Pour le président colombien, Auschwitz est « reproduit à Gaza »
Des graffitis, dont une croix gammée, ont par ailleurs été inscrits par des inconnus sur l'ambassade d'Israël à Bogota
Le président colombien Gustavo Petro, qui inonde les réseaux sociaux de ses commentaires depuis l’attaque du Hamas, a évoqué les « nazis » et un possible « holocauste », à l’annonce par Israël d’un siège total de la bande de Gaza.
« C’est ce que les nazis disaient des juifs. Les peuples démocratiques ne peuvent pas permettre au nazisme de se réinstaller dans la politique internationale », a-t-il dit sur X (ex-Twitter).
« Israéliens et Palestiniens sont des êtres humains relevant du droit international. Ce discours de haine, s’il continue, n’apportera qu’un holocauste », a-t-il ajouté.
Depuis l’attaque samedi du Hamas, qui a fait plus de 900 morts côté israélien, Petro a publié plus d’une quarantaine de messages renvoyant dos-à-dos Israéliens et Palestiniens.
Des publications qui ont suscité sur X des échanges acerbes avec l’ambassadeur israélien à Bogota, Gali Dagan.
« Nous attendons d’un pays ami d’Israël qu’il condamne haut et fort l’attaque terroriste contre des civils innocents », a réagi le diplomate.
« Le terrorisme tue des enfants innocents, que ce soit en Colombie ou en Palestine (…) Je demande à Israël et à la Palestine de s’asseoir à une table pour négocier la paix », lui a répondu Petro.
Ces échanges se sont poursuivis lundi, l’ambassadeur Dagan, sur une radio locale, a « invité » Petro « à visiter le musée de Yad Vashem. Nous pouvons aussi nous arrêter en Pologne, visiter le camp (…) d’Auschwitz ».
« Je suis déjà allé au camp de concentration d’Auschwitz et je vois maintenant qu’il est reproduit à Gaza », a rétorqué Petro sur X.
Des graffitis, dont une croix gammée, ont été inscrits par des inconnus sur l’ambassade d’Israël à Bogota, selon des photos diffusées dans les médias nationaux. « C’est terrible et cela doit être condamné », a fustigé Dagan.
Lundi matin, des dizaines de personnes se sont réunies sur place en soutien à Israël.
Selon l’ambassadeur, deux Colombiens figurent parmi les personnes disparues dans l’attaque de la rave party qui a fait près de 260 morts aux premières heures de samedi, près de la frontière avec Gaza.
Le ministère colombien des Affaires étrangères a indiqué avoir reçu « des demandes d’assistance pour localiser deux Colombiens ».
Samedi, il avait condamné dans un communiqué « avec véhémence le terrorisme et les attaques contre des civils » en Israël, et exprimé « sa solidarité avec les victimes et leurs familles ».
Lundi, le lien vers ce communiqué était désactivé, avec à la place une nouvelle déclaration sans le mot « terrorisme » pour « exprimer sa plus ferme condamnation du ciblage des civils ».