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Netanyahu blâme l’ONU qui a pris ses distances avec l’expo sur l’histoire juive

Un responsable de l'ONU affirme que les panneaux incriminés sont placés sur chaque exposition ; Netanyahu a aussi rencontré NIkki Haley à New York

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara à une exposition sur l'histoire de Jérusalem au siège des Nations unies à New York le jeudi 8 mars 2018 (Crédit : Haim Zach / GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara à une exposition sur l'histoire de Jérusalem au siège des Nations unies à New York le jeudi 8 mars 2018 (Crédit : Haim Zach / GPO)

NEW YORK — Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a inauguré jeudi aux Nations unies une exposition artistique sur Jérusalem, enjeu d’une crise entre les Etats-Unis et la majorité des Etats membres de l’ONU, sans voir le patron de l’Organisation, Antonio Guterres.

Alors qu’il visitait jeudi une exposition spéciale aux Nations unies qui marquait les 3 000 ans de la présence juive à Jérusalem, Netanyahu a fustigé l’institution mondiale qui semblait prendre ses distances avec l’exposition.

« Il y a une longue histoire que nous chérissons et qui est chérie par les amis du peuple juif et les amis de la vérité. Elle est niée par ceux qui cherchent à effacer l’histoire de notre peuple, notre connexion à notre terre, et notre connexion à notre capitale éternelle, Jérusalem », a déclaré Netanyahu aux journalistes après que lui et sa femme, Sara, eurent visité l’exposition.

L’exposition de photos et de reproductions de pierres antiques se tient aux abords d’un couloir du sous-sol de l’ONU conduisant à un café et un panneau souligne que sa tenue « dans des bâtiments onusiens n’implique pas d’approbation des Nations unies ».

« Et j’ai vu un panneau, juste à l’entrée là-bas. Il dit : ‘cela ne représente pas les Nations unies’. J’ai deux commentaires à ce sujet. Le premier est, bien sûr, qu’il ne représente pas les Nations unies, il représente la vérité », a-t-il souligné, provoquant les rires de certains journalistes présents au point-presse.

« Mais le deuxième point est ceci : cette exposition n’aurait pas été possible il y a 10 ans, et cette exposition ne sera même pas nécessaire dans 10 ans. Nous changeons le monde. Nous changeons la position d’Israël dans le monde et, par-dessus tout, nous affirmons clairement que nous luttons pour la vérité et pour nos droits. »

A l’extérieur de la salle d’exposition, intitulée « 3 000 ans d’histoire : les Juifs à Jérusalem », le panneau précisait que « le contenu de l’exposition relève de la seule responsabilité de ses organisateurs », en l’occurrence la mission israélienne à l’ONU.

Une affiche placée devant une exposition spéciale aux Nations unies sur la présence juive de 3 000 ans à Jérusalem. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après avoir visité l’exposition, a fustigé l’affiche (Crédit : Eric Cortellessa/Times of Israel)

Un coordinateur des événements de l’ONU a déclaré au Times of Israel peu de temps après les remarques du Premier ministre que l’on plaçait ce panneau dans toutes les pièces des Nations unies où des expositions sont organisées.

Néanmoins, Netanyahu a clairement considéré que c’était une référence aux résolutions adoptées ces dernières années par les agences de l’ONU qui rejettent la connexion juive à Jérusalem.

Concernant l’absence de rencontre entre le chef d’Etat israélien et le secrétaire général de l’ONU, un porte parole de l’ONU a précisé que Benjamin Netanyahu n’avait pas demandé à rencontrer Antonio Guterres. Le porte-parole de l’ONU a indiqué à des médias que « des dirigeants ne viennent parfois (à l’ONU) que pour des visites très courtes ».

« Le secrétaire général et les responsables » des Nations unies « sont souvent en contact avec le gouvernement israélien », a aussi fait valoir Stéphane Dujarric.

En mai de l’année dernière, par exemple, l’UNESCO a adopté une résolution qui indiquait qu’Israël n’avait aucun droit légal ou historique à Jérusalem et le texte désignait à plusieurs reprises le pays comme une « puissance occupante ». Le vote de cette résolution coïncidait avec la journée d’Indépendance d’Israël.

« Un tsunami d’air frais »

La visite de Netanyahu à l’exposition a eu lieu peu de temps après qu’il a rencontré l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, qu’il a saluée pour son soutien envers Israël depuis qu’elle a pris ses fonctions dans l’administration Trump.

Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, a voté contre une résolution du Conseil de sécurité sur Jérusalem, le 18 décembre 2017 (Eskinder Debebe / ONU)

« Parlez du vent arrière pour Israël. Nous l’appelons l’ouragan Haley », s’est enthousiasmé Netanyahu. « Elle fait un travail magnifique pour la vérité et pour la défense d’Israël ici à l’ONU. »

Il a ajouté que Haley était comme un « tsunami d’air frais » au sein de l’instance internationale.

« Je voulais vous dire combien nous apprécions la défense d’Israël et la vérité que le président et vous apportez dans ces salles cloîtrées qui sont si humides, vous savez, de ce venin anti-Israël », a déclaré Netanyahu jeudi lors de sa rencontre avec Haley. aux Nations unies à New York. « Ce n’est pas une bouffée d’air frais, c’est comme un tsunami d’air frais. »

Les délégations américaine et israélienne auprès des Nations unies ont travaillé étroitement pendant des décennies pour combattre le parti pris anti-israélien au sein de l’institution, mais Haley, avec la bénédiction du président américain Donald Trump, en a fait l’objet de son ambassade.

Elle a bloqué la nomination de responsables palestiniens à des groupes affiliés à l’ONU, a retiré les Etats-Unis du bras culturel de l’instance mondiale car il n’a pas reconnu le mur Occidental comme étant sacré pour les Juifs et s’est élevée vocalement dans un certain nombre de forums contre les positions anti-Israël.

« C’est incroyable », a répondu Haley à Netanyahu.

« Je veux dire, vraiment, c’était juste insultant avant, et je pense que je vous l’ai déjà dit. Je veux dire, je me sens mal pour [l’ambassadeur israélien de l’ONU] Danny [Danon] et pour tout ce qu’il a dû supporter, mais c’était déjà insultant », a-t-elle poursuivi. « Mais ça commence à s’améliorer un peu. Je veux dire, ils ne veulent pas se faire engueuler, n’est-ce pas ? Alors ils ont juste compris cela. »

Et le Premier ministre a déclaré que sa rencontre avec elle — qu’il a qualifiée de « merveilleuse » — et avec d’autres responsables de Trump lors de sa visite aux Etats-Unis cette semaine, était principalement consacrée à un sujet : la menace représentée par l’Iran.

« Je pense que le président se concentre complètement sur le danger de l’Iran et l’accord nucléaire, et l’agression de l’Iran dans la région. Et il est juste concentré sur la bonne chose. C’est, comme vous le savez bien, ce qui anime tout le monde en ce moment, non seulement Israël et l’Amérique, mais à peu près tout le monde au Moyen-Orient. Cela ne vous échappe certainement pas, j’en suis sûr. », a-t-il déclaré au sujet de l’Iran.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Nicky Haley, à New York, États-Unis, le 8 mars 2018 (Crédit : Haim Zach / GPO)

Profitant de l’occasion pour critiquer l’accord nucléaire historique de 2015, Netanyahu a déclaré qu’on lui avait demandé à Washington quelle était sa position sur d’autres pays du Moyen-Orient cherchant à enrichir de l’uranium. Il a dit qu’il a répondu en demandant pourquoi ils voudraient faire cela.

Les responsables, a-t-il poursuivi, lui ont répondu que « la raison pour laquelle ils demandent d’enrichir de l’uranium, c’est parce que l’Iran a reçu le droit d’enrichir de l’uranium en vertu de l’accord nucléaire douteux ».

« Le meilleur moyen d’empêcher la nucléarisation du Moyen-Orient est soit de corriger complètement l’accord avec l’Iran, soit de le refuser complètement », a-t-il ensuite déclaré. « C’est le seul moyen de prévenir la propagation inévitable de la technologie nucléaire et des armes nucléaires au Moyen-Orient ».

Tout au long de son voyage, Netanyahu a déclaré à plusieurs reprises qu’il soutenait l’ultimatum imposé par le président américain Donald Trump au Congrès américain qui est de soit modifier l’accord nucléaire, en revenant sur ses dispositions sur les délais, et en ajoutant des dispositions interdisant les essais de missiles balistiques et en élargissant l’accès aux sites militaires iraniens, ou de l’abroger. Les législateurs américains a maintenant un délai de moins de deux mois pour parvenir à un accord.

Dans un bref entretien avec les médias avant sa rencontre avec netanyahu, Haley a également exprimé sa préoccupation au sujet de la situation concernant Téhéran. « Je pense que l’Iran est un gros centre d’attention en ce moment », a-t-elle déclaré. « Nous sommes très inquiets pour Israël. Vous vous sentez de plus en plus menacé et je pense que vous allez devoir prendre des décisions et je crains qu’ils ne fassent pas les bons choix. »

Haley a également déclaré qu’ils discuteraient des efforts de l’Iran pour établir une présence militaire en Syrie et des tentatives de l’administration pour négocier un accord de paix israélo-palestinien, a-t-elle conclu.

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