Naïm Qassem élu nouveau chef du Hezbollah
Le numéro deux du mouvement succède à Hassan Nasrallah dans un contexte particulièrement tendu pour le Hezbollah, dont une grande partie du leadership a été décimé par Israël

Le Hezbollah libanais a annoncé mardi avoir élu son numéro deux, Naïm Qassem, à la tête de la formation terroriste pro-iranienne pour succéder à Hassan Nasrallah, tué il y a plus d’un mois dans une frappe israélienne.
« Le conseil de la Choura », organe dirigeant du Hezbollah, « s’est accordé pour élire cheikh Naïm Qassem secrétaire général du Hezbollah », a annoncé un communiqué de la formation islamiste chiite en guerre contre Israël.
Hassan Nasrallah avait été tué le 27 septembre dans une puissante frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.
Hachem Safieddine, son successeur présumé, a également été tué dans une autre frappe israélienne début octobre avant même d’être officiellement nommé. Sa mort a été confirmée la semaine dernière par le Hezbollah, dont plusieurs autres chefs ont été tués.

Naïm Qassem, 71 ans, a été prédicateur et éducateur chiite jusqu’à la fin des années 1970, lorsqu’il a rejoint le groupe terroriste et le parti politique Amal pendant la guerre civile libanaise.
Lorsqu’un certain nombre de membres d’Amal se sont séparés du parti pour fonder le Hezbollah en 1982, Qassem les a suivis et a été nommé chef adjoint en 1991 sous la direction du chef fondateur Abbas al-Musawi, qui a été tué par une attaque d’hélicoptère israélienne l’année suivante.
Qassem a conservé son rôle lorsque Nasrallah est devenu chef en 1992, et a été son adjoint jusqu’à la mort de Nasrallah.
Dernièrement, il était apparu lors de trois allocutions télévisées depuis la mort de Hassan Nasrallah, dont la dernière le 15 octobre, où il semblait transpirer abondamment tout en lisant des remarques préparées.
Il avait alors affirmé à l’adresse des Israéliens que « la solution » qui permettrait le retour chez eux des habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du Hezbollah depuis un an était « un cessez-le-feu », menaçant, sinon, de frapper « partout » en Israël.
« Malgré les pertes de ses commandants, les attaques contre les civils dans tout le Liban et les grands sacrifices, nous ne changerons pas de position », avait déclaré Qassem dans cette allocution prononcée depuis un lieu non divulgué à Beyrouth.
« Nous continuerons à soutenir Gaza et à défendre le Liban. »
Selon un reportage d’Erem News, basé aux Émirats arabes unis, après la mort de Nasrallah et de Safieddine, Qassem a fui le Liban à bord d’un avion iranien au début du mois d’octobre et réside actuellement à Téhéran.
Réagissant à la nomination de Qassem, le compte officiel en arabe du gouvernement israélien sur X a publié : « Son mandat à ce poste pourrait être le plus court de l’histoire de cette organisation terroriste s’il suit les traces de ses prédécesseurs Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine ».
Reacting to Qassem’s appointment, the Israeli government’s official Arabic account on X posted, “His tenure in this position may be the shortest in the history of this terrorist organization if he follows in the footsteps of his predecessors Hassan Nasrallah and Hashem Safieddine.”
« Il n’y a pas d’autre solution au Liban que de démanteler cette organisation en tant que force militaire », poursuit la publication.
« Nomination temporaire. Pas pour longtemps », a posté le ministre de la Défense Yoav Gallant sur X, à côté d’une photo de Qassem. « Le compte à rebours a commencé. »
Depuis le 8 octobre de l’année dernière, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, tirant plus de 12 600 missiles et drones sur le territoire israélien, selon les données de l’armée israélienne.
Quelque 60 000 résidents israéliens ont été évacués des villes du nord de la frontière libanaise peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre, de crainte que le Hezbollah ne mène une attaque similaire.
Les attaques menées contre le nord d’Israël depuis octobre 2023 ont causé la mort de 32 civils. En outre, 60 soldats et réservistes de Tsahal ont trouvé la mort lors d’escarmouches transfrontalières et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.
Les forces israéliennes estiment que plus de 2 000 membres du Hezbollah ont été tués dans le conflit. Une centaine de membres d’autres groupes terroristes, ainsi que des centaines de civils, auraient également été tués au Liban.