah était tombé dans le coma.
Même si la source avait attribué la santé dégradée du chef du Jihad islamique à des « causes naturelles », l’ambassade de l’Autorité palestinienne à Beyrouth avait pensé qu’il avait pu être empoisonné.
L’homme en charge de la sécurité à l’ambassade avait envoyé un rapport aux services de renseignement de l’AP, en Cisjordanie, dans lequel il soulevait la possibilité d’un empoisonnement, avait noté l’agence de presse à ce moment-là, citant une source non-identifiée appartenant à la faction du Fatah de l’Autorité palestinienne au pouvoir.
Ce rapport, selon l’agence de presse, avait estimé que deux parties pouvaient se trouver à l’origine de l’empoisonnement présumé : Le Mossad israélien ou une agence de sécurité « appartenant à un pays régional ». Le rapport n’avait pas cité explicitement le pays incriminé.
Le Jihad islamique, qui est étroitement lié à l’Iran et à la Syrie, est une émanation de la confrérie des Frères musulmans qui avait été formée à Gaza en 1981. Actif à Gaza et en Cisjordanie, il veut la destruction d’Israël et il est responsable de nombreux attentats à la bombe et autres attentats-suicides prenant pour cible les Israéliens et il a lancé des milliers de roquettes depuis Gaza au sein de l’Etat juif.