Israël en guerre - Jour 592

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Pour la première fois, la Journée de la Terre est organisée dans le Néguev

Le Haut comité de suivi veut souligner la situation des villages bédouins non reconnus ; un député arabe compare la saisie de terrain à un “apartheid”

Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Des manifestants pendant la Journée de la Terre dans le village bédouin d'Umm al-Hiran, dans le Néguev, le 30 mars 2016. (Crédit : autorisation de la Liste arabe unie)
Des manifestants pendant la Journée de la Terre dans le village bédouin d'Umm al-Hiran, dans le Néguev, le 30 mars 2016. (Crédit : autorisation de la Liste arabe unie)

Le village bédouin non reconnu d’Umm il-Hiran, dans le désert du Néguev, a été le lieu d’une grande manifestation mercredi pour la Journée de la Terre des Arabes israéliens, un changement de politique par rapport aux années précédentes.

Le Haut comité de suivi des Arabes israéliens, une organisation regroupant plusieurs associations, dont la Liste arabe unie, a organisé une manifestation dans le sud pour souligner ce qu’il dit être des politiques discriminatoires d’Israël contre les habitants bédouins du Néguev.

Le rassemblement annuel, organisé par le Haut comité de suivi, a habituellement lieu dans le nord pour commémorer la mort de six manifestants arabes israéliens qui avaient été abattus par les forces de sécurité israéliennes pendant des manifestations massives en 1976 contre le projet de confiscation de terres arabes en Galilée.

Le nord d’Israël, et particulièrement un groupe de communautés arabes désigné en hébreu sous le nom de « Triangle », est à la fois le siège du leadership arabe israélien, ainsi que le lieu des évènements qui ont donné naissance à la Journée de la Terre.

Bien que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ainsi que du Liban, de Jordanie et de Syrie aient aussi historiquement organisé des manifestations, leur importance a diminué ces dernières années.

La Journée de la Terre dans le village bédouin non reconnu d'Umm al-Hiran, dans le Néguev, le 30 mars 2016. Au centre, la tête de la Liste arabe unie, Ayman Odeh. A sa gauche, le député arabe du parti Balad Jamal Zahalka. (Crédit : autorisation de la Liste arabe unie)
La Journée de la Terre dans le village bédouin non reconnu d’Umm al-Hiran, dans le Néguev, le 30 mars 2016. Au centre, la tête de la Liste arabe unie, Ayman Odeh. A sa gauche, le député arabe du parti Balad Jamal Zahalka. (Crédit : autorisation de la Liste arabe unie)

Parmi les orateurs de l’évènement d’Umm il-Hiran se trouvait le chef de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, qui a accusé le gouvernement de discrimination systématique.

« Dans le Néguev, le gouvernement mène une politique d’apartheid, a déclaré le député. Les villages arabes n’ont pas de routes, pas d’eau, pas d’électricité et pas de systèmes d’éducation. Ils font face aux lumières scintillantes des implantations juives et de fermes isolées. Je n’ai pas d’autre nom pour cela que l’apartheid. »

Critiquant l’ancien directeur du Shin Bet, le député Avi Dichter, qui avait déclaré en début de semaine que les terroristes du Hamas accueilleraient le dirigeant de la Liste arabe unie au paradis, Odeh a déclaré : « Dichter veut me jeter en enfer, mais la vérité est que lui et ceux comme lui ont jeté un peuple entier en enfer. »

Le député a ajouté : « Deux tiers de nos enfants vivent sous le seuil de pauvreté – c’est l’enfer. Mais nous, avec tous nos citoyens moraux, nous battrons dans cet enfer pour construire un meilleur futur pour tous nos enfants. »

Le député Jamal Zahalka, s’exprimant depuis une scène avec un drapeau palestinien, a déclaré que « Personne n’a le droit de détruire une maison arabe et de construire une maison juive à sa place. Ce n’est pas l’Etat d’Israël, mais plutôt une institution sioniste. »

« Nous sommes les propriétaires de ce pays », a déclaré Zahalka, selon le site internet arabe israélien Arab48. Zahalka, ainsi que deux autres députés du parti Balad, avait été critiqué pour avoir rendu visite aux familles de terroristes palestiniens.

https://youtu.be/TmC579-_fzM

Le village d’Umm il-Hiran est devenu un lieu important dans la lutte pour les droits civiques des Bédouins du Néguev.

Le combat du village a été défendu en 2013 par Adalah, le centre légal pour les droits de la minorité arabe en Israël, en raison de la force perçue de leurs réclamations sur la terre.

Les environ 700 résidents d’Umm il-Hiran sont les descendants d’un clan bédouin qui a été déplacé de son village original en 1948, à un endroit où se situe à présent le kibboutz Shoval.

Aujourd’hui, il existe des projets pour remplacer le village bédouin par une ville juive nommée Hiran. Selon Haaretz, la nouvelle ville compterait 2 400 logements, qui seraient largement occupés par les juifs de la communauté voisine de Meitar.

Il a été dit aux villageois bédouins qu’ils recevraient des terrains de 800 m² dans la ville voisine de Hura, qui a été construite en 1989 par le gouvernement spécialement pour absorber les Bédouins des villages voisins non reconnus.

La cour avait déclaré que puisque les Bédouins pouvaient théoriquement vivre dans la nouvelle ville, cela ne constituait pas un cas de discrimination.

Les habitants d’Umm il-Hiran ont refusé la proposition de la cour, et ont fait appel pour que l’affaire soit entendue par un jury de la Haute cour. L’appel final qui a empêché la destruction du village a été aboli en janvier 2016.

Le député Ahmad Tibi a appelé la situation du village « un exemple classique d’apartheid, dans lequel une implantation arabe est détruite afin d’en construire une juive à la place. »

L’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme Bimkom a estimé qu’il y a 35 villages non reconnus dans le Néguev, hébergeant une population de 60 à 70 000 personnes. Odeh estime cependant que le nombre est de l’ordre de 100 000 personnes.

D’autre part, des milliers de Palestiniens et d’Arabes israéliens on commémoré le 40e anniversaire de la Journée de la Terre en Galilée, dans le nord d’Israël, a constaté une journaliste de l’AFP.

Dans la ville d’Arrabeh, les manifestants ont défilé en brandissant des drapeaux palestiniens et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « La terre est la patrie ».

Ils ont ensuite observé une minute de silence en mémoire des « martyrs » de la Journée de la Terre.

« La première Journée de la Terre a constitué le point de départ de notre lutte contre la discrimination et la politique de déracinement qui a débuté après la ‘Nakba’ [catastrophe en arabe], et qui perdure », a déclaré le Haut comité de suivi des Arabes israéliens dans un communiqué.

« Nous assistons aussi à une escalade de la persécution et de la violence et de la restriction des libertés [de la part du gouvernement israélien] », a ajouté le comité.

Des centaines de personnes ont par ailleurs participé à des rassemblements similaires en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza.

L’AFP a contribué à cet article.

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