Israël en guerre - Jour 560

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OpinionGardant le silence sur la déclaration de l’Holocauste, muet sur les interdictions d’entrée sur le territoire, la tactique du Premier ministre jusqu’à présent a été soit d’approuver publiquement les actions de la nouvelle administration, soit de garder le silence. Le Premier ministre doit dorénavant davantage imposer sa parole.

Netanyahu ne doit pas tenir le rôle de « béni-oui-oui » de Trump

Le Premier ministre explique qu’il dirigera Israël et le peuple juif pendant des années encore. Ce qui exige de faire plus que de profiter du plaisir - peu familier - offert par une présidence qui n’approuve pas l’accord sur le nucléaire iranien et appelle le terrorisme islamique par son nom

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, alors candidat républicain à la présidentielle américaine, se rencontrent à la Trump Tower de New York, le 25 septembre 2016. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, alors candidat républicain à la présidentielle américaine, se rencontrent à la Trump Tower de New York, le 25 septembre 2016. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Barack Obama n’avait guère goûté le fait de se faire réprimander par Benjamin Netanyahu dans le Bureau ovale. Une décennie auparavant, Bill Clinton n’avait pas non plus profondément apprécié avoir affaire au Premier ministre israélien. Netanyahu pourrait trouver un interlocuteur plus réceptif chez Donald Trump. Je l’espère sincèrement. Et j’espère sincèrement aussi que Netanyahu sera à la hauteur du défi.

Lorsqu’ils se rencontreront dans quelques jours, j’espère que Netanyahu dira au nouveau président qu’autant le peuple juif a apprécié son engagement, lors de la Journée internationale de l’Holocauste, à « faire tout ce qui est en mon pouvoir durant toute ma présidence et durant toute ma vie pour m’assurer que les forces du mal ne vaincront jamais les forces du bien », autant l’absence d’une mention spécifique des Juifs dans cette déclaration s’est avérée inacceptable, et la répétition de cette omission tout simplement indéfendable.

Les propos tenus vendredi par le président n’ont englobé que des références généralisées, évoquant les « victimes » et les « innocents ».

Le discours n’est pas parvenu à spécifier ce fait atroce : Que l’obsession génocidaire des Nazis visait les Juifs, qu’ils ont tenté d’exterminer le peuple juif entier, et que six millions de Juifs ont péri en conséquence de cette folie meurtrière particulière – une perte insondable dont nous ne nous en remettrons jamais.

Même la ‘Zionist Organization of America’, qui est à une écrasante majorité favorable à Trump, et qui cinq jours auparavant se vantait bizarrement d’avoir été la première association de Juifs à « rencontrer des responsables de Trump », a ressenti le besoin d’exprimer son « chagrin et sa profonde souffrance » devant cette omission.

Contraste dérangeant : le bureau du Premier ministre israélien est pour sa part resté étonnamment silencieux.

J’espère que Netanyahu dira à Trump que si désigner par son nom le terrorisme radical islamiste est une initiative qui est la bienvenue et que, ce faisant, il se démarque de la précédente administration, et que si les Etats Unis et Israël se tiennent côte à côte dans la guerre contre le terrorisme, cela ne doit pas – cela ne devrait pas – passer par des politiques d’interdictions globales qui désignent des peuples entiers.

Netanyahu se considère comme le leader du peuple juif et les Juifs savent trop bien quelles sont les conséquences de ces fermetures impitoyables des portes d’entrée pour les peuples qui n’ont d’autre option que celle de fuir.

Une réévaluation des politiques d’entrée sur le territoire des Etats Unis pouvait être souhaitable depuis longtemps, et une attention particulière doit être portée aux ressortissants de certaines parties du monde.

Israël s’intéresse aux profils des voyageurs qui se rendent au sein de l’état juif depuis longtemps, plaçant le sauvetage des vies au-delà des inquiétudes sur le respect du politiquement correct. Mais la fermeté, l’humanité et la sagesse ne s’excluent pas mutuellement ici.

Donald Trump ne sera pas un président patient. Il ne sera pas un président subtil. C’est apparu clairement durant sa campagne. Maintenant, nous obtenons ce qu’il nous avait promis, dont : Fermer la porte aux populations iranienne, irakienne, yéménite, libyenne, syrienne, soudanaise et somalienne.

Nous ne serons en mesure d’appréhender les conséquences dans leur détail de cette initiative qu’ultérieurement.

Et ceux qui fuient le radicalisme dans de tels pays ? Les Juifs, les Chrétiens qui s’en sont échappés, qui sont en train de s’en échapper ?

Et inversement, que deviennent les menaces représentées par l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes unis, l’Egypte et le Liban, d’où étaient originaires les terroristes du 9 septembre ?

La détermination à opter pour des politiques susceptibles de sauver des vies doit être applaudie mais dans la mesure où ces mêmes politiques ont été profondément réfléchies et étudiées.

‘Son approbation du mur avec le Mexique proposé par Trump n’a pas été un bon départ – il s’est exprimé alors qu’il n’avait nul besoin de le faire. Son échec à souligner le problème juif lors de l’allocution prononcée par le président américain à l’occasion de la Journée Internationale de l’Holocauste a été encore plus décourageant – il a gardé le silence alors qu’il aurait dû faire entendre sa voix. Il devait trouver les mots pour exprimer ses inquiétudes face aux interdictions d’entrée sur le territoire américain trop radicales – et il doit encore le faire.’

Je n’imagine pas que Netanyahu et Trump connaîtront de nombreux désaccords sur les échecs de la politique de l’administration précédente portant sur le Moyen Orient : Malgré tout son calme et ses calculs, Barack Obama a choisi de se de mettre du mauvais côté lorsque des étudiants ont affronté le régime en Iran, il a hésité alors que la Syrie avançait vers sa perte, et il s’est aliéné – ce qui n’était pas nécessaire – une partie de l’électorat israélien en montrant de l’indulgence face à l’intransigeance palestinienne dans le blocage des négociations visant à avancer vers une solution à deux états.

Mais Netanyahu est pleinement conscient des dangers représentés par un enchevêtrement perpétuel avec des millions de Palestiniens hostiles.

Il ne veut pas qu’Israël perde son identité juive et/ou sa démocratie dans un état binational qui s’étendrait du fleuve jusqu’à la mer.

Ce serait facile pour Netanyahu de se contenter d’accepter le soutien de Trump, s’il lui est offert, pour construire des habitations supplémentaires dans toutes les implantations.

Mais paradoxalement, alors qu’il s’était posé en fervent défenseur de l’expansion des implantations face aux critiques sans nuances d’Obama sur toutes les constructions au-delà des lignes de 1967, j’espère que Netanyahu dira à Trump que les constructions juives sans entraves ne sont pas dans l’intérêt des sionistes.

Et j’espère qu’ils discuteront avec précaution de la question incendiaire de la relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est notre capitale historique. Tous les pays devraient avoir leur ambassade là-bas. Mais ce processus devra être mené d’une manière qui vienne garantir au mieux la sûreté et le bien être à long terme de tous, à Jérusalem et au-delà.

Obama a manqué ses objectifs au Moyen Orient en grande partie en raison de son refus de tenir compte de conseils et de contributions qui rentraient en conflit avec sa propre vision du monde.

Netanyahu pourrait croire que lui et Trump possèdent beaucoup plus en commun. Il partage certainement avec lui une certaine impatience face aux hypocrisies mondiales, et la foi dans l’efficacité de la démonstration de force et de puissance.

Mais, comme ces premiers jours de la présidence de Trump l’ont montré, sans surprise, cela ne va pas toujours être chose facile.

Cette région est une poudrière potentielle et perpétuelle, et le président Trump pourrait bien être, pour sa part, la mèche qui viendrait tout enflammer. Et là où Israël et les Juifs doivent s’inquiéter, c’est que Netanyahu, par la place unique qui est la sienne, devra, de manière très improbable malgré tout, être obligé de jouer le rôle de l’agent de prévention des incendies.

Son approbation de la construction d’un mur avec le Mexique, tel que l’a proposée Trump, n’a pas été un bon départ – il s’est exprimé alors qu’il n’avait nul besoin de le faire.

Son échec à souligner le problème juif lors de l’allocution prononcée par le président américain à l’occasion de la Journée Internationale de l’Holocauste a été encore plus décourageant – il a gardé le silence alors qu’il aurait dû faire entendre sa voix. Il devait trouver les mots pour exprimer ses inquiétudes face aux interdictions d’entrée sur le territoire américain trop radicales – et il doit encore le faire.

https://twitter.com/netanyahu?ref_src=twsrc%5Etfw

La tactique de Netanyahu aujourd’hui est d’approuver publiquement les actions entreprises par la nouvelle administration ou de ne rien dire. Sa préoccupation en ce moment semble être son propre combat national contre les accusations de corruption, ce qui l’a mené lundi à qualifier de « gauchistes », « bolchéviques », « laveurs de cerveau » et « assassins de personnalité » les médias israéliens, qui fabriqueraient de fausses accusations à son encontre dans le cadre d’une chasse aux sorcières et d’une tentative de coup d’état.

Il dit que ses opposants échoueront et qu’il a l’intention de continuer à diriger Israël et le peuple juif pendant de longues années encore.

Auquel cas, il doit se dresser et assumer son rôle de leader. Pour le moment, il ressemble plutôt à un “béni oui-oui” de Trump.

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