Raids israéliens en Syrie : l’Iran dément que ses positions aient été touchées
Même si un groupe de veille a dit que l'une des victimes était iranienne, pour Téhéran, l'Etat juif et Washington n'ont "pas le pouvoir" de l'attaquer
Un haut-commandant des Gardiens iraniens de la révolution a démenti, dimanche, l’annonce faite par les Israéliens selon laquelle des cibles auraient été visées par des frappes aériennes de Tsahal en Syrie. Il a estimé que l’Etat juif n’avait pas le pouvoir de mener de telles attaques.
Toutefois, le groupe de veille de l’Observatoire syrien pour les droits de l’Homme (OSDH) semble contredire le démenti de Téhéran, disant qu’un combattant iranien et deux membres du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah figuraient parmi les victimes de l’attaque.
« Les raids israéliens qui ont pris pour cible des postes iraniens et du Hezbollah… dans le sud-est de Damas ont tué au moins trois personnes – deux du Hezbollah et un troisième individu qui était iranien », a fait savoir Rami Abdel Rahman, président de l’OSDH.
Tard dans la soirée de samedi, l’armée israélienne a reconnu – ce qui est rare – avoir mené des frappes en Syrie contre les forces iraniennes et des membres de milices chiites qui, selon les militaires, prévoyaient de lancer des « drones meurtriers » chargés d’explosifs vers Israël.
Dans un communiqué émis quelques minutes après que l’armée israélienne a annoncé son attaque, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a salué « l’initiative opérationnelle majeure » ayant permis de déjouer l’attaque programmée par « les forces iraniennes Al-Quds et les milices chiites ».
« L’Iran n’a aucune immunité nulle part », a commenté Netanyahu. « Nos forces opèrent dans tous les secteurs contre l’agression iranienne. J’ai donné pour instruction que nos forces soient prêtes pour tous les scénarios. Nous continuerons à passer à l’action de manière déterminée et responsable contre l’Iran et ses groupes mandataires au nom de la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.
« C’est un mensonge et ce n’est pas vrai », a dit Mohsen Rezaei, qui est également secrétaire du Conseil d’opportunité, une instance d’Etat puissante, à l’agence de presse semi-officielle ILNA dans la journée de dimanche, selon Reuters.
« Israël et l’Amérique n’ont pas le pouvoir d’attaquer différents centres iraniens », et les « centres de conseil » militaires « que nous avons (en Syrie) n’ont pas été touchés », a dit cet ancien cadre de la force al-Qods, aujourd’hui secrétaire du Conseil de discernement, un organe de contrôle du système politique iranien.
« Les actions menées conjointement par Israël et l’Amérique en Syrie et en Irak sont contre les lois internationales, et les défenseurs de la Syrie et de l’Irak leur répondront bientôt », a-t-il ajouté.
L’Iran, avec la Russie, sont des alliés du régime de Bachar al-Assad en Syrie, pays en guerre depuis 2011.
M. Rezaie a par ailleurs démenti que l’Iran envoyait des soldats de métier en Syrie, disant que son pays n’y avait que des conseillers militaires et des brigades composées de combattants volontaires en provenance d’Iran, d’Afghanistan et du Pakistan.