Israël en guerre - Jour 476

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Netanyahu mène une « attaque planifiée et orchestrée » contre les médias, selon Lapid

Le chef de l'opposition s'est exprimé au cours d'une réunion "d'urgence" consacrée à la liberté d'expression à la Knesset, dans le cadre de la commission de Contrôle de l'État

Le leader de l'opposition Yair Lapid s'exprime lors d'une conférence de presse commune avec d'autres chefs de partis d'opposition à la Knesset, le 6 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le leader de l'opposition Yair Lapid s'exprime lors d'une conférence de presse commune avec d'autres chefs de partis d'opposition à la Knesset, le 6 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir lancé une attaque « planifiée, orchestrée » contre les médias israéliens au cours d’une conférence « d’urgence » qui était consacrée à la liberté d’expression à la Knesset, dans le cadre d’une audience de la commission de Contrôle de l’État. Des personnalités des médias étaient présentes dans la salle.

« Dans quel pays – dans quel type de pays – est-ce que le Premier ministre s’exprime au parlement contre l’idée fondamentale de liberté de la presse ? Dans quelle sorte de pays est-ce que la critique du gouvernement – le rôle le plus basique que tiennent les médias – est-elle considérée et qualifiée de traîtrise ? »

« La démocratie doit se protéger. Les deux qualités fondamentales d’une démocratie – ces qualités qui font la différence avec les autres genres de régimes – c’est sa capacité à se critiquer elle-même et à s’améliorer. Ce qui est impossible sans liberté de la presse. Et ce qui est aujourd’hui attaqué. »

Israël a chuté de 15 places dans l’indice annuel de la liberté de la presse qui est établi par Reporters sans frontières depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement, en 2022, mais « ce n’est pas suffisant aux yeux du gouvernement. Il veut que nous tombions encore », a continué Lapid qui a cité des initiatives législatives récentes dont l’objectif était d’accorder au gouvernement la supervision des données d’audience des chaînes de télévision et de privatiser la société publique israélienne de radiodiffusion et la radio de l’armée.

Oded Ben Ami s’exprimant lors d’une réunion sur la liberté d’expression, tenue à la Knesset le 4 décembre 2024. (Crédit : porte-parole de Yesh Atid)

De plus, « ils ont tenté de nommer un directeur-général à la tête de la Treizième chaîne qui aurait travaillé pour eux… et le gouvernement a voté à l’unanimité l’annulation de toutes ses parutions d’annonces dans Haaretz« , a fait remarquer le chef du parti Yesh Atid.

« S’ils peuvent mettre un terme aux parutions du gouvernement dans Haaretz à cause de déclarations politiques, est-ce que vous pensez véritablement qu’ils ne pourront pas, de la même manière, cesser de retransmettre toutes leurs annonces sur la Douzième chaîne ? S’ils peuvent légiférer contre le radiodiffuseur public, est-ce qu’ils ne pourront pas légiférer contre la Treizième chaîne ? Y a-t-il quelque chose, dans le comportement de ce gouvernement, qui vous fait réellement croire qu’il saura s’arrêter ? Qu’il a des lignes rouges ? », a-t-il interrogé.

Le gouvernement « ne veut pas l’équilibre – il veut des médias comme en Hongrie, comme en Russie, des médias sur la réserve, effrayés, soumis, superficiels », a-t-il indiqué, avertissant que si la loi actuelle devait être adoptée sans résistance de ses éventuels détracteurs, « il y aura alors une série de législations encore plus dangereuses ».

« Ils attendent simplement de voir comment nous allons répondre. Ils ne s’arrêteront que s’ils rencontrent une résistance féroce. Si nous ne mettons pas un terme à tout ça dès aujourd’hui, ensemble – alors ça ne s’arrêtera plus. Si nous ne nous battons pas, nous n’aurons plus l’occasion de le faire. Et ceux qui gardent maintenant le silence seront les prochains sur la liste », a-t-il averti.

Le gouvernement Netanyahu met en danger la liberté de la presse, ont déclaré des journalistes lors de la réunion.

« Nous avons le sentiment que la liberté de la presse fait l’objet d’une attaque en règle », a déclaré Oded Ben Ami, présentateur du journal télévisé de la chaîne N12, aux parlementaires, comparant un pays sans presse libre à un hôpital dont les médecins n’ont pas accès à des stéthoscopes ou à des appareils d’IRM.

« Nous sommes le stéthoscope d’un État démocratique et si vous nous faites du mal, cet État… ne pourra plus exister », a-t-il déclaré.

« Lorsque des journalistes sont dénoncés pour leurs positions politiques, des arrestations suivront », a renchéri Merav Betito, journaliste à Yedioth Ahronoth, en faisant référence à une liste diffusée ces derniers jours par des militants du Likud, qui classait les journalistes de la chaîne publique Kann en fonction de leurs opinions politiques.

Le rassemblement a été organisé par le chef de l’opposition, lui-même ancien journaliste, pour protester contre une série de mesures qui, selon les critiques, visent à éroder les libertés de la presse, notamment les récentes initiatives législatives visant à accorder au gouvernement le contrôle des données d’audience de la télévision et à privatiser la société publique israélienne de radiodiffusion (IPBC) et la radio de l’armée. En outre, le gouvernement a appelé au boycott du quotidien de gauche Haaretz.

Michal Assulin, rédactrice en chef de la musique de Kann, a expliqué à la commission que ce n’est pas la première fois que le gouvernement s’en prend au radiodiffuseur public israélien, rappelant la fermeture de son prédécesseur, l’Autorité israélienne de radiodiffusion, en 2017.

« J’ai peur pour la liberté d’expression », a-t-elle déclaré.

« S’il vous plaît, ne prenez pas ma maison. »

Le ministre des Communications Shlomo Karai participant à une conférence d’urgence sur la liberté des médias, à la Knesset, le 4 décembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

S’opposant aux allégations selon lesquelles le gouvernement chercherait à restreindre la presse, Shlomo Karhi, le ministre des Communications, a estimé que la loi renforcerait en réalité la liberté d’expression.

Répondant aux critiques acerbes de Lapid et des représentants des médias, Karhi a déclaré qu’il « travaillait pour le public et non pour les médias » et a affirmé que le peuple souhaitait « une diversité d’opinions » allant de la droite à la gauche.

Il a également affirmé que les mesures promues par le gouvernement permettraient d’ouvrir le marché de la radio à la concurrence en abolissant les restrictions régionales.

Karhi a estimé que lorsque le gouvernement aura adopter la loi, « la liberté d’expression augmentera ».

Suite aux interruptions répétées des députés et des journalistes, le chef de cabinet de Karhi, Elad Zamir, a été expulsé de l’hémicycle après avoir hurlé que Lapid essayait de « faire taire nos voix ».

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