Mossad : 8 Juifs iraniens en route vers Israël en 1994 assassinés
Après deux décennies d'incertitudes, l'agence de renseignement a informé les familles que leurs proches, disparus en 1994, ont été assassinés
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Un immense mystère entourant le sort de huit Juifs iraniens portés disparus depuis 1994 vient d’être résolu.
En effet, le Mossad a révélé que les huit individus avaient été assassinés alors qu’ils tentaient de fuir vers Israël.
Dans un communiqué publié jeudi soir par le bureau du Premier ministre, on apprend que le Mossad suivait la piste de onze Juifs ayant fui la République islamique en quatre groupes distincts en 1994 et 1997.
Ces derniers avaient tenté de traverser les frontières de plusieurs pays voisins dans l’espoir d’atteindre l’Etat juif. Mais les services secrets avaient finalement perdu leurs traces.
Les familles continuèrent à s’accrocher à l’espoir qu’ils aient été enlevés ou détenus en captivité par des gouvernements étrangers.
Le communiqué ne précise où et quand les huit personnes ont été tuées, ni l’identité des assassins. Le cabinet du premier ministre affirme simplement que le Mossad tenait l’information d’une « source fiable ».
L’enquête sur le sort des trois derniers Juifs iraniens, dont on a entendu parler pour la dernière fois en 1997 est en cours, assure le communiqué.
Les huit Juifs assassinés sont : Babak Shaoulian-Tehrani de Téhéran, âgé de 17 ans au moment de sa disparition ; Shahin Nik – Khoo, 19 ans, de Téhéran ; Salari Behzad, 21 ans, de Kermanshah; Farad Ezati – Mahmoudi, 22 ans, de Kermanshah, Homayoun Bala – Zade, 41 ans, de Shiraz, Omid Solouki, 17 ans, de Téhéran; Rubin Kohan-Mosleh, 17 ans, de Shiraz et Ibrahim Kohan-Mosleh, 16 ans, de Shiraz.
Les trois autres personnes disparues dont le sort reste inconnu sont Syrous Ghahremani, 42 ou 32 ans au moment de la disparition, originaire de Kermanshah, Ibrahim Ghahremani, 61 ans, de Kermanshah et Nourollah Rabi – Zade, 52 ans, de Shiraz.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté ses condoléances aux familles des victimes et s’est engagé à poursuivre l’enquête sur les trois derniers Juifs iraniens toujours portés disparus.
« Cette question occupe l’esprit des agences de renseignement depuis plus de 20 ans, et aujourd’hui, nous pouvons dire que le mystère est arrivé à son terme », a déclaré David Meidan, un ancien responsable du Mossad qui a supervisé l’enquête.
Meidan a également été impliqué dans les négociations pour la libération du soldat Gilad Shalit. Après sa retraite il y a deux ans, Netanyahu a demandé à Meidan de continuer à consacrer du temps à cette enquête.
Meidan a rencontré jeudi des membres des familles des victimes, pour les informer des résultats des investigations.
Le rapport a été transmis à l’ancien grand rabbin séfarade Shlomo Amar, qui a statué sur la fiabilité de l’information. Une décision qui devrait permettre aux épouses des victimes de se remarier.
Selon la loi juive, les femmes dont les maris ont disparu ont l’interdiction de se remarier jusqu’à ce que la mort de leurs époux soit confirmée.
Cette enquête arrive à son terme après plusieurs années d’efforts et de tentatives infructueuses de contacts via des canaux officieux, déclarait à l’époque au New York Times Sallai Meridor, alors à la tête de l’Agence Juive.
« L’hypothèse de départ était que ce serait plus facile pour les Iraniens de répondre positivement quand ils sont approchés discrètement », affirmait-il alors.
« Mais cette hypothèse ne s’est pas révélée juste. Et nous pensons que les familles ne devraient pas avoir à attendre plus longtemps. Le temps des réponses est arrivé. »