Israël en guerre - Jour 647

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Netanyahu tourne en dérision l’affirmation selon laquelle Milchan aurait profité de lui

Le ministère public tente de prouver que le milliardaire n'a jamais été l'ami du Premier ministre, qu'il a cherché à tirer profit de leurs liens ; un membre du public lui intime d'arrêter "de sourire"

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au tribunal de Tel Aviv, le 9 juin 2025. (Crédit : Yariv Katz/POOL)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au tribunal de Tel Aviv, le 9 juin 2025. (Crédit : Yariv Katz/POOL)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a insisté lundi, lors de son témoignage dans le cadre de son procès pénal, sur le fait que ses relations avec les milliardaires Arnon Milchan et James Packer étaient fondées sur une véritable amitié et ne reposaient sur aucun motif caché, pas plus que sur le fait qu’ils lui offraient des cadeaux.

Netanyahu a nié avoir aidé Milchan, un producteur de cinéma hollywoodien très estimé, dans ses démarches pour obtenir un visa américain de longue durée, et a tourné en dérision les efforts de l’accusation qui faisait valoir que Milchan aurait utilisé ses relations avec le Premier ministre pour promouvoir ses intérêts commerciaux à Tinseltown.

Il a également insisté sur le fait qu’il entretenait une véritable amitié avec Packer et a rejeté l’accusation selon laquelle il aurait exigé des cadeaux luxueux de la part de l’homme d’affaires australien, affirmant avec sarcasme que ce dernier avait pu « gérer » le fait de lui offrir une boîte de cigares de temps en temps.

À la fin de la pause déjeuner, mais avant que les juges ne reviennent dans la salle d’audience, un membre du public a interpellé le Premier ministre en ces termes : « Retirez votre sourire et ramenez les otages. »

L’avocat de Netanyahu, Me Amit Hadad, a vivement protesté auprès des juges à leur retour, accusant les agents de sécurité du tribunal d’être intervenus trop tard et menaçant de « se lever et de partir » si un tel incident se reproduisait.

Interrogé pour la troisième fois par l’accusation lundi, Netanyahu a répondu à des questions concernant l’Affaire 1 000, dans laquelle il est accusé de fraude et d’abus de confiance pour avoir accordé divers avantages à Milchan, qui aurait offert au Premier ministre et à sa famille des biens de luxe d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, son épouse Sara (au centre) et leur fils Yaïr aux côtés de l’actrice Kate Hudson lors d’un événement organisé au domicile du producteur Arnon Milchan (à droite), le 6 mars 2014. (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)

Lors de son contre-interrogatoire, le procureur Yonatan Tadmor, du bureau de la procureure générale, a tenté à plusieurs reprises d’affirmer que Milchan était davantage intéressé par les avantages personnels qu’il pouvait tirer de son amitié avec Netanyahu que par la relation elle-même.

Netanyahu a fermement rejeté cette accusation, affirmant que Milchan et lui entretenaient « une relation très personnelle et intime, un lien familial étroit », qui s’était maintenu même après qu’il est devenu « un cadavre politique » à la suite de sa défaite électorale en 1999 et qu’il se trouvait au « plus bas de sa carrière politique ».

Tadmor a néanmoins persévéré, affirmant que Milchan tirait profit de sa proximité avec Netanyahu, en particulier lors d’une visite du Premier ministre à Hollywood en 2014 et lors d’événements organisés par Milchan avec des célébrités hollywoodiennes et Netanyahu.

« Il prouvait ainsi qu’il était en relation avec tous les centres du pouvoir en Israël, ce qui était bon pour ses affaires », a affirmé Tadmor, ajoutant que Milchan avait conclu des accords similaires à différentes époques avec Silvan Shalom, alors ministre des Affaires étrangères.

« C’est ridicule. Si vous pensez que faire venir un ministre des Affaires étrangères d’Israël ou d’Autriche va impressionner Hollywood, c’est ridicule, c’est tellement étriqué », s’est moqué Netanyahu, qui a insisté sur le fait que Milchan agissait ainsi dans le cadre de ses efforts pour améliorer l’image d’Israël.

« Milchan dispose de la base la plus solide à Hollywood, c’est le producteur le plus riche au monde. Il aurait besoin de faire appel à un fonctionnaire pour accroître son pouvoir ? C’est vraiment une façon de penser très étriquée », a-t-il déclaré.

Tadmor a également cherché à remettre en question l’affirmation de Netanyahu selon laquelle Packer et lui étaient des amis proches. Il l’a notamment interrogé sur le nombre de fois où ils s’étaient rencontrés au fil des ans, s’ils s’étaient parlé au téléphone lorsque Packer n’était pas en Israël, et si Packer n’était pas plus impressionné par la position de Netanyahu en tant que Premier ministre que par le Premier ministre lui-même sur le plan personnel.

L’acte d’accusation contre Netanyahu indique que lui et son épouse ont reçu pour environ 229 000 shekels de cigares et de champagne de la part de Packer entre 2014 et 2016, mais n’accuse pas le Premier ministre d’avoir tenté d’aider le milliardaire australien en raison de cette relation.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrivant pour témoigner au tribunal de Tel Aviv, le 9 juin 2025. (Crédit : Yariv Katz/POOL)

Netanyahu a répondu aux questions de Tadmor en affirmant qu’il avait été impressionné par Packer lorsqu’il l’avait rencontré grâce à Milchan, que Packer avait été impressionné par lui et qu’ils avaient noué une relation affective.

« Vous essayez de faire quelque chose de ridicule ici, de savoir où s’arrêtent l’alchimie personnelle, la relation personnelle et les sentiments paternels, et où commence l’appréciation de mes déclarations, de mes discours et de mes actions », a rétorqué Netanyahu.

Le Premier ministre a démenti avoir demandé à Packer d’acheter une maison à côté de la sienne à Césarée, affirmant que c’était une initiative de Packer pour pouvoir passer plus de temps avec lui lorsqu’il était en Israël.

Netanyahu a également nié avoir exigé des cadeaux de la part de Packer.

« Je n’ai eu ni demandes ni exigences. Était-ce si difficile pour lui de me donner une boîte de cigares ? Il n’y avait aucune exigence, cela ne lui demandait aucun effort, et je pense qu’il a réussi à résister à cette campagne de pression visant à m’offrir une boîte de cigares de temps en temps », a déclaré Netanyahu avec sarcasme.

Le Premier ministre devrait comparaître à nouveau mercredi.

Netanyahu est jugé dans le cadre de trois affaires de corruption. Il est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les Affaires 1 000 et 2 000 et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4 000.

Dans l’Affaire 2 000, le Premier ministre est jugé pour fraude et abus de confiance. Il aurait tenté de conclure un accord avec Arnon (Noni) Mozes, propriétaire du journal Yedioth Aharonoth, Arnon (Noni) Mozes, dans lequel le journal s’engageait à couvrir de manière positive l’actualité liée à Netanyahu et à sa famille. En échange, le chef du gouvernement aurait fait avancer une réglementation qui aurait affaibli le principal rival du quotidien, le journal gratuit Israel Hayom.

L’Affaire 4 000, qui est également connue sous le nom d’Affaire Bezeq-Walla, est la plus grave des dossiers touchant le Premier ministre. Ce dernier y est en effet accusé d’avoir autorisé des réglementations qui avaient bénéficié financièrement à Shaul Elovitch, actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, qui avait ainsi engrangé des centaines de millions de shekels. En retour, Netanyahu aurait profité d’une couverture favorable sur le site d’information Walla, dont Elovitch était également propriétaire.

Netanyahu ne cesse de clamer son innocence, affirmant que ces accusations ont été créées de toutes pièces dans le cadre d’un coup d’État politique mené par la police et des responsables judiciaires israéliens.

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