Photographie : Spencer Tunick met une nouvelle fois la mer Morte à nu
Les eaux salées en diminution du lac sont au centre du travail du photographe et d'un futur musée de la mer Morte
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Spencer Tunick va revenir à la mer Morte, au mois d’octobre prochain, pour réaliser un nouveau travail de sensibilisation au sort réservé à ce lac salé en danger. Sa marque de fabrique : Des êtres humains, nus, se tenant dans les eaux en diminution.
Ce sera le troisième épisode d’une série de photographies réalisées par l’artiste juif à la mer Morte. Il y a dix ans, il avait déjà rassemblé 1 200 participants nus, flottant à Mineral Beach, l’une des plages de la mer Morte dorénavant inaccessible en raison de la présence de dolines. En 2016, il était revenu une deuxième fois pour un cliché moins ambitieux que le premier mais toujours aussi militant et fort.
Les dolines – ces fosses soudaines et dangereuses qui se sont formées dans la mer Morte, dont le niveau baisse rapidement, avalant souvent les constructions et les plages – ont commencé à apparaître aux alentours de la mer Morte à la fin des années 1980. Aujourd’hui, le niveau de l’eau diminue de plus d’un mètre par an en moyenne.
La prochaine œuvre photographique de Tunick a pour objectif d’attirer l’attention sur ces fosses et sur le musée de la mer Morte – un projet prévu par Ari Leon Fruchter, ami de Tunick et activiste, lui aussi, pour la défense de la mer Morte. Il sera établi dans la ville d’Arad, proche du lac salé, dans le désert.
Toutes les personnes désireuses de participer à l’œuvre photographique peuvent s’inscrire en fournissant une photo habillée. Les inscriptions ne concernent que les Israéliens âgés de 18 ans et plus. S’ils sont choisis, les participants seront avertis une semaine avant la séance photo et l’heure et le lieu de cette dernière seront alors précisés.
Les participants recevront également une impression issue d’une édition limitée de l’œuvre.
Les inscriptions à la séance photo s’effectuent par le biais d’une campagne de collecte de fonds sur Headstart, collecte dont l’objectif est de réunir 120 000 shekels pour le musée. La moitié de la somme totale a été récoltée jusqu’à aujourd’hui.
Ce n’est pas la première fois que Tunick et Fruchter collaborent pour collecter de l’argent et attirer l’attention sur la mer Morte en péril.
En 2011, les deux hommes avaient lutté pour soulever suffisamment de fonds pour réaliser la séance photo, prévoyant cette dernière de manière à ce qu’elle coïncide avec le vote désignant les Sept merveilles du monde.
La mer Morte avait été présélectionnée mais n’avait pas été retenue pour les sept dernières merveilles.
Et dorénavant, Fruchter appelle le lac salé en danger « la huitième merveille du monde ».