Netanyahu ordonne aux prisons de se préparer à un afflux de détenus palestiniens en 2024
Les activistes dénoncent des détentions administratives qui ont presque doublé depuis le 7 octobre ; Israël dit que la majorité des suspects ont été arrêtés à Gaza, après le 7 octobre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné aux ministères du gouvernement, dimanche, de préparer les prisons en vue d’un afflux de milliers de détenus, selon un communiqué émis par le Bureau du Premier ministre.
Pendant une réunion avec des représentants des ministères de la Défense, de la Sécurité nationale et des Finances, l’armée et le Shin Bet ont présenté des estimations montrant que des milliers de terroristes devraient être appréhendés en 2024 – ce qui entraînera un manque de place dans les prisons en l’absence de préparation de ces dernières.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, ce sont environ 4 000 terroristes présumés qui ont été arrêtés, la majorité d’entre eux à Gaza.
Le service des prisons israélien a présenté un plan à court-terme et un plan à moyen-terme pour tenter de faire face à cette augmentation attendue du nombre de détenus et Netanyahu les a approuvés, a continué le communiqué.
Jeudi dernier, l’armée israélienne et le Shin Bet ont expliqué que 40 Palestiniens qui étaient incarcérés sous le régime de la détention administrative avaient été libérés, une initiative visant à libérer de l’espace « pour les détenus représentant un niveau de menace plus élevé ».
Le communiqué émis par les deux institutions a précisé que ces individus devaient initialement être relâchés le mois prochain.

La détention administrative est un outil controversé permettant d’incarcérer les terroristes palestiniens présumés – et, plus rarement, les terroristes juifs présumés – sans mise en examen et sans autre forme de procès. Elle est utilisée habituellement quand les autorités ont obtenu des informations liant un individu à un crime, sans avoir toutefois suffisamment de preuves pour procéder à une inculpation officielle.
Les détentions administratives doivent être prolongées tous les six mois par une Cour militaire et les prisonniers peuvent ainsi rester, pendant des années, derrière les barreaux grâce à cet outil. Selon Israël, il permet de mettre hors d’état de nuire des personnalités dangereuses et autorise le gouvernement à conserver en détention des suspects sans devoir divulguer des informations par ailleurs sensibles. Pour ses critiques, cette politique ôte tous leurs droits aux suspects et aux prisonniers.
Si certains Palestiniens sont incarcérés sans accusation connue, les raisons les plus habituelles, pour ces arrestations, vont des appels à la violence sur internet à des activités terroristes présumées.
Les activistes ont estimé, au mois de février, que le nombre de détenus palestiniens en Israël a grimpé à environ 9 000, contre 5 200 avant l’attaque perpétrée par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre. Des milliers d’hommes armés avaient franchi la frontière et ils avaient semé la désolation, tuant environ 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappant 253 personnes, prises en otage à Gaza.
Les autorités en charge du système carcéral israélien ont prononcé l’état d’état d’urgence, après le 7 octobre, pour empêcher l’implication des détenus dans des violences ainsi que de nouvelles agitations.