Mostra de Venise : Un film israélien montre le choc du 7 octobre et ses conséquences
Dani Rosenberg ne fait pas cas des appels au boycott de son film "Of Dogs And Men", qui, faute d'apporter la paix, laissera le souvenir d'une "terrible réalité" dans la région
VENISE, Italie – À un mois du premier anniversaire du pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas et du début de la guerre à Gaza, des cinéastes israéliens ont présenté les horreurs du conflit à la Mostra de Venise.
Le film « Of Dogs And Men » (« Des chiens et des hommes ») a été tourné dans un kibboutz pris pour cible par des terroristes palestiniens le 7 octobre. Il suit une adolescente à la recherche de son chien qu’elle a perdu lors de l’assaut auquel elle a elle-même survécu quelques jours auparavant.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis, dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Confrontée aux conséquences du massacre dans sa propre communauté dévastée, elle assiste, à distance, à la tragédie qui se déroule de l’autre côté de la barrière frontalière à Gaza, alors que les soldats israéliens opèrent dans l’enclave côtière.
S’exprimant avant la première mondiale de son film vendredi, le réalisateur Dani Rosenberg a rejeté les suggestions selon lesquelles il serait peut-être trop tôt pour réaliser un film de fiction sur le conflit toujours en cours.
« J’étais convaincu que c’était le bon moment pour raconter cette histoire », a-t-il déclaré à Reuters.
« Je pense que c’est notre travail, en tant que cinéastes, d’ouvrir une fenêtre sur la réalité afin, peut-être, de permettre à un rayon d’humanité d’y pénétrer. »
Le premier jour du festival, plus de 300 cinéastes, acteurs, écrivains et musiciens ont publié une lettre condamnant l’inclusion de « Of Dogs And Men » et d’un autre film israélien, « Why War », affirmant que les maisons de production israéliennes étaient complices de « l’oppression des Palestiniens ».
Rosenberg a rejeté l’appel au boycott, affirmant que les signataires de la lettre n’avaient même pas vu son film.
« En fin de compte, j’aspire à la fin de la guerre et ils aspirent également à la fin de la guerre, ce qui signifie, en ce sens, que nous partageons le même objectif. C’est juste que je ne suis pas d’accord avec leur façon de le promouvoir. »
Bien que l’histoire soit fictive, elle utilise des lieux authentiques, des dialogues improvisés et des habitants réels, seul le personnage principal étant joué par une actrice – Ori Avinoam, 18 ans.
« C’était une expérience très immersive pour nous tous, car nous sommes une petite équipe de sept personnes », a déclaré Avinoam.
« C’est quelque chose que je ne pensais pas pouvoir vivre si jeune en tant qu’actrice. »
Bien que Rosenberg et son équipe disent souhaiter ardemment un retour à la paix, ils ne se font pas d’illusions sur le rôle que pourrait jouer leur propre travail pour y parvenir.
« Je ne pense pas que le cinéma puisse apporter un changement dans l’immédiat, vous savez, même ‘Guernica’, qui est peut-être l’œuvre d’art la plus importante sur les horreurs de la guerre, n’a pas changé la situation en Espagne », a-t-il déclaré, faisant référence à la vision épique de Pablo Picasso sur la guerre civile espagnole.
« Mais je pense qu’à long-terme, elle laissera un souvenir de la terrible réalité dans laquelle nous étions », a-t-il ajouté.
« Of Dogs And Men » est présenté dans la section Horizons du Festival de Venise. Le festival se termine ce samedi.