Netanyahu nomme Hanegbi à la tête du Conseil de sécurité nationale
Cet allié de longue date et ex-ministre a déclaré que le Premier ministre désigné pourrait frapper l'Iran si les USA ne parvenaient pas à stopper le programme nucléaire de Téhéran
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu, a nommé mardi son allié politique de longue date, Tzahi Hanegbi, à la tête du Conseil de sécurité nationale.
Hanegbi, 65 ans, remplacera Eyal Hulata, qui est conseiller à la sécurité nationale depuis juillet 2021.
Hanegbi, un législateur expérimenté des partis du Likud et Kadima, a dirigé plusieurs ministères au cours des trente dernières années, notamment ceux de la Santé, de la Justice et de la Sécurité intérieure.
Il a également été ministre chargé de superviser les agences de renseignement du Mossad et du Shin Bet, la commission israélienne de l’énergie atomique et les liens sécuritaires avec les États-Unis.
Hanegbi, journaliste et parachutiste pendant son service au sein de Tsahal, a également été vice-ministre des Affaires étrangères et président de la puissante commission des Affaires étrangères de la Knesset.
Il est considéré comme un expert du programme nucléaire iranien.
En novembre, Hanegbi avait déclaré qu’il pensait que Netanyahu ordonnerait une frappe sur les installations nucléaires iraniennes si les États-Unis ne parvenaient pas à conclure un nouvel accord nucléaire avec Téhéran et n’agissaient pas de leur propre chef.
« Dans une telle situation, Netanyahu agira, selon mon évaluation, pour détruire les installations nucléaires en Iran », a déclaré Hanegbi, s’adressant à la Douzième chaîne.
Hanegbi, qui a obtenu la 46e place sur la liste du parti lors des dernières primaires et n’a pas été élu à la Knesset actuelle, a menacé par le passé d’une éventuelle frappe israélienne pour empêcher l’Iran de développer une arme nucléaire.
L’armée de l’Air israélienne se prépare depuis longtemps à une frappe potentielle sur les sites nucléaires de l’Iran pour l’empêcher de développer une arme nucléaire, bien qu’il ne soit pas certain qu’elle ait la capacité de paralyser à elle seule les installations bien protégées de la République islamique.
Après la signature de l’accord nucléaire entre l’Iran et les puissances mondiales en 2015 (JCPOA), Israël a mis en veilleuse la question d’une frappe militaire sur le programme nucléaire iranien, permettant à Tsahal d’investir ses ressources dans d’autres secteurs.
Mais suite à l’abrogation de l’accord nucléaire par les États-Unis en 2018 et aux violations de l’accord par l’Iran depuis lors, la question a repris de l’importance pour Israël, qui considère la fabrication d’une bombe nucléaire iranienne comme une menace existentielle.
Hanegbi a été confronté à des problèmes juridiques au cours de sa carrière, notamment en étant blanchi pour des accusations de corruption et de fraude, et en ayant été reconnu coupable de parjure. L’affaire portait sur des nominations effectuées au sein du ministère de l’Environnement alors qu’il le dirigeait, il y a 20 ans.
En 1979, Hanegbi – alors à la tête du Syndicat des étudiants de l’université hébraïque – a été impliqué dans une bagarre avec des étudiants arabes et militants de gauche, au cours de laquelle il a attaqué l’un d’entre eux avec une tige métallique. Prétextant que l’un des étudiants arabes avait un couteau, Hanegbi et son adjoint – Israel Katz, un autre politicien du Likud – ont finalement été innocentés.