Nice : Les autorités contre la projection d’un film faisant l’éloge de Soleimani
Christian Estrosi a promis d'engager "toutes les procédures possibles à l’encontre des organisateurs de cette projection"
La municipalité de Nice s’oppose vivement à la projection d’un documentaire faisant l’éloge du général iranien Qassem Soleimani, a annoncé mardi sur X le premier adjoint au maire.
« Jamais je ne laisserai cette projection se tenir à Nice. J’ai toujours empêché Dieudonné de passer la frontière de notre cité et j’engagerai toutes les procédures possibles à l’encontre des organisateurs de cette projection. J’ai demandé au préfet de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’interdire », a ajouté Christian Estrosi sur Facebook.
Hugues Moutouh, préfet des Alpes-Maritimes, a affirmé qu’il « n’y aura aucune réunion publique dans le département faisant la promotion de messages incitant à la haine ou à la discrimination », ajoutant que « l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». Aucun arrêté n’a néanmoins été pris pour l’instant.
« Cette conférence ignoble en l’honneur du général Soleimani, ex-éminence grise du régime islamique d’Iran, ne doit pas se tenir », a quant à lui réagi Éric Ciotti, député du département et patron des Républicains. « Une véritable apologie de l’islamisme et de ses massacres ! Les pouvoirs publics doivent agir pour l’interdire ! »
La séance est prévue le 26 janvier dans un lieu privé. Elle est organisée par une association proche d’Alain Soral, « Culture Populaire », qui se présente comme ayant pour objet de « produire, promouvoir et diffuser une information alternative à celle des médias dominants moribonds et sous perfusion ».
Le film a été réalisé par celui qui gère la page X « Axe De La Resistance – Palestine / Gaza », proche de la mouvance conspirationniste et antisémite.
La projection prévoit en outre la prise de parole de deux intervenants : Youssef Hindi, essayiste et conférencier évoluant dans la mouvance antisémite, et Sebastien Trejo, militant d’abord royaliste, puis nationaliste-révolutionnaire, enfin proche d’Alain Soral et de Dieudonné.
Qassem Soleimani dirigeait la Force Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, supervisant les opérations militaires dans l’ensemble du Moyen-Orient. Il a été tué en janvier 2020, lors d’une attaque de drone américain en Irak.
Déclaré « martyr vivant » par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, alors qu’il était encore en vie, Soleimani était longtemps considéré comme un ennemi juré par les États-Unis et leurs alliés. Il a été l’une des plus importantes forces de pouvoir de la région, fixant l’agenda politique et militaire de l’Iran en Syrie, en Irak et au Yémen.