Nouvelles restrictions alors que 59 personnes sont décédées en une semaine
Les restrictions seront en vigueur ce week-end ; selon les données du ministère de la Santé, il y a eu 13 victimes en 24 heures et 1 811 nouveaux malades
Israël a enregistré 59 décès du coronavirus et plus de 12 000 nouveaux cas en une semaine, selon les données publiées vendredi matin par le ministre de la Santé. Le pays va suspendre certaines activités ce weekend pour tenter d’endiguer la propagation du virus.
Avec 13 nouvelles victimes du COVID-19 ces dernières 24 heures, le bilan national des victimes depuis le début de l’épidémie est passé à 446.
Le ministère a confirmé 1 811 nouveaux cas depuis jeudi matin, portant le total à 58 559 – en hausse de 12 000 depuis vendredi dernier.
Pourtant, le nombre de cas actifs a chuté, passant à 32 226, après que des nouvelles règles sont entrées en vigueur, notant que les porteurs du virus n’ont pas besoin d’attendre des résultats négatifs. Ils peuvent être considérés comme guéris après 13 jours, s’ils ne présentent pas de symptômes pendant trois jours consécutifs. Le nombre de patients guéris a bondi de 2 327 en 24 heures, montant à un total de 25 887.
Le nombre de cas graves a atteint les 302, une augmentation de 89 par rapport à la semaine dernière. Parmi les patients gravement atteints, 81 sont sous respirateur. 120 autres sont dans un état modéré et le reste présente des symptômes légers ou aucun symptôme.
Le ministère a indiqué que 27 238 tests avaient été rendus jeudi, dont 6,9 % étaient positifs, une baisse après trois jours consécutifs où ce chiffre se trouvait à plus de 7,5 %.
Dans le même temps, les restrictions visant à enrayer la propagation du coronavirus doivent entrer en vigueur ce vendredi et rester en application jusqu’à dimanche matin, après une semaine tumultueuse qui a vu les fermetures souhaitées par le gouvernement être bloquées par un panel de la Knesset.
Les centres commerciaux seront fermés le weekend, mais aussi les boutiques, les marchés, les centres commerciaux, les coiffeurs, les salons de beauté et les salles de sport. Ils seront de nouveau autorisés à rouvrir à 17h dimanche.
Les restaurants seront autorisés à continuer leurs activités selon les règles existantes, qui autorisent jusqu’à 20 personnes à l’intérieur et 30 à l’extérieur. Les plages et les piscines resteront également ouvertes.
Contrairement aux fermetures nationales de mars et d’avril, il n’y aura aucune restriction pour quitter son domicile.
Les supermarchés, les pharmacies et les transports publics ne seront pas affectés par la fermeture. Les musées – sauf ceux à destination des enfants – les espaces d’exposition, les zoos, les tramways, les sites touristiques ne seront pas non plus concernés.
Les événements culturels, salles de spectacles, les bars et les boîtes de nuit sont déjà fermés jusqu’à nouvel ordre. Les rassemblements sont actuellement autorisés jusqu’à 10 personnes à l’intérieur et 20 personnes en extérieur. Les synagogues sont autorisées à accueillir des prières avec 10 fidèles au maximum.
Cette semaine, la Commission du coronavirus de la Knesset a rejeté plusieurs restrictions imposées par le cabinet ministériel. La commission a statué dans plusieurs décisions séparées que les restaurants, les piscines et les plages pourraient rester ouverts le weekend et que les salles de sport pourraient rouvrir dimanche matin.
La commission a déclaré que le ministère de la Santé n’avait pas donné de preuves suffisantes pour justifier le besoin de fermeture de ces endroits. Mais des responsables sanitaires affirment que l’origine d’une part importante des infections est inconnue, ce qui les contraint à s’appuyer partiellement sur les données globales des infections pour définir les lieux à haut risque.
Au départ, les restaurants et le salles de sport avaient reçu l’ordre du cabinet de fermer vendredi dernier, avec l’exception des salles destinées aux sportifs professionnels.
La députée Yifat Shasha-Biton, du parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a également provoqué la colère du gouvernement plus tôt ce mois-ci après avoir rejeté une directive visant à fermer les piscines en extérieur.
Jeudi, la Knesset a passé une loi qui accorde des pouvoirs élargis au cabinet afin d’imposer des restrictions plus importantes visant à endiguer l’épidémie de coronavirus, tout en réduisant le droit de regard parlementaire. La décision a été perçue comme ayant pour objectif d’enlever des pouvoirs à Shasha-Biton.
Pourtant, Shasha-Biton a déclaré jeudi qu’elle et la commission allait encore travailler pour superviser la lutte contre l’épidémie, même sans avoir le pouvoir de valider ou de suspendre les directives.
« Ne vous précipitez pas pour faire l’éloge funèbre de la commission. Nous continuerons à nous impliquer au cœur de la vie de la population pendant la pandémie, et nous continuerons à amener ces questions difficiles et à superviser le travail du cabinet, même sans [la capacité de donner] des ordres », a déclaré Shasha-Biton.
Ce qui a été surnommé la « Grande loi du coronavirus », qui entrera en vigueur le 10 août, réduit le pouvoir de supervision de la Knesset et rend la Commission coronavirus impuissante.
Netanyahu aurait envisagé de virer Sasha-Biton mais, au lieu de cela, la nouvelle loi prive sa commission de son autorité pour révoquer des ordres du cabinet. La loi donnera à quatre autres panels de la Knesset des pouvoirs de supervision plus limités.
La loi permet au cabinet d’imposer des restrictions au public, alors que la Knesset a seulement 24 heures pour approuver ou rejeter les régulations avant qu’elles ne prennent automatiquement effet. En outre, la loi inclut une clause qui permet au cabinet de contourner la Knesset et d’appliquer immédiatement des mesures considérées comme « urgentes », sans spécifier les critères correspondant à cette qualification. Dans ces cas là, les commissions de la Knesset seront toujours en capacité de rejeter les régulations d’urgence, mais pendant seulement une semaine, et moins de deux semaines après qu’elles ont été approuvées par le cabinet.
Israël avait au départ gagné son pari en limitant la propagation du virus grâce à l’imposition d’un confinement strict en mars et en avril. Mais le pays a vu une recrudescence de la maladie à des niveaux sans précédent après la réouverture des écoles et la levée de presque toutes les restrictions en mai.
Les experts ont critiqué la réouverture trop rapide et le manque d’efficacité du programme de suivi des contacts comme des facteurs principaux du retour du virus.