Recours collectif contre la poste israélienne, qui favoriserait les colis Amazon
Des chefs d'entreprises affirment que les nouvelles directives portent atteinte aux services postaux et constituent une rupture de contrat avec les consommateurs
Le service postal israélien fait l’objet de poursuites, à hauteur de 50,6 millions de shekels, suite à des retards de livraison. Le service postal est aussi accusé de favoriser les colis expédiés par Amazon.
Le recours collectif a été intenté devant le tribunal du district de Haïfa par Mordechai Alon, le propriétaire d’une société de vente aux enchères en ligne qui doit faire appel au service postal, a rapporté le journal économique The Marker.
Mordechai Alon affirme que le service a fait les frais de la préférence de la poste pour les colis Amazon, et qu’il s’agit d’une rupture de contrat entre la poste et les consommateurs, car le traitement préférentiel est illégal.
Alon affirme que depuis octobre 2019, il a reçu des plaintes de centaines de clients qui n’ont pas reçu les colis qu’il leur a pourtant envoyés. Il a essayé de faire appel à un service de livraison spécial pour 514 shekels, qui n’a pas non plus réussi à livrer les colis à temps.
La poste savait qu’elle ne serait pas en mesure de remplir ses obligations de livraison en temps voulu en raison de sa préférence pour les colis Amazon, et pourtant elle a continué à vendre ses services, affirme-t-il.
Il estime qu’environ 100 000 chefs d’entreprise ont rencontré des problèmes similaires.
Le mois dernier, les employés des services postaux ont admis avoir reçu des directives pour donner la priorité aux colis expédiés par Amazon par rapport à d’autres entreprises, en raison du pouvoir d’achat d’Amazon en Israël, a rapporté le radiodiffuseur public Kan.
En réponse aux informations sur ces poursuites, la poste israélienne a déclaré que « la plainte n’est pas encore arrivée à nos bureaux. Quand elle arrivera, nous l’examinerons et nous y répondrons dans le cadre du système judiciaire. »
Le 11 novembre, Amazon a lancé une interface en hébreu et offert la livraison gratuite à partir des États-Unis pour les commandes de plus de 49 dollars. Les commandes de plus de 75 dollars sont soumises à la TVA israélienne de 17 %.
La marée des commandes, surtout pendant la période des fêtes, a inondé le service postal, qui a été privatisé ces dernières années et a fermé certains de ses bureaux de poste.
Amazon n’abrite pas actuellement en Israël d’entrepôt gigantesque capable de faciliter la livraison rapide et peu coûteuse, comme pour les consommateurs américains.
Amazon Israël ne fera aucun commentaire sur ses opérations en Israël.
La poste israélienne a refusé de commenter son accord conclu avec Amazon, mais a déclaré que l’entreprise « fait face à une activité sans précédent sur le marché de la logistique, puisque deux colis sont reçus chaque seconde par le service postal ».
Les achats en ligne en Israël ont augmenté de 20 % par an, selon le quotidien économique Globes.