L’Iran n’est en sécurité « nulle part », avertissent les ministres israéliens
Le ministre de la Protection environnementale a pour sa part clamé que Téhéran construisait un "empire" dans tout le Moyen-Orient avec pour objectif de détruire Israël
Les membres du cabinet restreint de sécurité ont averti, dimanche matin, que l’Iran ne devait se sentir en sécurité « nulle part » après la revendication par l’Etat juif de frappes aériennes en Syrie qui, selon Jérusalem, ont permis de déjouer un plan d’attaque iranien au drone explosif.
« Nous revendiquons la frappe en Syrie et nous affirmons que l’Iran doit prendre conscience que la république islamique n’est en sécurité nulle part », a déclaré à la Treizième chaîne le ministre de la Protection environnementale, Zeev Elkin.
« L’Iran oeuvre nuit et jour dans tout le Moyen-Orient pour bâtir un empire qui s’est donné pour objectif la destruction d’Israël », a-t-il ajouté devant les caméras.
Pour sa part, Israel Katz, ministre des Affaires étrangères, a déclaré au radiodiffuseur Kan que l’Etat juif avait mené ces frappes et les avait ultérieurement revendiquées pour montrer que Téhéran « n’a aucune immunité nulle part ».
« L’action en Syrie avait pour objectif de couper la tête du serpent », a ajouté Katz.
Alors que les tensions régionales couvent suite à cette attaque commise en territoire syrien, le groupe terroriste du Hezbollah, appuyé par le régime des mollahs, a indiqué dimanche que deux drones israéliens avaient été abattus au-dessus de la capitale libanaise de Beyrouth.
« Deux drones appartenant à l’ennemi israélien ont violé l’espace aérien libanais (…) au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth. Le premier est tombé et le second a explosé dans les airs causant des dégâts matériels », a indiqué l’armée dans un communiqué. Le Hezbollah avait auparavant affirmé que l’explosion du second drone avait touché un centre des médias du mouvement chiite. Selon un responsable du Hezbollah, un des drones est tombé et l’autre a explosé près du sol, déclenchant un départ de feu à Dahiyeh, un bastion du groupe terroriste libanais.
L’armée a indiqué « avoir bouclé le secteur où étaient tombés les deux drones », et avoir « pris toutes les mesures nécessaires, tout comme la police militaire qui a pris en charge l’enquête sur l’incident ».
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui met régulièrement Israël en garde contre toute attaque, doit s’exprimer plus tard dans la journée.
Après avoir entendu une explosion dans la banlieue sud de la capitale libanaise, un correspondant de l’AFP a constaté que les forces de sécurité libanaises avaient formé un cordon autour d’un périmètre à proximité du centre médiatique du Hezbollah pour empêcher des centaines de résidents de s’approcher.
Le Liban et son voisin israélien sont toujours techniquement en état de guerre. Le dernier conflit en date remonte à l’été 2006. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a refusé de commenter les allégations de l’armée libanaise.
La chaîne iranienne Press TV a repris les propos d’un responsable du Hezbollah revendiquant la responsabilité de la destruction des drones.
Footage from #Beirut Southern Suburb and #Hezbollah stronghold. Citizens says they saw a 'drone missile' target what they say was a vehicle. pic.twitter.com/liA8d53MGI
— Riam Dalati (@Dalatrm) August 24, 2019
Tard dans la soirée de samedi, l’armée israélienne a fait une annonce rare en admettant avoir été à l’origine des frappes menées en Syrie contre les forces iraniennes et les membres de milices chiites qui avaient travaillé sur un plan visant à lancer des drones explosifs sur le territoire israélien.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est également ministre de la Défense, a organisé une réunion d’urgence, à minuit, au siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, aux côtés du chef d’Etat-major de Tsahal Aviv Kochavi et le dirigeant du Mossad Yossi Cohen, ainsi qu’avec d’autres hauts-responsables du secteur.
Cette frappe aérienne, en fin de nuit – qui a déclenché les systèmes de défense anti-aérienne syriens – semble avoir été l’une des attaques les plus intenses des forces israéliennes, depuis plusieurs années, contre des cibles iraniennes en Syrie.
نخست وزیر نتانیاهو: "در یک اقدام عملیاتی وسیع، حمله تروریستی نیروی قدس سپاه پاسداران علیه اسرائیل را خنثی کردیم. رژیم جمهوری اسلامی در هیچ کجا مصون نخواهد بود".
انفجار مواضع تروریستی سپاه قدس در سوریه????
pic.twitter.com/QJTqoFuyYI— اسرائیل به فارسی (@IsraelPersian) August 24, 2019
Le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole militaire, a expliqué que l’armée se trouvait en état d’alerte élevé aux abords de la frontière syrienne dans le sillage des frappes.
Une batterie de défense anti-aérienne du Dôme de fer a également été déployée dans le nord d’Israël pour faire face à d’éventuelles attaques à la roquette de représailles, selon des informations parues dans les médias en hébreu.
« L’armée israélienne est prête à continuer à défendre l’Etat d’Israël contre toute tentative visant à lui nuire et elle tiendra l’Iran et le régime syrien comme responsables directs de l’attaque déjouée », a fait savoir Tsahal dans un communiqué.
Dans une déclaration faite quelques minutes après l’annonce de la frappe, Netanyahu a salué une « initiative opérationnelle majeure » visant à déjouer l’agression programmée par « les forces iraniennes al-Quds et les milices chiites ».
« L’Iran n’a d’immunité nulle part », a expliqué Netanyahu. « Nos forces opèrent dans tous les secteurs contre les attaques iraniennes ».
« J’ai donné pour instruction que nos forces soient prêtes à répondre à tous les scénarios. Nous continuerons à agir de façon déterminée et responsable contre l’Iran et ses groupes mandataires au nom de la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.
La république islamique n’a pas encore réagi à l’attaque israélienne. Les médias de l’Etat syrien ont indiqué avoir abattu la majorité des missiles israéliens.
Il y a eu peu d’affrontements directs entre l’Etat juif et l’Iran en Syrie. Au mois de mai 2018, Israël avait fait savoir que les forces iraniennes avaient lancé une vingtaine de roquettes en direction de son territoire, qui avaient été abattus ou qui n’étaient pas parvenus à traverser la frontière. L’Etat juif avait mené d’importantes frappes en guise de représailles sur des postes iraniens.
Tandis que l’Etat juif a reconnu avoir mené des milliers d’attaques aériennes en Syrie contre des transferts d’armes aux combattants soutenus par l’Iran et pour empêcher la république islamique de s’ancrer dans le pays, il reconnaît rarement les frappes individuelles.
Une ambiguïté qui fait partie d’une stratégie qui, selon certains, aiderait à donner une couverture à Téhéran et à Damas pour éviter une riposte et sauver les apparences. Israël a appliqué la même stratégie en Irak où Tsahal aurait lancé un certain nombre d’attaques sur des postes de milices soutenues par l’Iran, à proximité de Bagdad.
L’AFP a contribué à cet article.
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