Nombreuses rencontres littéraires à l’Institut français de Tel Aviv ce mois-ci
Delphine Horvilleur, Ariane Bois, François Heilbronn, Maud Tabachnik et Laurent Seksik viendront présenter leurs ouvrages en Israël en mai
De nombreuses rencontres littéraires seront organisées ce mois-ci, la plupart en français à l’Institut français de Tel Aviv.
Le lundi 8 mai à 20h30, la femme rabbin et écrivaine Delphine Horvilleur présentera son livre Il n’y a pas de Ajar : monologue contre l’identité au Centre Neve Shechter (Aharon Chelouche 42, Tel Aviv). L’acteur Stéphane Freiss sera présent pour lire des extraits du livre. L’entretien sera modéré par Nathalie Nagar. (Réservations en ligne, au tarif de 60 shekels.)
La veille, une soirée (en hébreu) sera organisée à l’auditorium de l’Institut français de Tel Aviv à l’occasion du lancement de la publication en hébreu de son précédent livre, Vivre avec nos morts : petit traité de consolation. L’actrice Yaël Abécassis lira des extraits de l’ouvrage. La rencontre sera modérée par le journaliste Yaïr Assoulin. (Inscription gratuite et obligatoire sur Event Brite.)
Delphine Horvilleur est une femme aux multiples visages : d’abord étudiante en médecine, puis mannequin, journaliste, rabbin… Ce n’est pas sans raison qu’elle choisit le pseudonyme bien connu de Romain Gary – Ajar – pour aborder dans son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar, nos obsessions identitaires. Elle y invente le fils caché d’Emile Ajar, Abraham Ajar, le double fictif du romancier, un homme en colère qui s’insurge, dans un monologue théâtral voulu par Delphine Horvilleur, contre l’idée que nous serions entièrement définis par notre naissance, sexe, couleur de peau, religion.
« Sommes-nous les enfants de notre lignée, ou ceux des livres que nous avons lus ? s’interroge Delphine Horvilleur. C’est notre force de devenir autre chose que ce qui nous a été donné », dit-elle, prônant une incessante métamorphose.
Le mercredi 17 mai, à 19h, trois auteurs, Ariane Bois, François Heilbronn et Maud Tabachnik, viendront présenter trois romans sur la tragédie de la Shoah et la Résistance. (Inscription gratuite et obligatoire sur Event Brite.)
Au travers de leurs ouvrages, Ariane Bois, François Heilbronn et Maud Tabachnik racontent la France pendant les heures sombres de l’Occupation, dans des histoires romancées mais documentées pour être au plus juste du contexte historique. Ariane Bois s’intéresse aux Milles, camp d’internement et de déportation français ; François Heilbronn choisit le roman autobiographique et évoque l’histoire de sa famille entre Metz, Paris et Auschwitz sur 200 ans ; Maud Tabachnik opte pour le thriller historique et présente deux romans sur l’histoire d’une famille juive entre Florence et Paris à la fin des années 30. La rencontre, en français, sera modérée par la professeure Ruth Stella Amossy, de l’Université de Tel Aviv.
Ce pays qu’on appelle vivre d’Ariane Bois est un grand roman d’amour et de résistance situé entre Marseille, Sanary et Aix-en-Provence. On suit le parcours d’un jeune caricaturiste de presse juif allemand, Léonard Stein, interné au camp français des Milles, sa rencontre avec Margot Keller, volontaire marseillaise d’un réseau de sauvetage, qui déploie toute son énergie pour le sauver et l’empêcher de monter dans les trains de la mort. Ariane Bois décrit les indignations et les humiliations du camp mais s’intéresse aussi à l’intense vie artistique qui a régné aux Milles en dépit de la guerre : dans ce camp qui a accueilli les peintres Marx Ernst et Hans Bellmer, et le musicien Max Schlesinger, les prisonniers ont déployé des efforts surhumains pour continuer à créer, moyen actif de résistance, pour rester vivant et debout.
François Heilbronn dans Deux étés 44 remonte bien plus haut dans le temps… Lorsque Louis XV arrive à Metz à l’été 1744, il est mourant, et les médecins de son époque sont certains du dénouement tragique du mal qui le ronge. Un médecin pourtant va le sauver : Isaïe Cerf Oulman, l’ancêtre de François Heilbronn. 200 ans plus tard, à l’été 1944, le descendant d’Isaïe, Henry Klotz, héros de la guerre de 14-18, agonise seul à Drancy. La plupart des membres de sa famille périra dans les camps. Deux été 44 de François Heilbronn est une saga familiale, celle de sa propre famille, qui tisse le lien entre les générations, de la guérison et l’espérance à l’été 1744, à la tragédie et aux meurtres de l’été 1944. Un roman singulier et passionnant doublé d’une minutieuse enquête historique.
Avec Les Faisceaux de la peur et Le temps de la colère, Maud Tabachnik propose elle deux thrillers historiques dans lesquels l’héroïne, Judith, jeune juive florentine, se retrouve confrontée à l’intolérance, la délation et la violence portées par l’idéologie fasciste de Mussolini qui renforce ses liens avec Hitler. Judith va devoir faire des choix difficiles pour surmonter l’époque tragique qui se joue devant elle. Elle fuit à Paris mais le régime de Vichy la rattrape et la contraint à un nouvel exil… Au travers de ces trois romans se révèlent des pans inexplorés de notre histoire : l’incroyable sauvetage du Roi de France grâce à un docteur juif messin, la vie artistique à tout prix au camp des Milles, le destin d’une femme forte à travers l’Europe.
Puis, le vendredi 19 mai à 11h, l’Institut français de Tel Aviv recevra l’écrivain Laurent Seksik pour une rencontre autour de son dernier roman, Franz Kafka ne veut pas mourir, paru aux éditions Gallimard en mars dernier. (Inscription gratuite et obligatoire sur Event Brite.)
Fidèle à ses précédents ouvrages, Les derniers jours de Stefan Zweig ou Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik livre dans ce roman une plongée dans le monde de Kafka, au travers du parcours des trois personnes qui l’ont le mieux connu et aimé : sa sœur Ottla Kafka, sa compagne Dora Diamant et son ami, le docteur Robert Klopstock. La rencontre aura lieu en français, modérée par Stéphanie Souffir, responsable du Livre à l’Institut français d’Israël.