Pays-Bas : un musée de la Shoah ne porte pas plainte après de présumées menaces
Des activistes anti-immigration et des gens proches du "milieu juif" auraient proféré des menaces de mort au sujet d'un événement sur les migrants du Moyen-Orient
AMSTERDAM (JTA) — Un musée hollandais de la Shoah a décidé de ne pas porter plainte auprès de la police pour des menaces de mort que son ancien directeur aurait reçues de la part de Juifs pour son soutien des immigrants du Moyen Orient.
La décision de la semaine dernière a été prise par le Centre mémoriel du Camp de Westerbork. Cette décision a suivi un débat houleux sur la politisation de la mémoire de la Shoah. Les responsables de la communauté juive hollandaise ont dit que de fausses accusations ont été lancées par l’ancien directeur du musée, Dirk Mulder, à l’encontre des Juifs hollandais.
Mulder, qui n’est pas juif, a affirmé en avril que des militants anti-immigration et des gens du « milieu juif » avaient menacé de le tuer pour son projet d’organiser un événement mettant en avant la souffrance de personnes qu’il considère comme des réfugiés.
Les responsables de la communauté juive ont protesté contre l’initiative, jugeant qu’elle plaçait sur le même plan, à tort, les difficultés des migrants et la Shoah.
L’allégation sur les menaces, que Mulder n’a pas rétractée publiquement, a provoqué la colère de certains Juifs hollandais qui ont émis des doutes sur leur véracité, lui demandant d’apporter des éléments concrets pour étayer son affirmation ou de la retirer.
Mulder, qui est depuis parti à la retraite, n’a pas fourni d’exemples de ces menaces supposées. Le successeur de Mulder, Gerdien Verschoor, a déclaré à RTV Drenthe la semaine dernière : « Nous voulons nous focaliser sur l’avenir et laisser ce sujet derrière nous ».
A Westerbork, les Nazis ont détenu plus de 100 000 Juifs hollandais, qui ont été rassemblés à l’aide des habitants locaux. La plupart des victimes ont été assassinées dans des camps de la mort ou de concentration situés plus à l’est.
Dans un entretien du 17 août avec le journal Trouw, Verschoor a semblé prendre ses distances des « polémiques » qui, selon elle, ont conduit certains acteurs à ne plus voir Westerbork « comme un lieu sûr [pour la commémoration], ce qui est profondément regrettable ».